Roger Federer n’a pas tremblé en huitièmes de finale de Wimbledon face à Lleyton Hewitt. Avant d’affronter Mario Ancic, le Suisse est notamment revenu sur son début de tournoi et sur son duel à distance avec Rafael Nadal.
Pensez‐vous que Lleyton Hewitt est capable de revenir parmi les quatre premiers joueurs mondiaux ? Les gens disent qu’il a beaucoup de vitesse et de force, mais qu’il n’a pas une très belle frappe. Pensez vous que c’est ce qui fait la différence entre lui et vous ou Rafael Nadal ?
Je pense que ces derniers temps, il a surtout été embêté par les blessures. Il n’a jamais pu faire une saison vraiment complète. Je ne pense pas qu’il se souci vraiment de son classement. Je pense qu’il a évidement le potentiel pour être dans les 10 premiers, ou même les 5 premiers. Je ne pense pas que le classement soit vraiment une motivation pour lui. Je pense qu’il est surtout content de jouer ici dans ce Grand Chelem. Il m’a joué, il est en mesure de me battre, mais il n’y est pas arrivé aujourd’hui, je pense qu’il était un peu blessé. Le plus important pour lui c’est de jouer les Grands Chelems et de jouer des bons joueurs. Il ne regarde pas le classement. Si il jouait 25 tournois par an en étant toujours concentré il reviendrait à coup sûr parmi les meilleurs joueurs mondiaux. Mais malheureusement il ne le fait pas.
Vous allez de nouveau affronter Mario Ancic. Quand il vous a battu ici, est ce que vous pensiez qu’il y aurait une rivalité entre vous présentes encore des années plus tard ?
Non, je n’ai pas senti cela quand je l’ai joué. Je l’ai complètement sous‐estimé quand je l’ai affronté en 2002. J’avais livré un grand Wimbledon un an auparavant. Je suis revenu l’année suivante en étant parmi les têtes de série 5 ou 6 je crois. J’ai pensé que ce serait facile, que je jouerai quelques services, quelques volées. Je m’attendais à ce qu’il reste en fond de court. Mais ça a été l’inverse. Je ne pouvais pas servir et faire des volées parce que les conditions étaient lentes. J’ai été complètement étonné. Il a bien joué du début à la fin. Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. C’était mon problème quand je l’ai joué. C’était plus un choc qu’autre chose. Plus qu’une rivalité potentielle. Il était nouveau sur le circuit et il a perdu contre Vacek au tour suivant. J’étais simplement très déçu quand j’ai perdu contre lui.
Avez‐vous appris de cette défaite ? Ca vous a servi dans la suite de votre carrière ?
Ca m’a surtout appris à ne jamais sous‐estimer n’importe quel adversaire, peu importe d’où ils viennent, quelle technique ils ont, quel classement ils ont. Il faut bien se préparer, analyser le style de l’adversaire pour mettre toutes les chances de son côté. Quand les joueurs n’avaient pas une super technique, j’avais tendance à ne pas les prendre au sérieux. Je ne leur donnais pas le respect qu’ils méritaient.
Avant le tournoi, vous parliez des gens qui vous voyaient sur le déclin. Comment pensez vous leur avoir répondu après une semaine de tournoi ?
Je suis juste heureux de la façon dont je joue. Jusqu’ici je n’ai pas eu vraiment de problème. J’ai bien joué, j’ai battu des adversaires dangereux comme Soderling et maintenant Lleyton. Je pense que Lleyton était un tirage très difficile pour un quatrième tour. Si je dois perdre au prochain tour, je ne pense pas que cela va se calmer maintenant. Il faut que je continue à travailler et ça calmera peut‐être les gens.
Aujourd’hui, Venus Williams, quatre fois championne ici, a été relégué sur le Court 2. Trouvez vous ça irrespectueux. Qu’auriez vous fait si vous aviez été à sa place ? L’Américaine n’a péas relevé ce point.
Pete Sampras a joué sur le Court 2 après avoir gagné 7 fois ici. C’est le club qui décide à la fin. Nous sommes heureux de jouer ici. Ils peuvent nous mettre à Aorangi ou Roehampton s’ils veulent, nous devons accepter ça. Je ne serais pas déçu s’ils me mettent sur la Court 2. Ca peut‐être quelque chose de sympa, c’est une autre ambiance, une autre atmosphère. Je comprends qu’il y ait un peu de déception, mais je ne pense pas qu’il ait un rapport avec le manque de respect.
Est‐ce que les courts ont changé depuis votre première victoire en 2003 ?
Non. Je ne pense pas comme ça. C’est la même chose. Les gens disent que le gazon est un peu plus lent. Je ne suis pas d’accord avec ça.
Quelles sont les plus grandes ressemblances et les plus grandes différences entre vous et Rafael Nadal ?
Je suppose que nous sommes de bons concurrents. Il est gaucher, je suis droitier. Il joue complètement différemment par rapport à moi. Nous avons des caractères différents. Nous n’avons pas grand‐chose en commun.
Pensez vous que cela affecte vos duels ?
Les duels deviennent plus intrigants à cause de cela. La très jeune génération est derrière lui parce qu’il est très amusant et qu’il a d’énorme capacités physiques. Il est toujours très respectueux. Je pense que c’est grand. Il est vraiment fait pour le tennis. J’ai seulement des compliments à lui donner. C’est pour cela que notre rivalité est si bonne.
Vous regardez vos statistiques après match. Ca confirme la façon dont vous souhaitez jouer, vous ajustez certaines choses pour le prochain match. Est‐ce que ces statistiques ont beaucoup d’importance dans votre préparation ?
Non c’est juste des informations. Ca n’a pas beaucoup d’importance pour moi. Je vois que je fais beaucoup d’aces. J’avais senti que je servais bien aujourd’hui. Je jouerai toujours agressif sur l’herbe, ce n’est une surprise pour personne. J’essaie juste de jouer mon meilleur tennis. Ancic est un joueur différent. Il ne se déplace pas très bien en fond de court. Mais il est très agressif, il sert très bien et volleye aussi beaucoup. Ma tactique dépendra de la façon dont il va jouer en début de match, ça va me donner un premier sentiment. Je viens de le jouer à Paris. Je l’ai battu facilement. Je l’ai joué par le passé, aussi à Wimbledon, j’ai pu le battre très souvent. J’avais très bien joué. Nous verrons ce qu’il va se passer. Mais je suis simplement heureux de la façon dont je joue, et nous verrons ce qu’il se passera contre Mario.
Llyeton Hewitt est un ancien numéro 1 mondial. Il a gagné quelques Grands Chelems, maintenant il lutte, il a eu des blessures. Quand vous êtes sur le court, avez‐vous de l’empathie ? Est‐ce que vous pensez à ça ?
Je me sens mal pour lui pendant une fraction de seconde. Mais en même temps il était toujours dangereux. Il avait toujours des balles de breaks dans le troisième set. Vous ne savez jamais. Si l’adrénaline commence à monter en lui, il peut totalement oublier sa hanche et être très dangereux.
Vous avez passé un bon week‐end avec le jour de repos ?
C’est agréable. C’est très joli ici. Vous savez vous jouez lundi, mercredi, vendredi, la même chose en deuxième semaine si vous continuez à gagner. En même temps, je n’ai pas eu de match très difficile. Ne n’ai pas vraiment besoin de traitement. Oui, c’était un bon week‐end.
Vous avez regardé le football ?
J’ai regardé ça. Je pense que les meilleures ont gagné. C’était amusant.
Publié le mardi 1 juillet 2008 à 18:10