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Bye, bye Clément

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Arnaud Clément dit au revoir à Roland Garros. Le Français s’in­cline face à David Goffin, en cinq manches, 3–6, 7–6(2), 0–6, 6–2, 6–1, au deuxième tour. Les deux hommes ont passé dix minutes sur le court, ce jeudi, juste le temps pour le Belge de conclure une affaire déjà pliée la veille au soir, alors qu’il menait 5–1 dans le set décisif. La Clé n’aura pas réussi à renverser la tendance pour ce qui devient sa dernière rencontre Porte d’Auteuil.

Clap de fin. Arnaud Clément ne reviendra plus à Roland Garros. Une énième course, une énième glis­sade, un énième cri… puis David Goffin lève les bras au ciel. Le Belge se qualifie pour la première fois de sa carrière au troi­sième tour à Roland Garros et met fin à la belle histoire d’Arnaud Clément Porte d’Auteuil. Une histoire vieille de quinze ans. Le score d’au­jourd’hui est anec­do­tique. Goffin conclut une affaire déjà pliée, la veille au soir, en brea­kant une dernière fois le service du Français, et achève son match sur le score final : 3–6, 7–6(2), 0–6, 6–2, 6–1. Voilà pour la forme. Mais Arnaud et le public n’ont que faire du score, que faire des sets. Place aux souvenirs. 

Il y a quinze ans, en 1997, un Aixois d’1m73 débarque sur les courts de Roland. Une première qui envoie Arnaud affronter un autre Français, Jérôme Golmard. Clément s’in­cline sèche­ment en trois sets. Pareil, l’année suivante. Le public découvre réel­le­ment le poten­tiel et le talent de Clément en 1999. cette année‐là marque les premiers exploits du Français Porte d’Auteuil, avec une victoire sur Cédric Pioline au premier tour, avant de pousser Agassi à disputer cinq sets. Le look est le même à l’époque. Lunettes de soleil, bandana, une démarche qui lui est propre, mais surtout un jeu qui fait chavirer le public. Une défense de fer, Arnaud se bat sur toutes les balles, enchaîne les courses vers l’avant, pour­suit à droite, à gauche et claque des coups droits et revers en bout de course. Agassi s’en sort de justesse. En guise de meilleure perfor­mance, Arnaud va en huitième de finale en 2003. Il est alors battu par Costa.

Mais Arnaud et Roland, ce n’est pas vrai­ment une histoire de résul­tats, les défaites préma­tu­rées sont trop nombreuses. Non, c’est avant tout une histoire d’émo­tions et de matchs mara­thon dont raffolent les spec­ta­teurs. 6h33. Avant Isner et Mahut, Clément et Santoro déte­naient le record du match le plus long. 6h33 qui marquent l’his­toire du Majeur pari­sien, en 2004. Au premier tour, le natif d’Aix est confronté à Fabrice Santoro. Tout commence très mal, puisque la Clé subit la loi de Santoro dans les deux premiers sets, mais se fait violence pour prendre le troi­sième round au Tie Break. Puis enchaîne avec le quatrième. Egalité. Mais un match de tennis doit s’achever. Et c’est Clément qui finit par craquer, 4–6, 3–6, 7–6(5), 6–3, 14–16. Six ans plus tard, Clément écrit l’épi­logue de l’his­toire par un dernier match mara­thon qui se joue sur deux jours. 

A la fin du match, Jean Gachassin salue un grand Monsieur du tennis. Pour son speech de départ, Arnaud ne fait parler l’émo­tion. C’ets un joueur et unhomme heureux qui prend la parole, bien conscient qu’il a vécu, Porte d’Auteuil, une histoire pas comme les autres. « Un 15ème Roland Garros, j’ai du mal à le croire. En France, on a telle­ment de chance de pouvoir jouer un Grand Chelem chez nous et c’est fantas­tique d’y parti­ciper aussi long­temps, c’est incroyable. Je tiens à remer­cier mes amis, ma famille, mon père, ma mère, mon frère et même ma grand‐mère qui est présente. Merci du fond du coeur. Je tiens aussi à remer­cier tous les entraî­neurs qui se sont succédés depuis le début de ma carrière, un grand merci à la fédé­ra­tion pour son soutien, à Guy aussi qui m’a toujours aidé à travers la Coupe Davis et en dehors du terrain. Enfin, bravo au public qui a toujours été derrière moi. J’ai eu le plaisir de vivre de grandes émotions jusqu’au dernier match de mon dernier Roland. Je vais conti­nuer à m’amuser jusqu’à la fin de l’année, ensuite on déci­dera de ce qui se passera pour la suite. »

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