Lors de notre numéro 88 de We Love Tennis Magazine, nous avions rendu hommage à Rafael Nadal. Jean René Lisnard avait accepté d’être le « fan » et de répondre à une courte interview. Maintenant que l’on sait que Rafa va encore faire un bout de chemin, il était temps de vous offrir ce contenu.
Est‐ce que tu te souviens de la première fois que tu as vu jouer Nadal ? Qu’est-ce que tu en as pensé ?
C’était en Inde en 2004, et je l’avais joué en double. Je me suis rendu compte qu’il se livrait vraiment à fond physiquement. Il était au taquet sur tout, c’est ce qui m’avait frappé.
Si tu avais dû coacher Nadal, quel aurait été ton apport ?
Question difficile, car tous les entraîneurs du monde auraient aimé avoir Nadal comme joueur. En même temps, Toni a fait un tel travail ! Il a été très exigeant. Et c’est cette exigence du premier au dernier jour qui a fait la différence et qui a façonné Nadal en tant que légende, il n’y a pas de miracle.
Est‐ce que Nadal est un exemple à suivre dans ton académie ? Si oui, pourquoi ?
On évoque forcément les champions quand on entraîne. Et c’est vrai que Nadal est celui dont je parle le plus souvent.
Comment expliques‐tu que Nadal ait été autant aimé par les jeunes joueurs ?
C’est un tout. Il y a son jeu, bien sûr, qui dégage beaucoup d’énergie, mais aussi, au début de sa carrière, son look avec ses cheveux longs, ses pantacourts. Et puis c’est un gagneur et on aime forcément plus cette idée que celle du loser.
Y a‑t‐il un match que tu as en tête et qui résume le personnage ?
Franchement, j’ai envie de dire non. Car Nadal c’est tout le temps, tous les jours, tous les matchs et tous les points. Mais si on m’obligeait à en choisir un, ce serait son quart de finale à Roland‐Garros contre Novak Djokovic en 2022. tout était réuni et le niveau était incroyable. Après, c’est aussi le plus récent, c’est peut‐être pour cela que je le cite, car je suis sûr qu’il y en a d’autres.
Quel est le coup qui t’impressionne le plus dans son jeu. Et pourquoi ?
À vrai dire, aucun, car tout est impressionnant. C’est le personnage, c’est la densité. Et je me permets de pointer le fait qu’il n’a jamais bossé avec un préparateur mental. En fait, Rafael Nadal c’est la démesure, mais c’est aussi lié à son éducation et au tandem incroyable qu’il a formé avec son oncle.
Si tu devais organiser un dîner avec Nadal et que tu pouvais inviter deux personnes pour t’accompagner, qui choisirais‐tu ?
Ma réponse est simple : mon fils, et c’est tout.
Publié le dimanche 16 juin 2024 à 09:50