La réussite d’une carrière en juniors n’est pas forcément gage de réussite pour le futur. Les joueuses empruntent toutes des voies différentes. Vera Lapko, 16 ans, évolue déjà sur le circuit ITF professionnel où elle a décroché un titre à Sharm El Sheikh en mars dernier. Demi‐finaliste à Wimbledon junior, la Biélorusse est une des têtes d’affiche de la Coupe Soisbault et s’est confiée à welovetennis.fr sur son arrivée progressive sur le circuit
Vera, à 16 ans tu es déjà une habituée des sélections jeunes et tu as déjà été appelée en Fed Cup…
« Oui j’ai l’habitude, j’ai joué en moins de 12 ans, moins de 14, moins de 16, moins de 18 et même en Fed Cup (trois victoires en double, ndlr). Cela signifie beaucoup pour moi car j’aime mon pays. C’est une opportunité importante. »
Qu’as-tu appris en Fed Cup ? Car c’est rare de voir une joueuse de 16 ans dans cette compétition…
« C’est différent. J’ai joué avec des filles que je connaissais et qui m’ont supportées. Il y avait moins de pression car il s’agissait de doubles (3) et non de simple. C’était une bonne première pour moi de jouer en Fed Cup de cette manière. Il y avait Victoria Azarenka dans l’équipe. Elle m’a aidé, supporté et conseillé. »
De quoi as‐tu parlé avec Victoria Azarenka ?
« Je lui ai posé les questions que je souhaitais lui demander. C’était juste à propos de tennis, de conseils qu’elle pouvait m’apporter. Il s’agissait d’une conversation normale (sourire). »
Pourquoi continues‐tu de jouer sur le circuit juniors alors que tu as déjà une classement professionnel et des matches sur le Tour ITF ?
« Tout change chaque année sur le circuit junior. Tu peux jouer contre différentes jeunes joueuses. C’est toujours une bonne expérience de jouer en juniors. Si j’ai l’opportunité de faire un tableau junior en Grand Chelem, je vais le faire car c’est un Grand Chelem et cela reste un réel plaisir. »
On a l’impression que les filles arrivent plus tôt sur le circuit professionnel et explosent plus vite…
« Je pense que pour un garçon c’est toujours très dur. Que ce soit, le premier, le deuxième ou le troisième tour, les garçons jouent tous les matches dans les tableaux contre des adversaires compliqués. Il y a énormément de joueurs dans le monde, ce n’est pas facile. Par exemple, sur dix filles, il y a en deux ou trois qui sont plus fortes et matures avant 16 et 18 ans. Elles arriveront plus vite sur le Tour. C’est finalement assez difficile à expliquer. »
Comment expliques‐tu que certaines filles ne jouent, encore, que sur le circuit junior ?
« Je pense que ce sont les affaires de chacune. Certaines filles veulent commencer plus tard sur le circuit professionnel. Mon coach voulait me faire commencer tout tôt. Dans ma ville, j’ai pu obtenir une wild‐card à plusieurs reprises. Quand j’ai l’opportunité, je le fais. Tout le monde n’a pas l’occasion de jouer chez les professionnels. C’est très dur de commencer car tu débutes par les qualifications où tu peux jouer contre des filles très fortes très vite. C’est toujours une part de chance. En fait, tu commences sur le Tour quand tu juges c’est le bon moment pour toi. »
De votre envoyé spécial à Granville
Publié le mardi 4 août 2015 à 09:00