AccueilCoupe DavisForget : "Je m'attends à des matches serré"

Forget : « Je m’at­tends à des matches serré »

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Guy Forget s’est longue­ment exprimé face à la presse avant le lance­ment de ce quart de finale. Le capi­taine disserte entre autres sur la paire Tsonga/Llodra ou le retour en Bleu de Richard Gasquet. Interview.


Le capi­taine alle­mand a déclaré qu’il s’at­ten­dait à cette sélec­tion de votre part…

C’est vrai que ce n’est pas une surprise. Si j’avais aligné Jo et Mika demain sur cette surface, là, ça en aurait surpris plus d’un ! J’ai choisi Richard et Gaël en simple parce que je pense que ce sont eux qui ont le plus de chances de gagner demain. Je m’at­tends à ce que tous les matches soient serrés. Si on est un peu devant au clas­se­ment, la marge est faible. Et je sais à quel point Mayer et Kohlschreiber peuvent être dangereux. 

Florian Mayer a déclaré qu’af­fronter Richard Gasquet lui conve­nait en termes de style de jeu. Qu’en pensez‐vous ?

Moi je crois que s’il y a un joueur qui peut faire face à n’im­porte quel style de jeu, c’est juste­ment Richard. Et à mon avis, s’il joue son meilleur tennis, il gagnera, car il est un peu au‐dessus de Florian Mayer. Maintenant, s’il sent moins bien la balle, fait quelques erreurs, les choses pour­ront être très serrées. Florian Mayer n’est pas non plus un joueur au style espa­gnol, à entraîner ses adver­saires dans de longs rallies. Je pense qu’il va essayer d’être offensif. Or si tu attaques Richard, tu as intérêt à bien l’at­ta­quer. Sinon, tu te fais punir. Mais dans tous les cas, je pense qu’on va voir du beau tennis demain entre ces deux joueurs.

Gaël Monfils est quel­qu’un d’émotif. Est‐ce diffi­cile de le coacher ?

Vous savez, coacher Gaël c’est un peu comme monter un cheval sauvage. Mais atten­tion, un très bon cheval ! Gaël est diffé­rent des autres. Mais c’est quel­qu’un de très sympa, de fun. D’ailleurs tout le monde l’ap­précie vrai­ment dans le groupe. 


Qu’est‐ce qui vous plait dans la paire Tsonga/Llodra ? Et à l’in­verse, quels sont vos doutes sur cette association ?

Ce qui me plait, c’est leur percus­sion à tous les deux, leur service, leur esprit offensif. Il s’en­tendent bien et ont tous les deux l’ex­pé­rience des matches impor­tants. Ce qui m’in­quiète un peu, c’est leur manque d’au­to­ma­tismes, le peu de vécu qu’ils ont ensemble en double. Mais je trouve que c’est la bonne occa­sion de les lancer en double ici, en quarts de finale, en vue d’une suite – que j’es­père – dans cette compé­ti­tion. On peut gagner ce double aujourd’hui, je n’ai pas de doutes sur leur capa­cité à produire du très haut niveau. J’attends beau­coup de ce double. Il va me donner matière à réflexion. Et si on envi­sage une éven­tuelle suite avec ambi­tion, ce qui est mon cas, on est conscient qu’il y a encore beau­coup de boulot à effec­tuer dans ce domaine qu’est le double.


Qu’avez‐vous dit à Michael Llodra avant cette rencontre ? Il n’avait pas été excellent à Belgrade, comme à Vienne…

A Vienne, je lui avais dit que je n’étais pas sûr de le prendre, qu’il fallait qu’il me prouve, par ses résul­tats, qu’il était indis­cu­table. C’est d’ailleurs ce que je leur dis à tous. Une place en équipe de France se mérite par ses résul­tats, son clas­se­ment, sa forme actuelle. Finalement, c’est un peu du chacun pour soi dans la course à la sélec­tion. Même si à la fin, on est un groupe uni. Pour en revenir à Mika, il a tout de même fait demi‐finale en double à Roland Garros et Wimbledon avec un bon partenaire.

Qu’a changé la demi‐finale de Tsonga à Wimbledon dans votre sélection ?

Je me suis posé beau­coup de ques­tions suite à ce résultat. Mais Jo avait aussi besoin d’un peu de repos. Lorsque je lui ai soumis l’idée de l’ali­gner en double samedi et non en simple vendredi, il n’était pas du tout effondré. Il l’avait anti­cipé je pense. Il sait néan­moins qu’il peut être amené à jouer le double et le simple dimanche. C’est d’ailleurs rassu­rant de se dire qu’on a quel­qu’un de son niveau avant un éven­tuel match le dimanche.

Vous lancez de nouveau Richard Gasquet après 3 ans et demi d’absence…

Je n’ai jamais douté de revoir Richard en équipe de France. Je lui avais dit l’an passé d’ailleurs. Je ne sais pas s’il me croyait à l’époque. Je me souviens qu’à Lyon pour la demi‐finale, lorsque je lui disais cela, il regar­dait par terre. Aujourd’hui, je choisis de l’ali­gner alors que Jo vient de faire une demi‐finale à Wimbledon. C’est un signal fort que je lui envoie. C’est une marque de confiance. Et puis cette sélec­tion est ample­ment méritée. Si Richard est là aujourd’hui, c’est parce qu’il a, au fil des tour­nois, gagné des matches impor­tants et signi­fi­ca­tifs contre de très bons joueurs. D’ailleurs, il a retrouvé un très bon clas­se­ment (11e). Cela fait un an et demi que Richard me parle de cette campagne de Coupe Davis. Il est content que la roue ait tourné et qu’il ait à nouveau l’oc­ca­sion de montrer ce qu’il a dans le bras. Franchement, je pense que c’est le bon timing de le lancer ici.

De votre envoyée spéciale à Stuttgart