Le numéro 25 est entièrement consacré à la décennie 2001–2011 et la sortie du premier tome de notre série de livre autour de notre amour du tennis. « Grand Chelem, mon amour » résume donc dix ans d’un tennis flamboyant. Pour pouvoir en parler nous sommes donc allés à la rencontre de témoins mais aussi d’acteurs. C’est bien sur le cas d’Ivan Ljubicic, qui n’était pas encore dans le team de Roger Federer.
La question
Vous qui jouez sur le circuit depuis 1988, vous avez vu des changements dans les surfaces, les styles de jeu, les habitudes ?
Oui, bien sûr. Beaucoup de choses ont changé. Les surfaces sont différentes les balles aussi. D’ailleurs, les balles ont peut‐être plus évolué que les surfaces. Elles sont vraiment plus grosses qu’avant. La dimension physique, également, qui est devenue beaucoup plus importante. Je me rappelle, en 1998 et 1999, lorsque je suis arrivé sur le circuit, une vingtaine de joueurs seulement voyageaient avec leur préparateur physique et leur kiné. Aujourd’hui, on dispose tous d’une telle équipe. Absolument chaque joueur. Le physique est vraiment devenu primordial. Mais, pour moi, la chose qui a le plus changé – et c’est la plus impressionnante – , c’est la régularité des top players, comme Federer et Nadal. Ils ne perdent quasiment pas de matches face à des gars en‐dessous de leur classement. Je suis sûr que ça se ressent au niveau des points et qu’il est le plus dur d’être Top 10 aujourd’hui qu’avant. Cela s’explique par la constance des meilleurs qui monopolisent les points et les titres. Un gars qui n’est pas dans le Top 5 aura beaucoup de mal, aujourd’hui, à gagner un grand titre. C’est pour ça que je suis très fier d’avoir réussi à gagner à Indian Wells, un Master 1000, l’année dernière ! Pour gagner un tournoi de cette envergure, il faut battre consécutivement trois ou quatre tops players. Autant vous dire que c’est plutôt difficile (rires).
Publié le mardi 14 avril 2020 à 15:18