La terre battue, oui mais pas trop
Il y a presque dix ans, on faisait un constat assez étonnant concernant la terre battue en France. À l’époque, l’expertise de Bruno Renoult, président de l’ADBT (voir ci‐dessous), nous avait beaucoup servi, logique, aujourd’hui, de refaire un point avec lui. Extrait de notre numéro 57 de GrandChelem.
Depuis notre enquête dans le numéro 8 de GrandChelem, y a‑t‐ il eu une amélioration pour le développement des courts en terre battue ?
« Aujourd’hui, 13% des courts (affiliés FFT) sont en terre battue. Même si on ajoute quelques terrains privés, on n’atteindra pas 14%. Donc, il n’y a pas d’amélioration ! Les courts en « terre artificielle » qui en étaient à leurs balbutiements il y a 10 ans ont pris leur essor. Ils représentent 3% (pas loin de 1 000 courts) et ce même s’ils sont plus chers, s’ils nécessitent au moins autant d’entretien, et s’ils sont moins confortables que les courts terre battue, mais c’est finalement toujours mieux que le béton ! »
On parle beaucoup du club, comme point de départ de la pratique, est‐ce qu’il ne faudra pas faire un gros effort pour que certaines structures puissent s’offrir de la terre battue ?
« Selon moi, il faudrait d’abord faire disparaître progressivement les clubs de 1 ou 2 courts qui ne sont pas viables et qui empêchent les autres de bien vivre. Il faudrait 5 000 clubs de 6 courts en moyenne. La quasi‐totalité des clubs français gèrent des installations publiques. Mais ils ne doivent pas accepter que la municipalité puisse limiter le prix des cotisations. La moyenne française est de 92 € pour un abonnement à l’année. C’est évidemment trop peu pour avoir des vestiaires confortables, un club‐house attractif et des installations sportives bien entretenues. »
Le principal défaut de la terre battue, c’est l’idée qu’elle coûte cher à entretenir et qu’elle n’est pas utilisée toute l’année ?
« Toutes les surfaces ont besoin d’être entretenues. La terre battue plus que les surfaces dures. L’entretien quotidien, passage de la traîne, balayage des lignes et arrosage l’été en journée, doit être effectué par les membres. Les courts doivent être noyés tous les soirs quand il n’a pas plu dans la journée ; ça c’est plus à confier aux membres ou à un bénévole. La réfection printanière coûte cher, 2 000€, et elle s’amortit mieux avec plusieurs courts.
À partir de 20 ans (durée de vie moyenne d’un court en dur) la terre battue aura coûté moins cher qu’un court en dur ou qu’une terre artificielle malgré le prix de l’entretien. En France, de toute façon, aucun court n’est utilisé toute l’année. À Bordeaux, à cause de la météo, on joue chaque année 200 jours (55%) sur TB extérieure et 240 jours (66%) sur résine extérieure. Cela ne fait pas beaucoup de différence ! »
C’est quoi l’ADTB ?
L’Association pour le Développement de la Terre Battue (ADTB) a été créée en juillet 1985 par Yves MERCIER, kinésithérapeute du sport et Bruno RENOULT, ancien joueur de tennis professionnel. Sa mission : informer pour convaincre que la terre battue est la meilleure surface pour pratiquer le tennis. Ses arguments : elle est la meilleure pour la santé et la moins chère à long terme. Plus d’infos voir www.terrebattue.org/
Publié le mercredi 12 avril 2017 à 17:00