Calme et posé, Jo‐Wilfried Tsonga est revenu sur sa victoire en quatre manches sur Ryan Harrison. Le Français est tout simplement satisfait d’avoir apporté le premier point à son équipe.
Jo, comment avez‐vous géré votre frustration tout au long de ce match ?
Je me suis beaucoup battu et je trouve que j’ai pas mal géré cette frustration justement. Parce que franchement, j’aurais pu devenir complètement fou ! (sourire). Malgré la perte du troisième set, j’ai continué à jouer mon jeu, je suis resté agressif. J’ai bien poursuivi sur les bases que je m’étais fixées : le faire bouger un maximum et bien avancer dans le court. Je savais aussi que son plus gros défaut, c’est qu’il peut être très, très nerveux. J’ai essayé de tenir avantage de cela en étant bien patient, en évitant de me frustrer. Quand je vois par exemple qu’il fait deux doubles fautes d’affilée et qu’il casse sa raquette en début de deuxième set, forcément je me dis qu’il n’est pas bien et j’essaie d’en faire encore plus pour lui mettre la tête sous l’eau.
Finalement, ce match a tout simplement ressemblé à un match de rentrée sur terre battue non ?
Oui, c’est un peu ça. C’est vrai que je me suis déjà senti mieux sur la surface. Les glissades étaient beaucoup plus arrachées qu’à l’entraînement, le placement sur les balles moins précis. Ce que je veux dire, c’est que les automatismes en match sont bien différents de ceux qu’on a à l’entraînement. Mais le plus important était de ramener le point. Et c’est ce que j’ai fait. Je suis content de ça.
On a parfois l’impression que vous jouez certain point avec une intensité assez faible et ceci pour mettre un vrai coup d’accélérateur lors des moments importants. Vous confirmez ?
Vous savez, physiquement, c’est quand même dur parfois. Alors oui, il faut gérer. Par exemple, quand je suis mené 4–1 double break dans le troisième set, je me dis que l’essentiel est peut‐être de sauver un peu d’énergie pour le quatrième, s’il doit y en avoir un, afin d’être capable de remettre un coup d’accélérateur le moment venu. Je ne fais pas partie de ces joueurs marathoniens qui peuvent jouer tout un match avec la même intensité. Si j’étais un boxeur, je me définirais comme un puncheur, plutôt qu’un poids mouche. Quand je fais de gros efforts physiques, cela me coûte beaucoup. Il faut donc que je choisisse bien mes moments.
Tactiquement, Harrison vous a posé des problèmes ?
Je pense qu’il a été très bien conseillé sur ce point‐là. Au début, il avait prévu de jouer un maximum sur mon revers. Or ce n’est pas vraiment la meilleure solution puisque c’est une zone de jeu que j’adore avec mes décalages coup droit. Ensuite, il a donc changé de tactique en allant beaucoup long de ligne. Et en jouant plein coup droit, il pouvait s’ouvrir le court sur mon revers. Ça a marché un petit moment, jusqu’à ce que je me règle dans la diagonale coup droit.
On vous a vu beaucoup monter au filet. C’était pour écourter un maximum les échanges ?
Je suis monté au filet tout simplement parce que c’est mon jeu. Ce n’est pas parce qu’on est sur terre que je vais renier ça. Et puis j’y vais beaucoup également après mon service pour éviter que mon adversaire retourne trop en cloche, en essayant simplement d’engager l’échange.
Qu’est‐ce que vous auriez pu mieux faire aujourd’hui ?
J’aurais pu être un peu plus près de ma ligne de fond et être encore un peu plus patient à l’échange. Mais si je joue Isner dimanche, ce sera un match différent parce que son style n’a rien à voir avec celui d’Harrison. Ce ne sera pas la même filière de jeu.
De votre envoyée spéciale à Monte Carlo
La raquette de Jo‐Wilfried Tsonga, ici !
Publié le vendredi 6 avril 2012 à 16:43