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Ouanna : « J’ai saisi les occasion »

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Premier gros match sur le circuit des « grands » pour Josselin Ouanna, et première très belle perfor­mance pour le Tourangeau, qui a éliminé le Croate Ivan Ljubicic (6–7[2], 7–6[5], 6–4) au Grand Prix de tennis de Lyon.

Nous l’avions rencontré vendredi soir, lors du tirage au sort. A la ques­tion « Comment vois‐tu ce match contre Ljubicic ? », il nous avait rétorqué : « Ca va se jouer au service. Si j’ai la moindre occa­sion, il me faudra la saisir. ce n’est déjà pas sûr qu’il me laisse une occa­sion. » Aussitôt dit, et aussitôt fait pour le natif de 1986, révé­la­tion tardive d’une géné­ra­tion qui a donné Gilles Simon (1984), Jo‐Wilfried Tsonga (1985), Gaël Monfils et Richard Gasquet (1986). et hier, c’est son grand pote Jo Tsonga qui nous avait confié : « Il va réussir, parce qu’il est comme nous. Il a été fina­liste de l’Open d’Australie junior, contre Gaël quand même. J’éspère qu’il va d’ailleurs vite nous rejoindre ». Interview avec Josselin Ouanna ! 

Quelles sont tes premières sensa­tions après ce match ?
Ça me fait plaisir parce que ça fait un petit moment que j’at­tend un match réfé­rence comme ça. J’avais bien joué dans les chal­len­gers, en battant des mecs comme Rochus, Muller etc..mais je ne passais pas encore ce cap, et ça tombe bien que j’ar­rive à battre un joueur comme Ljubicic dans un gros tournoi. Il y a aussi un peu de réus­site je pense, parce que je n’ai pas beau­coup d’oc­ca­sions jusque là, et la seule balle de break que j’ai, je la fais, donc voilà, c’est satis­fai­sant. Après je fais un bon tie‐break, puis un bon début de troi­sième set et ça a continué jusqu’à la fin, à part à 5–2 où je me tends un peu. Mais j’ai su me ressaisir, je ne me suis pas affolé et à 5–4, j’ai réussi à conclure, donc c’est plutôt positif.

A quoi tu attri­bues ce cap de franchi ?
Ma constance cette année. Je n’ai pas lâché grand chose toute cette année, alors que ça n’a pas été toujours facile. Aujourd’hui ça paye, enfin pour le moment, et j’es­père qu’il y en aura d’autres des matches de ce type. Il ne faut jamais baisser les bras. Aujourd’hui, pendant deux sets je n’ar­rive pas du tout à retourner et à un moment c’est passé (NDLR : le Croate a réalisé 24 aces !!). je ne me suis pas affolé, pas désor­ga­nisé. J’ai essayé et comme par hasard au moment où il a fallu le débreaker (à 5–4 pour Ljubicic dans la seconde manche), je l’ai fait.  C’est un match réfé­rence dont il faudra s’en souvenir parce qu’au prochain tour je vais sans doute rejouer un gros serveur (Lapentti ou Karlovic), et même si je n’ar­rive pas à retourner pendant deux sets, il ne faudra pas me frus­trer. Dans un match il y a toujours une ouver­ture et il faut savoir saisir les occa­sions. Aujourd’hui je l’ai fait.

Tu connais bien les autres joueurs Français du circuit. Ils tous dans le Top 20, alors que vous êtes de la même génération.
Oui, parce qu’en fait on s’en­traîne souvent ensemble à Roland Garros, donc je joue souvent avec Gilles, avec Gaël, avec Jo. Après à l’en­traî­ne­ment, ce n’est pas pareil, parce qu’il n’y a aucune pres­sion. La moti­va­tion n’est donc pas la même, mais dejà on peut voir que la diffé­rence n’est pas énorme entre nous. Parce que Jo était encore avec moi il y a un an et demi dans les tour­nois futures et chal­len­gers et il ne s’est pas trans­formé non plus du jour au lende­main pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui. Ca prouve bien que souvent ça se joue sur des détails, des déclics, des prises de conscience. Après il a certes progressé, mais c’est aussi en jouant des matches de très haut niveau qu’on progresse.