Juan Martin Del Potro élimine Daniel Brands en huitièmes de finale du tournoi de Vienne. Il s’impose au terme d’une partie incroyable, 6–7(5) 7–6(4) 7–6(6), en 3h05. Il affrontera Dominic Thiem ou Marinko Matosevic en quarts.
« Si j’avais su que ce match se déroulerait ainsi, je serais resté à la maison, c’est sûr ! » C’est par ces mots que Juan Martin Del Potro a plaisanté à l’issue de son huitième, à Vienne. Il faut dire que rien ne le préparait à la bataille qu’il a vécue. Certes, il s’agissait de son retour à la compétition après un mois d’absence et une partie de Coupe Davis. Mais, lorsqu’on est huitième joueur mondial, on n’imagine pas passer autrement qu’aisément un match face au 111ème du classement, Daniel Brands. Certes, ce dernier s’était extirpé des qualifications et pouvait se prévaloir d’être déjà dans le rythme. Argument à double tranchant : il sortait de deux matches en trois manches et devait commencer à sentir les effets d’une semaine fatigante. Pis, Herr Brands n’avait remporté que cinq rencontres sur le circuit ATP en 2012 – pour une saison plus que médiocre.
Et pourtant… Ce sont 3h05 d’un duel improbable que les deux joueurs se sont livrées. 3h05. Trois tie‐breaks, c’est suffisamment rare pour être souligné. Une première manche gagnée 7–6(5) par Brands. Une deuxième remportée 7–6(4) par Del Potro, cette fois. Dans la troisième, jeu décisif, encore : pas de mini‐break avant le 13ème point. Et Del Potro s’offre le match 6–7(5) 7–6(4) 7–6(6). D’une manière générale, aucun des deux joueurs n’a concédé son service durant les 36 jeux du match. Des occasions, il y en a eu : cinq pour l’ami Daniel – toutes sauvées par son adversaire ; dix pour Mister J‑M – toutes sauvées également. Surtout, à eux deux, ils ont frappé pas moins de 62 aces. 30 côté argentin, 32 côté allemand – cela fait un ace tous les quatre points. Et un record : pour la première fois depuis 1991 et le référencement de ce type de statistique, lors d’un match en deux sets gagnants, les deux joueurs ont passé plus de 30 aces. C’était hier, il fallait être à Vienne.
Quoi qu’il en soit, l’affaire est sauve, pour Juan Martin Del Potro. L’Argentin joue, en Autriche, un peu de sa course au Masters. Septième à la Race avec 800 points d’avance sur le neuvième, il vise clairement les 250 points du titre… Un titre qui lui avait échappé l’année dernière, puisqu’il avait perdu en finale face à Jo‐Wilfried Tsonga. Un titre qui serait le troisième de sa saison, après Marseille et Estoril – hors bronze olympique. Un titre qui le lancerait idéalement dans la dernière ligne droite, de Bâle à Bercy. « J’ai joué un beau match pour une première rencontre après un mois sans compétition. Il a très bien servi à chaque instant du match. Et j’ai très bien servi moi aussi. » L’analyse argentine est simple, en conférence de presse. Les enjeux de la tour de Tandil également : objectivement, c’est un tour de passé. Qui lui offre un quart de finale largement abordable face à Dominic Thiem ou Marinko Matosevic – mais il se méfiera, croyez‐nous… Dans un tableau où il ne reste plus que trois têtes de série – aucune dans sa moitié.
Mais, pour le moment, c’est repos mérité. Et retour aux affaires demain.
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Publié le jeudi 18 octobre 2012 à 08:53