Ouverture de choix pour cette édition 2012 de Wimbledon : à 13 heures, heure de Londres, 14 heures, heure de Paris, Novak Djokovic affrontera Juan Carlos Ferrero. Un premier tour choc.
Le numéro un mondial face à un ex‐numéro un mondial : le genre d’affiche qui fait systématiquement saliver. Pourquoi ? Parce que le talent d’un joueur n’est jamais mort et laisse toujours l’infime espoir d’une performance exceptionnelle – soit ponctuelle. Evidemment, face à Novak Djokovic, Juan Carlos Ferrero part archi‐non favori. Une cote à un, comme son classement, pour le Serbe ; à 19 ou approchant, selon les parieurs, pour l’Espagnol. Tout est dit… Mais Ferrero, auteur d’une année 2012 très médiocre, sanctionnée de sept défaites d’affilée, neuf au total, pour cinq succès seulement, reste une menace, en joueur aux formidables capacités d’adaptation qu’il est. Quart de finaliste en 2007 et 2009, huitième de finaliste en 2003 et 2005. Encore vainqueur de deux tops 10 il y a deux ans, Gilles Simon et Fernando Gonzalez, alors qu’il pointait lui‐même à la 70ème place mondiale… Il a même pris un set à Roger Federer en 2007. Tout est dit : il défendra chèrement ses chances, même s’ils sont peu, ou nuls, ceux qui croient vraiment à l’exploit. Son salut ? Le manque de jeu sur gazon de son adversaire, cette année. Djokovic, comme la saison passée, ne s’est pas aligné en compétition officielle sur cette surface. Malheureusement, c’est aussi le cas de l’Espagnol, qui s’est remis d’une salmonellose contractée à Paris…
Les deux joueurs se sont déjà affrontés à deux reprises sur le circuit ATP. La première sur terre battue, à Umag, en 2005. Ferrero s’était imposé 6–4 6–2 en huitièmes de finale, face à un garçon de 18 ans, 97ème mondial. La deuxième, sur dur, à Madrid, en 2007. Djokovic, déjà numéro trois, l’avait emporté 6–3 2–6 6–4. Leur troisième, tout à l’heure, risque d’être quelque peu différente. Nole se pose en solide numéro un. Ferrero est classé 38ème à l’ATP. On imagine sa déception après le tirage au sort… D’autant qu’à 32 ans, il s’avance vers l’une de ses dernières apparitions au All England Club.
1–1, balle au centre… ou pas !
C’est ce qu’il confirme dans un entretien accordé à El Pais : « C’était l’une des rares choses que je n’avais pas vécue dans ma carrière : mettre le pied sur le Court Central dès le premier jour du tournoi de Wimbledon. Je n’ai jamais gagné ici et je n’ai jamais tiré le champion au titre au premier tour. L’aspect négatif, c’est, bien entendu, que je ne pouvais pas avoir plus mauvais tirage au sort. » Mais il relativise : « Le positif, c’est que c’est une belle expérience et il faut que j’en profite. Je vis d’une manière très spéciale cette sensation de jouer mon dernier ou, peut‐être, mon avant‐dernier Wimbledon. Mais la vie continue. » Son avis sur cette rencontre face à Djokovic ? « Ce sera compliqué. Djokovic est solide des deux côtés. Il a amélioré son revers et il le joue très bien sur ces courts. Il va me falloir être bien mentalement. Je ne peux pas entrer sur le court et m’effondrer. Je dois me dire que c’est possible. Je dois me sentir libre, même si les moments délicats face à ce type de joueurs peuvent être difficiles à gérer. La clef pour avoir ne serait‐ce qu’une chance ? Être agressif et très fort mentalement. »
Côté Djokovic, il faudra maîtriser ce gazon sur lequel il ne s’est qu’entraîné. Il faudra gérer son rôle de tenant du titre et la potentielle pression qui va avec. Il faudra trouver, très rapidement, un maximum de sensations – d’autant, qu’en cas de victoire, Ryan Harrison et Yen Hsun Lu constitueront de sacrés adversaires… « Juan Carlos a été l’idole de beaucoup de génération en Espagne. C’est un vainqueur en Grand Chelem, un vainqueur de la Coupe Davis et quelqu’un que les gens aiment beaucoup. Tout ceux qui suivent le tennis, surtout nous, les joueurs, le respectent énormément. Il est toujours dangereux. Je pense qu’il joue aussi bien qu’il jouait il y a quatre ou cinq ans. Il a, sans aucun doute, beaucoup d’expérience au haut niveau, donc je ne le sous‐estime pas. » Mais ce Novak méfiant est principalement confiant ! « Je joue avec plus de confiance en moi sur gazon désormais », a‑t‐il confié, hier, en conférence de presse. « J’ai réalisé mon rêve l’an dernier et j’ai joué le tournoi parfait. J’aime les conditions de jeu ici, j’ai aussi atteint plusieurs fois les demi‐finales donc je me sens confiant pour cette nouvelle édition. Je me sens très bien sur le court et c’est ce qui compte le plus. »
Et bien, Messieurs, à vous de jouer !
Djokovic : « Beaucoup de respect pour Ferrero »
Roland Garros derrière Djokovic
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Publié le lundi 25 juin 2012 à 12:28