AccueilDocuCilic : "Même sur terre, mon jeu d’attaque peut s’exprimer à merveille"

Cilic : « Même sur terre, mon jeu d’attaque peut s’exprimer à merveille »

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Aujourd’hui, membre bien installé du Top 5 mondial, le Croate Marin Cilic continue de progresser. Si la terre battue n’est pas sa surface préférée, il est évident qu’il sera un vrai outsider sur cette édition 2018 de Roland‐Garros. Interview réalisé dans le numéro 64 de Grand Chelem.

Qu’est-ce qui a changé en 2018, surtout après votre début de saison plutôt convaincant ?

Mon clas­se­ment tout d’abord (rires), mais aussi mon état d’esprit et mon envie d’aller le plus loin possible chaque semaine. Aujourd’hui, je ne me fixe pas de limites. Mon jeu est bien en place, et je sais que je peux bien faire sur n’importe quelle surface. D’ailleurs, la saison de terre battue qui s’achève avec Roland‐Garros est impor­tante pour moi, car elle me permet fina­le­ment de bien me préparer pour aborder Wimbledon avec confiance. Sur terre, les échanges sont très souvent longs, diffi­ciles, cela vous aide à trouver votre rythme, vos sensations.

Ce que vous dites, c’est que la terre prépare au gazon ?

La saison sur l’ocre est un moment à part, mais si l’on regarde l’histoire, on constate que pour Roger Federer et Rafael Nadal par le passé, cette saison a souvent été connectée avec celle qui suit sur l’herbe. Après, je pense vrai­ment qu’il est plus simple de passer de la terre au gazon que l’inverse. Dans mon cas, je sais que si je suis bien sur terre, il y aura de grandes chances que je sois aussi perfor­mant sur l’herbe.

Maintenant que vous êtes bien placé dans le Top 5, est‐ce que votre ambi­tion n’est pas de devenir numéro 1 ?

C’est mon ultime objectif, et j’avoue que j’y pense, que je travaille tous les jours avec l’idée de pouvoir l’atteindre. De plus, c’est une vraie source de moti­va­tion pour donner toujours le meilleur de soi‐même. Mais je suis aussi certain que c’est un long processus et que cela doit se faire par étapes, par une progres­sion constante. Je me donne donc encore du temps, je ne suis pas pressé. J’évite surtout de me mettre de la pres­sion car cela nuirait à ma carrière. De plus, cela ampli­fie­rait la décep­tion de certaines défaites et il faut abso­lu­ment éviter cela. C’est donc un but, mais pas une obsession.

C’est au fil de vos perfor­mances que vous avez envi­sagé cela ou est‐ce plutôt quelque chose qui était ancré en vous quand vous étiez enfant ?

Pour dire la vérité, quand j’avais 11 ans et que j’étais dans ma chambre, je me faisais une petite inter­view où je me mettais dans la peau d’un vain­queur de Wimbledon (rires). Votre carrière de joueur et surtout vos perfor­mances peuvent ensuite vous guider vers autre chose. Et il est certain que mon succès à l’US Open, mes récentes finales à Wimbledon et en Australie ont aussi confirmé que je pouvais me main­tenir au plus haut niveau sur une longue durée et me battre avec les meilleurs. Donc l’idée de devenir numéro 1, c’est avant tout l’envie de conti­nuer à progresser et de tout faire pour devenir chaque jour un meilleur joueur de tennis.

Quand on a eu le talent pour gagner un tournoi du Grand Chelem, notam­ment dans une période où ils ont été squattés par le fameux Big 4, on a forcé­ment envie d’y revenir…

Évidemment, c’est un senti­ment incroyable, d’autant plus que je n’étais que le deuxième joueur croate à réaliser cette perfor­mance. Je me souviens de cette foule qui m’attendait à l’aéroport, c’était juste incroyable, presque irréel. J’ai la chair de poule quand j’y pense car, à vrai dire, je ne m’attendais pas à tout cela. Se retrouver face à 40 000 personnes pour fêter ce titre, c’était fou et c’est clair que j’aimerais revivre cela dans ma carrière.

Avez‐vous des regrets sur votre dernière finale à l’Open d’Australie ?

Oui, j’en ai notam­ment sur mon début de match. Après, sans vouloir trouver d’excuses, il est vrai que les condi­tions m’ont surpris. J’avais joué toute la semaine en outdoor sous de grosses chaleurs, et là je me suis retrouvé en indoor avec 24° sur le ther­mo­mètre. Cela m’a perturbé, j’ai mis du temps à sentir la balle, je trou­vais que le cordage n’était pas perfor­mant. Il reste que j’aurais dû être capable de m’adapter plus vite, voire d’anticiper cette situa­tion. C’est une expé­rience supplé­men­taire dans ma carrière, il faut donc posi­tiver même si je pense que la finale d’un événe­ment aussi impor­tant ne devrait pas se jouer dans des condi­tions diffé­rentes que celles qui ont cours durant le tournoi, surtout si cela ne se justifie pas obli­ga­toi­re­ment. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit aux instances, mais je pense que cela a été inutile… Enfin, on le véri­fiera pour les prochaines éditions.

Que pensez‐vous du retour en forme de Rafael Nadal ?

Que Rafael Nadal soit perfor­mant, c’est une très bonne nouvelle pour le tennis. Je suis d’ailleurs admi­ratif de la façon dont il est parvenu à revenir à son meilleur niveau.

Que faudrait‐il améliorer dans votre jeu sur terre pour être plus performant ?

Je pense que je dois être plus régu­lier sur mon service et donc sur ma première balle, je dois me main­tenir autour de 60–65 % de réus­site pour parvenir à installer mon rythme. L’autre clé, c’est surtout de rester dans ma filière courte, de ne pas engager de longs rallyes, car je reste persuadé que même sur terre mon jeu d’attaque peut s’exprimer à merveille.

Quelle peut être votre ambi­tion sur ce Roland‐Garros 2018 ?

Si l’on regarde mon palmarès à Paris, il n’y a qu’un quart de finale, c’était l’an dernier. Je vais donc me présenter dans la meilleure forme possible, mais je ne peux annoncer un objectif tout à fait précis.

Retrouvez gratui­te­ment et en inté­gra­lité le numéro 64, le dernier numéro de notre maga­zine GrandChelem… Bonne lecture !