On le sait maintenat après avoir vu les images de Jo‐Wilfried Tsonga débarquant à l’aéroport de Paris, Christian Bîmes pousse le chariot comme personne. Mais notre bon président est surtout un grand émotif qui n’a pas pu se retenir au moment de la standing ovation du public australien pour Tsonga lors de la finale face à Djokovic. Et un oeil bien exercé puisque c’est lui qui a également repéré le pull orange d’Apolline pendant la conférence de presse. Ca tombe bien, elle avait des questions cachées dans son col roulé.
On vous a vu il y a 9 mois pendant le tournoi de Monte‐Carlo, et dans la foulée vous avez lancé une petite polémique sur les résultats des Français à Roland Garros, en laissant sous‐entendre qu’on s’entrainait trop sur terre battue et pas assez surface rapide, mais à voir les résultats de Tsonga c’est pas si mal de s’entrainer sur surface rapide.
Ecoutez, les joueuses et les joueurs français sont très bien préparés pour toutes les surfaces, et à voir le nombre de nos compatriotes alignés à l’Open d’Australie, nous sommes désormais une grande nation du tennis. Plus personne n’en doute. Et les résultats de Tsonga viennent confirmer cet état de fait.
Effectivement après la défaite de Murray, la presse titrait « France 29 – Angleterre 0 » au regard du nombre de joueurs alignés sur ce tournoi. Pour vous, ça représente quoi ?
Ca représente des investissements considérables dans le tennis français. Depuis que je suis là, il y a eu un plan de développement du tennis qui a pris des proportions considérables puisque ce sont désormais près de 20 millions d’euros qui sont investis chaque année. Et tout cet argent il est investi dans deux directions : d’abord équiper nos ligues, nos régions et nos départements, et puis former des jeunes, des champions. Et ça marche ! Notre méthode française marche ! Prenons trois exemples : Amélie Mauresmo qui est un pur produit de la fédération française puisqu’elle a fait toute la lignée, Gasquet qui est exactement pareil puisque c’est son père qui l’a formé mais derrière on s’en est occupé et il est à Roland Garros depuis des années, et il continue à s’entrainer à Roland Garros. Et Jo‐Wilfried Tsonga puisqu’il a fait entrainement dans la Sarthe, ensuite il est parti au pôle de Poitiers en sport‐étude, puis à l’Insep, puis à Roland Garros. C’est vraiment la lignée fédérale.
Qu’est‐ce qu’il manque pour qu’on fasse des joueurs qui passent du haut niveau au très haut niveau et qui gagnent les matches qui comptent ?
Je pense qu’au niveau féminin on a gagné les matches qui comptent avec Mary Pierce, avec Amélie Mauresmo, avec un peu plus loin Nathalie Tauziat. Il nous manque un Grand Chelem chez les garçons mais ça va venir. Je pense que dans les 2, 3 ans, on aura soit Gasquet, soit Tsonga qui gagneront un Grand Chelem et puis je rajoute un joueur dont on ne parle pas beaucoup, qui s’appelle Gaël Monfils et qui a toutes les possibilités.
Est‐ce que le fait qu’il y ait désormais plusieurs structures, publique avec la fédé, et privées avec Lagardere, Mouratoglou et consorts, c’est bien pour le tennis français. Je veux dire est‐ce que c’est finalement pas mieux que vous vous tiriez la bourre ?
Ecoutez, je ne suis pas dans cet état d’esprit‐là. Quand les joueurs parlent le week‐end prochain en Roumanie, c’est la Coupe Davis, c’est l’équipe de France, donc c’est la France, donc c’est la fédération. Pour le reste, si Lagardere veut donner un coup de main, si Mouratoglou veut donner un coup de main, bienvenus. Et si il y en a un 3ème, et un 4ème, pas de problème. Moi j’ai tendance à dire que le tennis français a besoin de tous les soutiens.
Dernère question, vous avez vécu l’aventure Tsonga de l’intérieur, quel est le moment dans son parcours qui vous a donné des frissons ?
Je crois que Jo a raison : l’attitude du public le jour de la finale était incroyable. C’est vrai que quand on a annoncé son nom, 15 000 personnes se sont levés, se sont mis à applaudir et ça m’a donné les larmes aux yeux, et tant que j’aurai les larmes aux yeux, je continuerai à m’occuper du tennis français.
Publié le jeudi 15 mai 2008 à 03:45