Après la qualification de l’équipe de France pour les quarts de finale, Lionel Roux est revenu pour welovetennis.fr sur les débuts victorieux dans cette campagne 2015. L’entraîneur des Bleus a tenu à saluer l’esprit d’équipe présent tout au long de la semaine ainsi que les performances de Gilles Simon et Nicolas Mahut.
Quel regard portes‐tu sur ce premier tour de Coupe Davis du côté de Francfort ?
C’est plutôt une belle victoire, avec la manière ! Au‐delà de l’équipe il y a eu des choses intéressantes notamment pour Gilles, qui est parvenu à se sortir de ce match piège. Quelque part, il avait tout à perdre car il était attendu et ses stats passées en Coupe Davis ne plaidaient pas en sa faveur. Il y avait beaucoup d’attente pour lui mais aussi de la part du public. Et Nico (Mahut), de son côté, a su être très performant pour son premier match dans la compétition. C’était une belle semaine, les mecs ont bien fait le job. Ça s’est révélé être plutôt simple, on n’avait pas 36000 questions à se poser.
Comment Simon et Mahut font‐ils pour gérer une journée de dimanche où ils jouent tout en sachant que la qualification est déjà acquise ?
Ils gèrent car ce sont des professionnels et depuis le début ils savent que si il y a 3–0, il reste deux matches à jouer le dimanche. Ils restent dedans sans y rester vraiment car, évidemment, on a fêté ça hier soir (lire samedi), l’heure était à la décompression. Si ça gagne tant mieux, si en face ils font de bons matches comme Kohlschreiber notamment, ce n’est pas bien grave. Ce dimanche l’objectif numéro un est de ne pas se blesser, de ne pas trop tirer sur la corde.
Le double Mahut/Benneteau s’est montré très performant samedi. Ne serait‐ce pas une réelle alternative pour la suite ?
Oui bien sûr, mais il faudra voir en fonction de l’équipe en face, à priori les Britanniques (lors de l’entretien, la qualification des Britanniques n’étaient pas encore acquise, ndlr), de la surface choisie etc… Mais Nico et Julien sont clairement dans le lot des candidats pour être de la partie. Après le capitaine tranchera et il faudra faire les bons choix.
Un déplacement outre‐Manche, juste après Wimbledon, ça risque de se dérouler sur gazon… Un argument en faveur de Nicolas Mahut non ?
C’est vrai, mais je n’aime pas trop parler des stats. Par exemple, Gaël n’a pas eu de très bons résultats sur gazon mais en Coupe Davis c’est un très grand joueur. On verra, on est encore loin donc un peu difficile de se projeter. Si ça se passe sur gazon effectivement, il y aura eu les trois quatre semaines de préparation sur cette surface donc on aura le temps, on aura une vision un peu plus claire.
Ce qui était frappant tout au long du week‐end, c’est une véritable image de cohésion qui unissait tous les membres du Groupe France. Penses‐tu que cela peut avoir un visage quelque peu différent lors du retour de Tsonga et Gasquet ?
Il est vrai qu’il y avait le spectre de Lille et de cette finale qui était très présente, mais les joueurs avaient envie de sortir ça de leurs têtes. La meilleure façon de le faire était de gagner ici, avec la manière et beaucoup d’envie. Finalement ça s’est fait de façon très simple ! Peut‐être que le fait d’avoir deux joueurs identifiés dès le début pour le simple et une équipe de double bien définie a fait que les joueurs étaient un peu plus relâchés, et savaient plus rapidement quand ils allaient jouer. Ça facilite grandement le travail…
Quel message a envoyé l’Équipe de France a ses détracteurs après ce premier tour ?
Je pense que les joueurs et le staff avaient une vraie soif de revanche car on a été bousculés et critiqués l’an passé par rapport à la communication, au fait qu’on ait perdu… Je pense qu’il y avait deux, trois snipers qui attendaient que l’on se plante, que les joueurs se manquent, mais ça n’a pas été le cas ! C’était une belle semaine sur et en‐dehors du terrain. On a vécu de vrais moments d’équipe et de groupe. D’ailleurs, le mot « équipe » a pris tout son sens ici. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas le cas avec les autres comme Jo ou Richard notamment, mais je pense que l’on avait un peu moins de pression ici. Ça faisait un moment qu’on n’avait pas joué à l’extérieur (quarts de finale 2013 en Argentine, ndrl), ça nous a peut‐être permis d’être plus cool.
Ce groupe, Nicolas Mahut l’a encensé en conférence de presse après sa victoire en double. Il n’a eu de cesse de souligner la manière dont il a été entouré tout au long de cette semaine, avant sa grande première…
Nico connaissait déjà très bien les joueurs, ils ont beaucoup parlé en amont. Il connaît Julien depuis très longtemps, ils ont énormément joué en double par le passé. Il se sent bien avec les gars de l’équipe. De plus, dans son staff, il a des personnes qui connaissent aussi très bien la Coupe Davis, comme Nicolas Escudé qui a fait le déplacement ici. Toutes ces personnes l’ont briefé et l’ont amené à anticiper ce qui pouvait se passer. Nous aussi, dans le staff de l’équipe, on a été très proches de lui. Nico n’avait pas de pression supplémentaire et il a bien compris le message : ne pas surjouer et faire des choses incroyables parce qu’il était en Coupe Davis, mais plutôt faire ce qu’il sait faire tout au long de l’année. Et il l’a fait de façon formidable.
Seule ombre au tableau en ce week‐end allemand, la blessure au genou de Gaël Monfils. Quelles sont les dernières nouvelles ?
Gaël a toujours cette petite douleur quand il joue sur une surface lui imposant d’être un peu plus bas. Il a passé une échographie hier (lire samedi), mais qui n’a rien révélé d’alarmant.
De votre envoyé spécial à Francfort
Publié le lundi 9 mars 2015 à 10:07