En marge de la présentation de sa gamme de sneakers « The Roger », Roger Federer a accordé un entretien au Zeit Magazin. Le Suisse aborde la solitude au tennis qui peut parfois rendre fou : « Le tennis est un sport particulier. On se parle à soi‐même parfois. Je comprends que les gens puissent se dire : ces gens sur le court sont‐ils vraiment gaga ? En se parlant à lui‐même, c’est pour échapper à la solitude. Parfois il faut se parler à soi‐même pour se distraire ou se recentrer. »
Le Bâlois évoque ensuite sa jeunesse où il avait un caractère totalement en étant sanguin et en cassant des raquettes : « Mes parents ont failli devenir fous. Ils m’ont dit : ‘Si tu continues comme ça, on ne vient plus avec toi, c’est vraiment gênant.’ J’ai d’abord réagi en disant : ‘Allez‐vous‐en ! Vous n’avez pas besoin de me regarder !’ Après je me suis dit que ce n’était pas possible non plus. »
« Pour moi, c’était le feu et la glace. »
Et puis, un match a tout changé afin de lui permettre d’évoluer dans son comportement : « Hambourg, au premier tour contre Franco Squillari (en 2001, défaite 6–1, 6–3). Après la balle de match, j’ai cassé ma raquette et je me suis dit : maintenant que c’est fait, je ne peux plus agir comme ça. Aussi bien pour le public dans le stade, mes parents, mes amis, mes entraîneurs. Tout le monde se disait alors : tu as perdu la tête ? (…) Cela a été un processus extrêmement long. Ce n’est que deux ans plus tard que j’ai vraiment su comment me comporter sur le terrain. Pour moi, c’était le feu et la glace. »
Publié le mercredi 8 juillet 2020 à 16:50