John Carlin, biographe officiel de Rafael Nadal et co‐auteur de « Rafa, My Life », publié en 2011, se sent trahi.
En effet, depuis qu’il a accepté de devenir l’ambassadeur de la fédération saoudienne de tennis, l’homme aux 14 Roland‐Garros est accusé de participer au « sportswashing » de l’Arabie Saoudite, un pays considéré comme une dictature et pratiquant la discrimination à l’égard des femmes, la peine de mort, la censure et la persécution politique, ou encore le traitement cruel et inhumain des immigrants illégaux.
Et pour l’écrivain britannique, ce n’est tout simplement pas acceptable de la part d’une personnalité comme Nadal qui a toujours mis en avant ses valeurs morales.
« Je me sens trompé et comme un idiot. Un idiot utile. À l’exception de mon cher ami, Benito Perez Barbadillo, son responsable de la communication, peu ont fait autant de propagande pour Rafa que moi au cours des 14 dernières années. Non seulement avec le livre, traduit dans je ne sais combien de langues, mais à travers la centaine d’entretiens que j’ai eu avec lui sur tous les continents. La question la plus fréquemment posée a toujours été : ‘Nadal est‐il une aussi bonne personne qu’il en a l’air ?’ Je n’ai jamais hésité à répondre. ‘Oui, encore mieux que ce que les gens pensent’. Nous sommes nombreux à penser qu’il (Nadal) a définitivement terni sa réputation, la partie immortelle de son être. Il y en aura d’autres, peut‐être plus adaptés à notre époque, qui hausseront les épaules en disant : ‘Eh bien, nous avons tous notre prix’, ou encore : ‘C’est sa vie, n’est‐ce pas ?’ Oui, c’est sa vie. Mais la vie de Nadal n’est pas n’importe quelle vie. C’est un personnage public, l’un des plus célèbres au monde, quelqu’un qui s’est toujours vanté, contrairement à Messi, d’être non seulement un exemple sportif mais moral. »
Publié le jeudi 25 janvier 2024 à 17:17