Depuis que Rafael Nadal a fait preuve d’une grande transparence en déclarant qu’il avait joué l’intégralité du tournoi de Roland‐Garros avec des injections anesthésiantes afin de diminuer la douleur dans son pied gauche, le débat sur cette pratique légale et plutôt courante s’est enflammé.
Après les sorties médiatiques des cyclistes Thibault Pinot et Guillaume Martin, et celle du basketteur Evan Fournier défendant le champion espagnol, c’est au tour d’un radiologue pratiquant régulièrement des infiltrations sur des sportifs de haut niveau de s’exprimer dans les colonnes de Ouest France. Et d’après lui, cela pose d’abord un problème éthique.
« Mais pour en revenir à Nadal et ces injections, selon moi, cela pose un vrai problème. La définition du dopage, c’est une substance chimique extérieure qui va vous faire améliorer la performance, physique ou mentale. Là, on endort un nerf pour endormir une zone douloureuse, ultra‐douloureuse même car sa pathologie fait un « mal de chien ». Un individu normal pourrait sans doute à peine marcher sans douleur. Endormir ce nerf améliore selon moi sa performance sur le moment dans le sens où cela contribue à diminuer sa douleur, peut‐être à l’effacer même, ce qui lui permet de conserver son niveau de performance habituel. La douleur fait normalement diminuer la performance, mais l’injection lui permet d’être aussi performant, donc d’avoir eu recours à une aide pour améliorer sa performance de sportif blessé. D’un point de vue éthique, c’est très contestable. »
Publié le jeudi 9 juin 2022 à 16:10