Suite à sa qualification pour les seizièmes de finale à Miami, Roger Federer s’est confié sur tous types de sujets en conférence de presse. Après être revenu sur sa victoire sur Lapentti puis sur les défaites prématurées de Murray et Djokovic, le numéro 1 mondial a évoqué sa programmation sur terre battue ainsi que le défi qui l’attend à Roland Garros.
Au début du match, vous sembliez un peu en difficulté avec votre coup droit. Quelles étaient les conditions de jeu à ce moment ?
Les conditions de jeu étaient différentes de ce que j’ai connu à l’entraînement. La balle s’envolait, ce qui m’a un peu surpris parce qu’à l’entraînement, c’était très humide et ce n’était pas facile de donner de la vivacité à cette balle. Et tout d’un coup, j’essayais de donner de la vitesse à ma balle et tout s’envolait de ma raquette ! J’ai donc dû jouer de manière plus sûre sans viser les lignes… Et puis quand vous commencez un match comme cela, avec la balle qui s’envole, vous êtes moins sûr de vous. Et je crois qu’aujourd’hui, je suis passé parce que j’ai très bien servi. Je commençais bien tous mes jeux de service. Et je savais que j’aurais toujours quelques chances de le breaker. J’ai su être efficace sur les balles de break que j’ai obtenues et je crois que c’est la raison pour laquelle j’ai gagné ce match.
Avec ces deux grosses têtes de série dehors, Djokovic et Murray, ça doit être agréable d’avoir gagné ce premier match non ?
C’est sûr. En tant que tête de série numéro 1, voir ces grosses pointures sortir du tournoi si tôt, ça m’a inquiété. Vous voyez, je n’avais toujours pas commencé à jouer et déjà de grands noms étaient éliminés… C’est un peu inquiétant. Mais je dois me préoccuper de ma propre situation. Je suis soulagé d’être toujours en course après ce premier tour.
En plus j’ai pu jouer dans un stade plein, ce qui m’a donné quelques repères. Le public était formidable ce soir. Pour un premier tour, c’est super sympa de jouer au sein d’un stade plein.
A quel point avez‐vous été surpris des défaites de Novak (Djokovic) et Andy (Murray) ?
Et bien, Mardy Fish [Ndlr, le tombeur de Murray (6÷4 6⁄4)] m’avait battu à Indian Wells. C’est un joueur dangereux. Vous savez qu’il peut toujours faire tomber un grand nom. Mais en même temps, Murray défendait son titre ici. En fait, je ne m’attendais pas à un exploit de Fish ni de Rochus mais les deux ont été capables de le faire. Pour Rochus, je suis super content pour lui. Je me souviens avoir gagné Wimbledon junior avec lui en double.
Vous ne jouez pas Monte Carlo, mais vous serez présent à Estoril. Cela fera 3 tournois d’affilée avec Rome, Estoril et Madrid. Une raison spéciale à ce choix ?
Je fais toujours attention à ma programmation. Quelle est la meilleure préparation pour Roland Garros ? Quels tournois ma forme actuelle me permet‐elle de disputer ?
Monaco n’est plus un tournoi obligatoire. Cela nous donne une nouvelle option. Bien sûr, il y a énormément de points à prendre là‐bas mais c’est vraiment tôt dans la saison. C’est trop tôt pour moi, je veux pouvoir avoir des vacances après ce long séjour aux Etats‐Unis de manière à être frais pour toute la saison européenne qui va de Rome à Wimbledon. C’est vraiment long, et je veux être en forme jusqu’à la toute fin de Wimbledon. Je ne veux pas être fatigué en milieu de tournoi ou autre. Je dois donc établir mon programme de manière saine et réfléchie. Je crois que c’est la bonne programmation pour cette année.
Ce sera un tableau de 28 joueurs à Estoril. C’est bon pour vous ?
C’est sans aucun doute une des raisons pour laquelle j’ai pu inclure Estoril dans mon programme entre Rome et Madrid. Si j’avais dû gagner 5 matches pour aller au bout du tournoi, et ce entre deux Masters 1000, je crois que cela aurait été très improbable que je joue le tournoi. Je trouve d’ailleurs que c’est une bonne aide pour les ATP 250 (les tableaux de 28 joueurs où les 4 premières têtes de série sont exemptées de premier tour).
En parlant de Roland Garros, il y a des discussions sur la rénovation du site parce que les installations sont un peu en deçà de celles des autres tournois du Grand Chelem. Selon vous, est‐ce effectivement le cas ? Qu’aimeriez‐vous voir comme changements là‐bas ?
J’ai seulement entendu quelques trucs sur ce projet donc je ne suis pas totalement au courant de ce qu’ils envisagent vraiment de faire. S’ils décident de changer de site, çà prendra beaucoup de temps, donc je ne pense pas que cela arrivera quand je serai encore sur le circuit. Mais je suis absolument convaincu qu’il y a toujours des choses à améliorer. Je veux dire, il y a énormément de public, particulièrement la première semaine notamment au niveau du court Suzanne Lenglen. Vu que je joue le plus souvent sur le court Philippe Chatrier, cela me concerne moins. Mais je pense qu’ils pourraient réellement améliorer leur site. Mais bon, il est vrai qu’ils travaillent dans un petit espace… Je crois que tous les tournois s’efforcent avec beaucoup de vigueur, non seulement d’apporter du confort aux joueurs mais également aux spectateurs, médias et tout le reste. Donc ce n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y parait. Par ailleurs, je pense que c’est toujours très important pour les tournois de faire de leur mieux pour l’accueil et le confort des joueurs. Parce que nous parlons à la presse. Si nous sommes très contents, nous serons amenés à émettre de très bonnes critiques sur le tournoi en question. J’imagine que c’est une des raisons pour laquelle ils sont toujours en quête d’éléments pour améliorer leur site.
Vous allez retourner à Roland Garros dans la peau du champion en titre. Y aura‐t‐il un sentiment différent des autres années où vous reveniez « seulement » en tant que finaliste de la dernière édition ?
Ce sera très différent oui. Finalement, il y aura moins de pression, même si je suis le tenant du tire. Je dois défendre 2000 points ainsi que la Coupe des Mousquetaires. Ce n’est pas quelque chose de simple. J’en suis bien conscient. Mais j’aime ce genre de défis vous savez. Je suis content d’avoir ce style de pression. Et puis je crois que ce sera probablement une des premières fois que je marcherai dans les travées avec le sourire, et vous savez pourquoi ? Parce que j’ai déjà gagné le tournoi. C’est bon. Mais je ferai tout ce qui m’est possible pour défendre ce titre. Les années passées, je ressentais énormément de pression parce que je basais une grosse partie de ma préparation sur ce tournoi, et ce dès décembre puis février. Je reprenais en avril, tout était fait pour que je sois le plus en forme possible à Roland Garros. Et cette fois, je n’ai pas à faire tout cela puisque j’ai déjà gagné le tournoi. Désormais, j’ai juste à me concentrer à jouer du bon tennis et à profiter du séjour, ce qui n’a pas toujours été le cas pour moi dans le passé.
Publié le dimanche 28 mars 2010 à 14:23