Malek Jaziri, engagé en quarts de finale à Tashkent, a été contraint par sa fédération de déclarer forfait pour des raisons politiques. Il devait affronter Amir Weintraub, un joueur israelien.
Inacceptable. Les fans de sport ne se priveront d’aucun mot assez dur pour qualifier la terrible situation vécue par Malek Jaziri.
Le Tunisien s’est qualifié avant‐hier pour les quarts de finale du tournoi Challenger de Tashkent, doté de 125 000 , en s’offrant une victoire sur Sergiy Stakhovsky, 6–4 6–2. Une belle perf’… sans lendemain. Car Jaziri a eu le malheur de voir le sort lui offrir un match face à Amir Weintraub au tour suivant. Oui, un Israelien.
Ce qui ne devrait poser de problèmes à personne semble particulièrement gêner les autorités tunisiennes… Car Malek a reçu une sommation de la Présidente de sa fédération, Selma Mouelhi, « lui interdisant de jouer même s’il devait être lésé sportivement », selon les propos de cette dernière. Mme Mouelhi se faisant l’écho d’une concertation avec le Ministère des Sports. « Cette situation est très délicate et en tant que fédération je me suis alignée sur la position du ministère, même si on me l’a annoncée verbalement », développe‐t‐elle pour le Huffington Post.
Résultat : ce matin, Malek Jaziri n’a pas joué son match, Amir Weintraub étant considéré vainqueur par forfait. Ce garçon n’a pas pu faire son métier, jouer au tennis, un métier de divertissement et, ce, même au fin fond de l’Asie centrale, en Ouzbékhistan, à cause de ses autorités nationales. Pis, il a été pris en otage : s’il obéissait à sa fédération, il risquait des sanctions de la part des instances de son sport ; s’il n’obéissait pas, il risquait des sanctions de la part des instances de son pays. Terrible dilemme.
Jaziri s’expose à des sanctions
Ons Jabeur, une jeune joueuse tunisienne, avait vécu une situation similaire il y a un mois. Engagée à Bakou, elle avait abandonné en quarts alors qu’elle menait 6–3 4–1 face à Magda Linette, officiellement pour un problème à la cheville droite. En réalité, elle aurait dû affronter, ensuite, en demie, l’Israelienne Shahar Peer.
Comme l’explique très bien le Al Huffington Post Maghreb, les autorités tunisiennes refusent que leurs sportifs participent à des rencontres face à des Israeliens, afin de montrer leur soutien pour la cause palestinienne. Sauf que ces mêmes sportifs prennent le risque d’être sanctionnés par les fédérations internationales, pour lesquelles les revendications politiques ne doivent pas se mêler du sportif.
Malek Jaziri est le meilleur joueur tunisien de l’histoire. Âgé de 29 ans, il est actuellement classé au 169ème rang mondial, mais avait atteint la 69ème place en 2012. Malek avait remporté l’année dernière le premier match olympique du tennis tunisien. Il est également le premier joueur de son pays à avoir atteint les demi‐finales d’un tournoi ATP – c’était à Moscou, en 2012 également. En février, on s’en rappelle, il avait accroché Roger Federer à Dubaï avant de s’incliner, 5–7 6–0 6–2.
Chacun se fera son idée de cette affaire honteuse. Mais, à la rédaction de Welovetennis, un mot prédomine : lamentable.
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Publié le vendredi 11 octobre 2013 à 10:31