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« Aller cher­cher ma quali­fi­ca­tion au Master »

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Membre du top 10 depuis quelques mois main­te­nant, Jo‐Wilfried Tsonga arrive mieux placé que jamais pour la saison améri­caine. Convalescent l’année dernière à l’US Open malgré une victoire incroyable contre Carlos Moya, éliminé au troi­sième tour en 2007 par Rafael Nadal après un set promet­teur, le Manceau arrive frais et reposé dès le tournoi de Washington, avec en point de mire le Masters de Londres. Ce matin il s’est livré au journal l’Equipe. Extraits et mise en perspective.

Miné par les bles­sures depuis des années, Jo‐Wilfried Tsonga, esprit sain dans un corps sain en ce millé­sime 2009, s’est confié à l’Équipe. « C’est vrai que ça fait près d’un an qu’aucune bles­sure ne m’empêche de jouer. D’ailleurs, c’est aussi pour ça que je me suis bien reposé ces dernières semaines. J’ai bien fait le vide parce qu’à force de ne pas me blesser, j’enchaîne comme jamais. Et je sens que je planifie à bon escient. Chaque fois que j’ai décidé un programme, je ne l’ai pas payé derrière. »

Éliminé par Ivo Karlovic au troi­sième tour de Wimbledon, le numéro 1 fran­çais garde un souvenir amer de cette rencontre. « C’est sûr, ça a été une défaite assez déce­vante, j’aurais pu mieux faire… Mais en même temps, je rela­ti­vise car je me sens dans une phase de tran­si­tion avec ma nouvelle raquette, que j’utilisais pour la première fois sur une surface rapide à ce moment‐là. »

Justement en plein chan­tier sur son maté­riel et sur son physique, Tsonga arrive tel un homme neuf pour l’US Open Series. « Je ne suis pas du tout poin­tilleux sur le plan tech­no­lo­gique, le cordage, tout ça. Une fois que j’ai choisi de garder cette raquette, je ne me suis jamais dit que j’allais revenir en arrière. » Sa nouvelle arme de guerre, la Wilson [K] Factor Kobra Tour, veut surtout être tenue par un joueur plus léger, plus aérien solli­ci­tant moins son physique pour être présent d’un bout à l’autre de l’année, Masters compris. Sans points à défendre lors de cet été améri­cain, le numéro 7 mondial compte bien faire un grand pas vers l’O2 Arena de Londres.« J’ai juste­ment l’occasion de pouvoir m’installer défi­ni­ti­ve­ment dans le top 10, d’aller cher­cher ma quali­fi­ca­tion au Masters pendant ce mois d’août. Le but du jeu est d’engranger des points là, parce que je n’en ai jamais pris. Tout ce que je vais prendre va être du bonus. Si je joue bien aux Etats‐Unis cet été, je peux y aller… » 

Vainqueur de deux tour­nois cette année, à Johannesbourg et à Marseille, où il a battu Djokovic, quart de fina­liste à l’Open d’Australie, huitième de fina­liste à Roland Garros, Tsonga veut devenir une des cadors de l’ATP Tour. « Je suis installé depuis un petit moment dans le top 10 et je me sens top 10. Maintenant, le but du jeu c’est de progresser encore pour aller chatouille le top 5. Mais le clas­se­ment en lui‐même n’est pas une obses­sion. Par exemple, je viens de rede­venir septième mais c’est quelqu’un qui me l’a appris par texto. Ça ne change pas ma journée d’être huitième ou septième joueur mondial. Tant que tu n’es pas n°1, 2 ou 3, ça ne change pas trop »

Pour y parvenir, sans crier gare, le Français travaille son physique. Officiellement, sur la fiche de l’ATP, il pèse 91 kilo­grammes. Un poids bien au‐delà du réel, et il ne compte pas s’ar­rêter en si bon chemin. « Je suis en train de perdre du poids, mais le perdre intel­li­gem­ment. Pas faire deux mois de suite où je perds beau­coup pour le reprendre dès que j’arrête de faire atten­tion. Là, j’ai envie de descendre progres­si­ve­ment, ce que je fais depuis le début de l’année. Mon méta­bo­lisme change et c’est bien. Il n’y a pas eu d’analyses parti­cu­lières, c’est juste au feeling. Là, je suis au poids que j’ai habi­tuel­le­ment à la fin d’une tournée, donc je devrais encore baisser cet été. »

Gardant jalou­se­ment pour lui son poids de forme actuel, Jo‐Wilfried Tsonga travaille caché pour travailler heureux. « Là, je reprends de zéro, plein d’envie. » La place du numéro 1 fran­çais est une ques­tion de poids dans le tennis mondial. Et il compte bien s’y installer parmi les sommets, poitrail en avant.