En conférence de presse, Jo‐Wilfried Tsonga est revenu sur son succès en cinq manches face à Carlos Berlocq lors du premier simple de la rencontre Argentine – France. Interview.
Jo‐Wilfried, aujourd’hui, c’est vraiment une victoire au courage…
C’est une victoire dans la douleur. Mais ce sont les meilleures. Je suis content d’avoir ramené ce premier point pour l’équipe. Mais il reste quelques marches à gravir.
Comment expliquez‐vous que cette victoire fut aussi compliquée ?
Il fallait juste regarder le match pour comprendre. Ici, en Argentine, les gens supportent leur équipe de façon différente que dans les autres pays. En plus, en face, j’avais un super joueur qui a tout donné. Il a livré un bon match.
Comment avez‐vous ressenti l’ambiance sur le terrain ? Est‐ce vous entendiez les sifflets ?
Oui, on les entend. J’ai réussi à m’en nourrir. A chaque fois que j’étais au service, quand ils sifflaient ou criaient, cela me permettait de me dire : « il faut que tu te concentres, il faut que tu prennes ton temps et que tu souffles. »
Est‐ce vous pouvez‐nous décrire ce que vous avez ressenti physiquement et psychologiquement à la fin du quatrième et dans le cinquième set ?
On ressent de la douleur car il n’y plus de place pour la frustration. Mais il faut continuer malgré la difficulté.
On a senti que vous étiez plus fort que lui physiquement dans le cinquième set…
J’étais bien et surtout je jouais dans le terrain. Je lui ai fait faire beaucoup de voyages. Sur la fin de match, le fait de l’avoir fait beaucoup courir et qu’il ait dû se décaler tout le temps lui a coûté le cinquième set.
Quand vous avez ressenti des crampes, avez‐vous eu une petite crainte ?
Oui, il y a toujours une crainte. Ce n’est jamais facile à vivre car si on a des crampes partout, c’est terminé. Le « doc » m’a donné un petit comprimé de sel pour tenir. Dans ces cas‐là, on essaie de s’hydrater le mieux possible et de manger un petit peu.
Quand on sait ce que vous ressentez pour la Coupe Davis, qu’est-ce que vous vous êtes dit dans le vestiaire à la fin du match ?
Je suis comme un dingue car j’adore ça ! C’est un moment particulier car il y a une sacrée ambiance. Le public français était aussi extraordinaire. Ils ne sont pas beaucoup, mais ils ont fait beaucoup de bruit. C’était un match comme je les aime.
Est‐ce que l’ambiance était aussi électrique que vous vous y attendiez ?
On ne s’attend pas vraiment à une ambiance électrique mais plutôt gênante pour nous. Sur chacun de mes services, il y a eu des sifflets, des paroles pour tenter de me faire rater. Je n’avais jamais vécu ça.
Dans ces cas‐là, comment fait‐on pour ne pas sortir du match ?
Je me suis servi de cette ambiance. A chaque fois qu’ils commençaient à siffler, j’en profitais pour me concentrer, je prenais mon temps, je respirais.
Est‐ce que vous vous sentez prêt pour repartir pour cinq sets dimanche ?
Je suis toujours prêt ! On s’entraîne pour ça. Si je dois retourner sur le terrain, j’y retournerai. On va faire ce qu’il faut pour être d’attaque dimanche.
Publié le vendredi 5 avril 2013 à 23:29