Novak Djokovic est entré dans la légende du tennis. Le Serbe est devenu le premier joueur depuis Rod Laver à remporter quatre tournois du Grand Chelem consécutivement. Un exploit que ni Roger Federer ni Rafael Nadal n’étaient parvenus à réussir.
Novak, pouvez‐vous décrire ce qui se passe dans votre tête à 5–4 puis après la balle de match ?
« J’ai pensé à beaucoup de choses depuis que je suis arrivé à Paris mais j’ai senti que c’était différent des autres années. Je suis arrivé sur le court en étant bien préparé. J’ai bien débuté sur le premier jeu puis j’en ai perdu quatre de suite. J’ai eu besoin de temps pour trouver le bon rythme et jouer comme je le voulais. C’est arrivé au début du deuxième puisqu’à 5–2 au quatrième set. Je sentais que je jouais un tennis de grande qualité et que je mettais beaucoup de pression sur les services d’Andy. Pour gagner ce trophée, je savais que je devais tout donner. Quand je l’ai breaké une deuxième fois pour mener 5–2 dans le quatrième, je me suis mis à rire. Je ne sais pas pourquoi j’avais ce genre d’émotion. Je ne ressentais pas réellement la pression. J’ai alors réalisé un mauvais jeux à 5–2 et Andy s’est encouragé pour revenir. Nous sommes tous humains et arriver si près de gagner ce trophée pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti de la tension et de l’excitation. Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé dans le dernier point. C’est comme si mon esprit avait quitté mon corps et que j’observais ce qui se passait dans les échanges en attendant la faute d’Andy, ce qui est arrivé. C’est un des plus beaux moments de ma carrière. »
Pourquoi avoir dessiné le coeur sur le court comme Guga ?
« On a eu un tournage publicitaire pour un sponsor (Peugeot). Ensuite, on était dans une voiture avec la caméra. J’ai alors évoqué son coeur, qui était pour moi un des moments les plus mémorables que j’aie vu à Roland Garros. Je lui ai demandé l’autorisation et l’honneur de le faire en cas de victoire. Il me l’a donnée. »
Qu’est‐ce que ça représente de remporter quatre tournois du Grand Chelem consécutifs ?
« C’est incroyablement flatteur de savoir que Rod Laver est le dernier à l’avoir réalisé. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que je ressens. C’est un des défis ultimes que vous avez en tant que joueur de tennis. Je suis très fier. C’est difficile de réfléchir sur ce que je viens de faire. Je suis tellement heureux d’avoir ce trophée à mes côté que je veux simplement profiter (sourire). »
Vous mentionnez Rod Laver. Croyez‐vous au Grand Chelem calendaire ?
« Je ne veux pas paraître arrogant mais je pense que tout est réalisable dans la vie. En remportant ce trophée, j’éprouve beaucoup de bonheur. Faire le Grand Chelem calendaire, ou pas, est une possibilité. Mais je n’y pense pas pour l’instant. Ce n’est pas le sujet. Je profite de ces moments car c’est un tournoi que je n’avais jamais gagné auparavant. »
De votre envoyé spécial à Roland Garros
Publié le dimanche 5 juin 2016 à 21:20