Alors que l’on est certainement en train d’assister aux prémices d’un changement d’ère important au sein du tennis mondial avec l’influence grandissante de l’Arabie Saoudite, qui n’a pas hésité à créer à grands coups de millions une exhibition en plein mois d’octobre réunissant six des meilleurs joueurs de la planète dont Rafael Nadal et Novak Djokovic, l’ATP se retrouve dans une position délicate.
En effet, l’association des joueurs de tennis professionnels créée en 1972 va devoir trouver un équilibre entre collaboration et indépendance sous peine de voir le pays dirigé par le prince hériter Mohammed ben Salmane lancer un circuit parallèle comme avec le golf.
Interrogé par Eurosport, le géopolitologue Raphaël Le Magoariec a résumé ces enjeux.
« En faisant cela, l’Arabie saoudite se montre comme une menace. Avec le circuit LIV dans le golf, l’Arabie saoudite a envoyé un message et l’ATP l’a bien compris. L’Arabie saoudite a l’ambition de devenir un hub du sport mondial. Avec ses stars mondiales et sa renommée internationale, le tennis obéit à ce schéma. Avec cette affaire (l’exhibition 6 Kings Slam), l’Arabie saoudite a montré qu’elle était prête à renverser l’ordre établi. L’ATP a tout intérêt à répondre à l’Arabie saoudite. S’ils trouvent un point d’entente, le royaume ne va pas jouer contre l’ATP. »
Publié le jeudi 8 février 2024 à 19:45