AccueilAscione : "On sait comment et pourquoi on est là"

Ascione : « On sait comment et pour­quoi on est là »

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Invité de notre journal de Roland Garros sur les ondes de Sud Radio, Thierry Ascione a logi­que­ment évoqué avec ses mots et son franc parler la demi‐finale entre Jo‐Wilfried Tsonga et Stanislas Wawarinka.

Stan Wawrinka joue un tennis flam­boyant, frappe très fort et va de l’avant. Est‐ce que l’on met en place un tactique précise ou on garde cette ligne direc­trice de Jo qui est : j’ai des forces et j’appuie là‐dessus ?

« Exactement. Ses atouts sont assez bons et percu­tants. Il faut se servir de ça. On reste sensible aux qualités de l’adversaire. Depuis quelques temps on essaie de simpli­fier les choses et pour y parvenir, il faut se foca­liser sur Jo. »

À l’inverse de 2013, Jo débu­tera sa demi‐finale à 13h, en première rota­tion. Est‐ce un changement ?

« Jouer à 13h ne change rien. C’est même plus facile de faire un programme parce que l’ho­raire est fixé. On sait à quelle heure Jo va devoir se lever, à quelle heure il va manger. C’est plus simple. On a fait une demande pour que Jo joue en premier. Il a eu deux jours de repos et les autres non, c’est donc logique qu’il joue en premier. »

Il y a une vraie attente autour de cette demi‐finale, mais on vous sent vrai­ment zen. Est‐ce vrai­ment le cas ?

« Nous on est un petit peu dépen­dant de lui. Ce n’est pas à nous de lui donner une pres­sion supplé­men­taire. On le vit en fonc­tion de lui. Si on le sent stressé, malade, je ne serais pas entrain de vous répondre. On est un peu le reflet de ce qu’il est, de ce que l’on voit de lui au quoti­dien. Il est arrivé très serein, contrai­re­ment à ce que l’on a pu dire. Il le prouve sur le terrain. Évidemment, c’est une demi‐finale de Roland‐Garros, mais c’est un match en cinq sets avec tout ce que ça comporte, avec la confiance qu’il a accu­mulé tout au long des matches. On ne va rien changer. »

Quel est le travail que vous faites avec Nicolas (Escudé, son co‐entraîneur) pour le mettre dans les meilleures conditions ?

« Déjà, c’est assez confi­den­tiel (rires) ! On va donc juste garder le même tempo, les mêmes routines que l’on a depuis le début du tournoi (sourire) car pour l’ins­tant cela fonc­tionne plutôt bien »

C’est une ques­tion facile, mais vous êtes un ancien joueur, comment vivez‐vous ces moments ? Plus fort émotionnellement ?

« Mon cœur bat beau­coup plus vite quand il joue son premier tour à Roland que quand je jouais le mien (sourire). On met telle­ment d’énergie, on le voit en mettre énor­mé­ment. On a une rela­tion profes­sion­nelle, affec­tive. Ça fait deux ans que l’on vit tous les jours ensemble. On sait comment et pour­quoi on est là, ce qu’il a traversé. On attend juste une chose, c’est qu’il soit super heureux, épanoui sur le court et qu’il profite de ces moments. »


Comment pensez‐vous que le public puisse jouer un rôle ? Ça peut être décisif face à Wawrinka…


« Le public va venir demain (lire ce vendredi) pour jouer un rôle. Jo n’aura pas besoin d’aller le cher­cher. Qu’il aille le cher­cher pour lui‐même car il en a besoin, c’est autre chose. En tout cas, Jo n’aura pas besoin d’aller le cher­cher pour qu’il se réveille. Le public va être comme tout le monde, une bonne marmite qui attend que l’on enlève le couvercle pour finir par exploser. Quand on voit le bruit que les spec­ta­teurs sont capables de faire à la fin d’un point, il faut évidem­ment s’en servir. Après c’est plutôt à Jo de le ressentir. On ne lui dit pas de jouer avec. C’est très naturel ce qu’il se passe depuis le début du tournoi. Ça passe très bien et Jo le rend bien. »

De vos envoyés spéciaux à Roland‐Garros