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Monfils, ma bataille…

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Chaque année, c’est la même rengaine. Gaël Monfils crie haut et fort qu’il veut parvenir à faire un truc à Roland Garros. En général, il y arrive le moral en berne, le physique en vrac, et le mental à l’ouest. Cette édition 2012 ne va pas déroger à la règle puisque la Monf n’a parti­cipé qu’aux tour­nois de Madrid et de Rome sur terre battue avec à la clé deux victoires pour deux défaites dont une cuisante face à Tomas Berdych et celle aujourd’hui face au doyen Juan Carlos Ferrero.

Loin de nous l’idée de tirer sur l’am­bu­lance, d’au­tant que cette ambu­lance là, quand elle met le turbo elle dépasse souvent les limi­ta­tions de vitesse. Enfin, en ce moment, on peut dire qu’elle se contente de tenter de faire des kilo­mètres. Et le comp­teur affiche des statis­tiques plutôt faibles. Jugez plutôt, depuis janvier 2012, Gaël Monfils n’a joué que 20 matches avec 14 victoires et 6 défaites. Ses perfor­mances sont donc une finale à Doha et une autre à Montpellier juste avant le fameux tour de la Coupe Davis au Canada. Pour un ex‐top 10, ce n’est pas un carnet de route très excitant. 

On le sait Gaël Monfils est fragile. Ses genoux ne tiennent pas la distance. Il faut donc tenter de posi­tiver, dédra­ma­tiser la situa­tion, et se dire que s’il arrive à Roland Garros dans le doute comme fina­le­ment chaque année, il y est habitué, et sera au moins « frais », donc très peu usé menta­le­ment. Si Rafa doit aligner les succès pour arriver en forme sur l’ocre, si Djoko cherche son rythme et aura sans doute une vraie montée en puis­sance, Gaël, lui, arrive presque en touriste, les mains vides de succès probants et rassurants. 

C’est ce qui fait au final sa force mais aussi sa faiblesse. Sa force parce qu’il est capable de sortir un match dantesque comme celui face à Ferrer sur le Lenglen l’an dernier, et sa vraie faiblesse car il peut passer complè­te­ment à côté du sujet, souvenez‐vous de sa parodie de tennis face à Fognini en 2010… Au final, c’est peut‐être ça le charme de le « Monf » : son imprévisibilité. 

On a tous eu un ami que l’on appe­lait en lui deman­dant des bouts des lèvres : « Tu seras la ce soir ? ». Il répon­dait presque toujours oui et venait en moyenne 1 fois sur 5. Quand il venait, il était bien présent, festif et joyeux, et quant il se portait absent, du moins quand il n’ou­bliait pas de le dire, alors il trou­vait toujours une excuse charmante.

Pour l’ins­tant c’est un peu ça la carrière de Gaël Monfils. L’homme est atta­chant, le cham­pion est plutôt agaçant, et il y a beau­coup de rendez‐vous manqués. Ses résul­tats sont donc liés à rien de bien compré­hen­sible, voire de logique. Il n’y a pas de réelle progres­sion, ni de linéa­rité, sauf peut‐être lors de sa colla­bo­ra­tion avec Roger Rasheed. Il reste des coups d’éclats, beau­coup d’es­poirs, des montées d’adré­na­line, des coups géniaux, mais aussi de vraies désillusions. 

Bref, être supporter de la Monf c’est accepter de voir « son » joueur perdre contre Ferrero au deuxième tour de Rome et rêver secrè­te­ment d’un bis du Roland Garros 2008. Cette demi‐finale surprise d’il y a déjà 5 ans, presque une éternité…