A la veille de la saison sur terre battue, retrouvez une petite série de quatre portraits, deux Argentins, deux Espagnols, de joueurs qui jouent gros ou ont de bons coups à tenter dans les semaines qui viennent.
La terre battue arrive et, avec elle, son contingent d’Espagnols et d’Argentins. Parmi eux : Juan Monaco. Le compatriote de Juan Martin Del Potro a surpris son monde à Miami, en atteignant les demi‐finales et pourrait avoir une belle carte à jouer dans les prochaines semaines…
Tandil n’a pas qu’une tour. A l’attaque de la saison sur terre battue, cette bourgade argentine peut compter sur un autre de ses enfants pour briller sur le circuit ATP : Juan Monaco, alias Pico. L’ami Juan frise son tout meilleur classement, 14ème, avec une 16ème place prometteuse, résultat de sa bonne fin de saison 2011 et de ses performances en 2012. Mieux, terrien d’origine, c’est le dur qui l’a principalement fait grimper peu à peu dans le top 20. Quart de finale à Winston Salem, huitième de finale à l’US Open, finale à Valence, quart de finale à Bercy, demi‐finale à Miami… « Je suis né en jouant sur terre, c’est normal pour moi », explique Monaco en marge du tournoi de Houston. « Mais, dernièrement, mon jeu s’est beaucoup amélioré sur dur, parce que je n’ai plus peur. Je suis, désormais, beaucoup plus agressif. J’essaie de prendre plus l’initiative et de finir des points au filet. J’ai aussi progressé au service. » Ceci explique cela – et avec un bien meilleur état d’esprit sur cette surface : « J’essaie de prendre plus de plaisir et les victoires en découlent. J’ai changé d’état d’esprit et ça me donne confiance. »
La confiance et les initiatives, ou les deux clefs qui pourraient lui permettre de squatter le top 20 et l’élite du tennis mondial de manière durable, ce que n’a pas su faire un Juan Ignacio Chela, par exemple, après son quart à Roland Garros. La confiance, c’est certainement ce qu’il a retrouvé en remportant, en février, son premier titre depuis 2007. A Viña del Mar, Pico a fait preuve de constance en battant quatre joueurs moins bien classés – cette régularité dans les matches que l’on doit remporter peut aussi faire, à la longue, la différence. Lorsque l’on perd sept finales d’affilée, deux en 2008, trois en 2009, une en 2010 et une en 2011, face à des Montanes, Granollers ou Bellucci, forcément, on oublie un peu la saveur particulière et l’éclat d’un trophée… L’Argentin ne s’y trompe pas lorsqu’il vainc, enfin, le signe indien, cet hiver, sur la terre chilienne. « Je suis vraiment heureux de remporter un titre à nouveau. J’ai perdu mes sept dernières finales, donc c’est un moment très particulier, pour moi… Je suis très heureux parce que je me suis beaucoup battu, beaucoup entraîné et que gagner un tournoi était une chose qui me turlupinait. Ca me donne de la confiance et de la motivation. »
Confiance, le maître mot
Dans ce contexte, la période qui arrive s’annonce très importante pour Juan Monaco. A 28 ans, il peut nourrir de légitimes ambitions sur le plan individuel, ce qui lui ouvrirait la porte à un statut de numéro deux en Coupe Davis – il reste, aujourd’hui, souvent le troisième choix de Martin Jaite, derrière Del Potro et Nalbandian. Défait au premier tour à Roland Garros, Barcelone et Monte‐Carl’ l’année dernière, en seizièmes à Rome, en huitièmes à Madrid, il a des points à prendre, sans aucun doute. « Je me sens bien », confirme‐t‐il. « Je suis classé 16ème et je ne défends pas beaucoup de points jusqu’à l’US Open. J’ai une bonne chance de gagner des places au classement. » Des points à prendre et un rythme à trouver sur terre battue. « Je n’ai pas très bien joué en Amérique du Sud », continue‐t‐il. « J’ai perdu au deuxième tour à Buenos Aires (face à David Nalbandian) et au premier à Acapulco (contre Albert Ramos). Je viens à Houston pour prendre encore plus de confiance avant les gros tournois européens. Ce tournoi est vraiment, vraiment important pour trouver mon rythme sur terre. Ca prend du temps. Après, je disputerai Monte‐Carlo et Barcelone, puis prendrai une semaine de repos. Ensuite, c’est Madrid, Rome et Roland Garros. »
Avec, en ligne de mire, cet objectif : « Le top 10. » « Mon objectif, c’est d’atteindre le top 10. C’est un gros saut, mais pas aussi important qu’on croit. J’essaierai pas à pas, petit à petit et on verra si ça arrive. Être top 10, ce serait le but de ma carrière. » On le comprend. Et le voilà qui peut, très certainement, s’en rapprocher : Nicolas Almagro l’a bien été, grâce à sa régularité sur terre. L’enjeu, pour Pico, il est là ; et les prochaines semaines s’annoncent importantes… Vamos !
Publié le vendredi 13 avril 2012 à 10:00