A quelques jours du début de son « UTS » (Ultimate Tennis Showdown), Patrick Mouratoglou a accordé une interview au Independent. Dans un premier temps, le coach de Serena Williams dresse un bilan de la situation de la petite balle jaune : « Je suis vraiment inquiet depuis longtemps et les choses ne vont pas mieux. Nous vivons sur les fans que nous avons acquis dans les années 70 et 80. Soixante et un an pour un fan de sport… Si c’était pour de la musique classique, ce serait bien, mais pour le sport, c’est extrêmement vieux et vieillissant (…) Le tennis est faux. Nous avons de vrais personnages, mais ils n’osent pas être eux‐mêmes et le code de conduite y est pour beaucoup. Vous tuez l’émotion en standardisant les comportements sur le terrain. Je veux de l’authenticité. Je veux qu’ils soient libres. »
Le fondateur de l’académie éponyme à Sophia‐Antipolis poursuit sur ce thème : « Qui sont les instances pour dire ce qui est un bon et un mauvais comportement ? Par exemple, si ce n’est pas dangereux pour les autres personnes, un joueur devrait avoir le droit de casser sa raquette. C’est ma raquette, c’est mon problème. Quand vous regardez les meilleurs joueurs, vous savez qu’il n’y aura pas de drame. Ils vont s’essuyer le visage entre deux points, demander les balles, en choisir une, la faire rebondir 200 fois, la frapper et c’est tout. C’est toute l’histoire. »
« Vous tuez l’émotion en standardisant les comportements sur le terrain »
Enfin, l’entraîneur tricolore espère que la création de son UTS permettra de changer les mentalités : « Les gens consomment le sport de manière complètement différente, rappelle‐t‐il. Je ne dis pas que nous avons le produit parfait, je dis simplement que nous voulons casser les lignes et proposer quelque chose de différent. Nous voulons créer le format du futur pour le tennis. Nous sommes aussi très ouverts (…) et nous écoutons tous ceux qui ont quelque chose à dire sur ce sujet. Si nous travaillons tous ensemble pour le bien du tennis, nous trouverons le bon format, je n’en doute pas. »
Pour rappel, l’UTS débutera les 13 et 14 juin au sein de son académie à Sophia‐Antipolis et réunira un plateau extrêmement dense : David Goffin, Richard Gasquet, Lucas Pouille, Benoit Paire, Alexei Popyrin, Dustin Brown, Félix Auger‐Aliassime, Stefanos Tsitsipas, Matteo Berrettini et Dominic Thiem, le numéro 3 mondial et finaliste du dernier Open d’Australie.
Publié le lundi 8 juin 2020 à 17:19