Lors d’un US Open 2011 plus que chaotique, les joueurs du circuit, ténors en tête, étaient montés au créneau pour expliquer une certaine forme de malaise concernant le respect de leurs intérêts d’une manière générale. Cette fronde s’était par la suite essoufflée médiatiquement alors qu’en coulisses, il semblait bien que plus qu’un feu de paille, les stars de la petite balle jaune ne voulaient pas en rester là. Tractations, discussions, bras de fer, appelez cela comme vous le voulez, toujours est‐il qu’une réunion au sommet est prévue à Indian Wells après celle tendue de l’Open d’Australie. L’idée est de parvenir à trouver un vrai terrain d’entente sur le « business » du tennis, les risques sont vraiment importants, puisqu’il semble que l’éventualité d’un boycott puisse être évoqué.
Dans ce temps de crise économique, le combat que mènent Djokovic, Nadal, Federer et consort peut paraître quelque peu outrancier. Au nom d’une certaine forme d’égalité, et au nom de l’ensemble des joueurs du circuit, notre trio magique a la mission de faire comprendre aux autorités tennistique à savoir l’ITF, et l’ATP que cela ne peut plus durer.
Cela, c’est l’idée que le pourcentage redistribué aux champions soit aussi faible sur l’ensemble des évènements et notamment les tournois du Grand Chelem. Le pourcentage, c’est indirectement finalement le prize money. Le tennis se porte bien, et les stars ne veulent pas être les « dindons de la farce ». En gros, selon leur calcul, recevoir 10% du full business, c’est insuffisant.
Et les riches ne parlent pas que des pauvres, même si Roger Federer s’est très vite positionné vers eux : « Il est clair qu’il serait logique de revaloriser les montants des premiers tours, plus que le chèque que reçoit le vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem qui reste plus qu’honorable » avait évoqué dernièrement le Suisse. Une attitude plutôt politique compte tenu des revenus hors tennis que Roger perçoit au titre honorifique du plus grand champion de tennis de l’histoire. Mais cette situation est loin d’être une règle, et ce même pour certains joueurs du top 10 mondial ; quant à l’économie engrangée au delà de la 50ème place mondiale, là, c’est plutôt très aléatoire. Bref, les joueurs veulent que cela change.
En face, l’ITF et l’ATP, devront donc très vite rentrer dans une forme de dialogue pour trouver un compromis, d’autant qu’aujourd’hui avec des stars aussi charismatiques que Nadal, Federer et Djokovic, le tennis a rarement été aussi « bandant » économiquement. Le voici omniprésent dans les médias, s’installant même dans des petits coins de paradis, comme les pays du Moyen‐Orient, mais aussi le continent asiatique.
La réunion sera ou a été tendue (NDRL : nous n’avons pas nous procurer la date exacte), d’autant qu’elle avait eu un précédent à l’Open d’Australie avec, comme révolutionnaire, Dmitry Tursunov. « Qui est prêt à ne pas jouer ? » avait lancé le Russe. Beaucoup de bras s’étaient alors levés avant que certains, dont des illustres, ne prennent la parole pour expliquer que ce n’était pas « fair play », que le tournoi allait commencer et que les enjeux étaient colossaux.
Reprenant le chemin des courts, les frondeurs avaient alors clairement missionné leurs leaders pour parvenir très vite à trouver un nouvel accord de redistribution plus équitable entre les joueurs et les organisateurs. Cette mission est donc celle de la réunion d’Indian Wells, avec, comme épée de Damoclès, l’idée du boycott. Et, ce boycott, pour qu’il soit efficace, serait sûrement évoqué pour la prochaine levée du Grand Chelem… Roland Garros.
Fort de toutes ses informations venant de sources diverses, nous avons logiquement contacté l’ATP et son directeur Europe, Laurent Delannay, pour en savoir plus. La réponse est arrivée très vite, sous une forme très policée et qui en dit long sur les tensions actuelles : « L’ATP est toujours en discussion permanente sur divers sujets avec les tournois du Grand Chelem et d’autres institutions du tennis, c’est notre responsabilité de défendre les intérêts des joueurs. C’est pourquoi ce type de discussions ont lieu régulièrement et notamment à Indian Wells, mais aussi à Miami. Les joueurs sont totalement impliqués dans le process, en revanche nous ne pouvons vous en dévoiler les détails ». Pour cela, Welovetennis.fr/GrandChelem a ses sources dite de première main qu’il conviendra de recontacter d’ici peu…
Le livre « Grand Chelem, mon amour » est disponible. Retrouvez les 40 matches de légendes de la décennie 2001–2011. Un livre de la rédaction de GrandChelem/Welovetennis.
Publié le jeudi 8 mars 2012 à 20:32