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Gilles Simon : « On te dit : ‘si tu t’en­traînes, tu dors bien, tu manges des pâtes, tu vas gagner’. Et bien non. Tu peux être allé en boîte et le lende­main jouer le meilleur tennis de ta vie »

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Alors que Gilles Simon est offi­ciel­le­ment un joueur retraité depuis seule­ment quelques jours, L’Équipe a eu la bonne idée de ressortir une inter­view du Niçois datant de quelques années dans laquelle il analyse froi­de­ment son sport et donne de précieux conseils aux joueurs du dimanche.

Et alors qu’il affir­mait haut et fort que le tennis « rendait con », l’an­cien 6e joueur mondial parlait égale­ment du mauvais compor­te­ment de certains joueurs à haut niveau.

« Parce qu’on essaye de travailler notre atti­tude. Mais on est tous fous sur le terrain comparé à ce que l’on est détendu et relâché en dehors. Le tennis c’est beau­coup de frus­tra­tion car on rate tout le temps. T’as beau faire le meilleur match de ton année, tu auras raté plein de choses. Ce n’est qu’une succes­sion de petits échecs. En plus, il n’y a pas de lien entre je joue bien, je gagne et je joue mal, je perds. On peut jouer contre quel­qu’un qui lui aussi peut encore mieux jouer. Il n’y a donc pas toujours la récom­pense que l’on attend. Or pour­tant c’est le discours qui est véhi­culé. On te dit : si tu t’en­traînes, tu dors bien, tu manges des pâtes tu vas gagner. Et bien non. Tu peux être allé en boîte et le lende­main jouer le meilleur tennis de ta vie. Tu peux tirer une vérité géné­rale mais pas une vérité du moment. Car celui qui s’est couché à 22 heures, qui a pris un bon petit dèj ne va pas forcé­ment gagner contre celui qui est rentré à 5 heures du mat. Sur cinq matches oui, mais sur un match non. Le problème c’est qu’il est si dur de gagner qu’in­cons­ciem­ment, face à un joueur qui commence à râler, on a des méca­nismes de défense qui nous font penser que si le mec gueule c’est ce qui nous fait perdre. Alors que cela n’a rien à voir. Moi je me défends contre ce genre de phéno­mène en me disant au contraire que je ne veux pas perdre contre un gars qui me fait ça. Je peux perdre mais je ne veux pas que ses contes­ta­tions en soient la raison. »