Ce dimanche, Lucas Pouille, actuellement 459e au classement ATP, se confie en longueur dans les colonnes de L’Equipe. Il raconte la période sombre qui l’a mené à prendre la décision de stopper le tennis de juin 2022 jusqu’au début de la saison 2023.
« Je me mets minable à l’entraînement pendant des semaines pour qu’au moment où je suis prêt, ça pète. Je me retrouve à l’hôpital de Nice pendant quinze jours à faire du caisson hyperbare pour m’aider à guérir plus vite. Je suis entouré de gens malades, mourants, des cancers en phase terminale… Et moi je suis là pour ma petite fracture à la côte. Ça peut t’aider à relativiser, mais, moi, ça me foutait le cafard. J’ai commencé à avoir un côté plus sombre et à entrer dans une dépression qui m’a amené, après Roland, en Angleterre, à dormir une heure par nuit et à boire seul. Impossible de fermer l’oeil. J’étais tout seul avec Félix (Mantilla, son coach, ndlr). Je rentrais dans ma chambre et je regardais le plafond. Je m’enfonçais dans un truc glauque. Je me levais avec les yeux éclatés. Tous les matins, Félix me demandait : « Tu ne dors pas ? » – « Si, si, je fais des allergies, la moquette, le pollen, l’herbe… » Je lui mentais. Je m’enfermais, je n’en parlais à personne. Comme je ne suis pas le mec qui parle le plus… Tu arrives crevé à l’entraînement, plus irritable aussi. J’étais dans une sale phase. Et j’ai pris la décision de dire stop. Sinon, j’aurais fini à Sainte‐Anne, chez les fous. »
Désormais, le demi‐finaliste de l’Open d’Australie 2019, ancien 10e mondial, a un objectif en tête : les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Publié le dimanche 26 mars 2023 à 08:24