AccueilFederer : "Un grand jour pour le sport suisse"

Federer : « Un grand jour pour le sport suisse »

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L’histoire. Roger Federer y est parti­cu­liè­re­ment attaché. Ce dimanche 23 novembre 2014, le Bâlois a ajouté une des plus belles lignes à son palmarès. Etincelant, le numéro 2 mondial a apporté à son pays sa première Coupe Davis. Son rêve de soulever le Saladier d’Argent devient enfin réalité. Et à voir ses larmes à l’issue de sa victoire face à Richard Gasquet, on comprend l’émo­tion que repré­sente ce titre pour lui et pour toute son équipe.

Roger, cette victoire vous parais­sait très loin il y a une semaine. Quel a été l’ef­fort de l’équipe pour contri­buer à cette victoire ?

« C’est une bonne ques­tion. Nous sommes très heureux. On s’est bien amusé depuis la balle de match. C’est Stan (Wawrinka) qui nous a mis dans cette formi­dable posi­tion pour ce dimanche. En fait, la semaine a été longue, mais cela a été une des meilleures que nous avons passée ensemble en tant qu’é­quipe. On s’est beau­coup amusé ensemble, tout a bien marché. Les membres de l’équipe sont dans cette équipe depuis 10 ans ou plus pour certains. On s’en­tend très bien. On a été vrai­ment content de pouvoir gagner à la fin, c’est un grand moment pour nous tous. »

C’est un peu diffi­cile de poser une ques­tion sérieuse. Pouvez‐vous d’écrire comment cette victoire est diffé­rente de l’émo­tion que l’on peut ressentir dans un Grand Chelem ou pour une médaille aux Jeux Olympiques ?

« Chaque chose est diffé­rente mais au bout du compte, c’est un match de tennis. On ressent beau­coup d’émo­tions. Je suis heureux et soulagé. On voulait vrai­ment cette victoire. En menant 2–1, on sentait que l’on s’en appro­chait de plus en plus. Stan, tous les autres membres de l’équipe me soute­naient et c’est dans ce cas‐là que l’on va encore plus loin. Cela a été une des meilleures émotions de toute ma carrière, cela ne fait aucun doute. Je serais très content de célé­brer cela ensemble, avec vous. C’était formidable. »

Avez‐vous déjà connu une telle situa­tion ? Dimanche dernier, vous étiez très bas et main­te­nant, vous êtes très haut. En une semaine, il y a une diffé­rence incroyable dans vos émotions…

« J’ai déjà connu des telles situa­tions aupa­ra­vant mais pas au point d’avoir aban­donné à une finale. C’était diffé­rent et déce­vant, il a fallu que je prenne la déci­sion. Je commen­çais déjà à sentir que j’al­lais être obligé de le faire le samedi soir. J’ai déjà joué dans des condi­tions diffi­ciles en 2003 ou 2012 à Wimbledon. Je pensais ne pas terminer le match et j’ai même gagné Wimbledon. Les choses parais­saient compro­mises aussi pour cette rencontre. Je suis content d’avoir pu jouer. »

Pouvez‐vous nous dire ce que ce titre repré­sente pour vous et pour la Suisse ?

« C’est un grand jour pour le sport et notre pays. Nous sommes un petit pays et on ne gagne pas de grands événe­ments spor­tifs toutes les semaines. C’est donc un grand jour. Je pense que l’on pourra peut‐être créer de nouvelles oppor­tu­nités pour le sport en général, si c’est pour le tennis, tant mieux mais aussi pour d’autres sports. Ce serait bien de pouvoir inspirer de nouvelles géné­ra­tions et convaincre les personnes de s’en­gager dans le sport. Nous avons aussi partagé un esprit d’équipe. Les gens l’ont vu. Je suis très heureux, j’ai joué dans cette compé­ti­tion depuis 15 ans main­te­nant. En fait, je voulais peut‐être plus encore ce trophée pour l’équipe, pour Stan et tout le staff. C’est formi­dable. On s’est très bien amusé. Je pense que ce n’est pas encore la fin. Il nous reste encore beau­coup d’heures à vivre aujourd’hui. »

Vous avez fait beau­coup de compli­ments à l’équipe médi­cale. À Londres, dimanche, pensiez‐vous pouvoir jouer trois matches en trois jours ?

« Nous avons beau­coup parlé entre nous, nous avons envi­sagé toutes les possi­bi­lités pour ce week‐end. Nous avons essayé de voir comment je pouvais me sentir le mieux le plus vite possible en sachant que ce n’était pas la fin de ma carrière sachant que je pouvais encore jouer l’année prochaine. Il fallait que mon corps prenne le temps de guérir. Il fallait donner le temps à mon corps de se réta­blir. Lundi, mardi, je pensais ne pas pouvoir jouer trois jours, effec­ti­ve­ment. Après vendredi, j’ai pensé qu’il y avait peut‐être une chance. C’est là où j’ai eu le plus confiance. Je ne pensais pas que c’était possible de jouer trois jours. »

Connaissez‐vous cette expres­sion « bucket list » ? Vous vous sentez autre­ment aujourd’hui ?

« Non, je me sens pareil. Je suis très content. C’est un senti­ment extra­or­di­naire de fêter cette victoire avec mes amis, un grand match, une grande victoire, une grande ambiance. C’est formi­dable. J’ai dit que c’était un privi­lège de jouer. Je ne peux pas assez remer­cier Stan d’avoir fait tant d’ef­forts ce week‐end. C’est la même chose pour Severin. Ils m’ont main­tenu en vie, je dirais. On a passé de très bonnes années ensemble avec tout le reste de l’équipe, comme je l’ai dit. C’était formi­dable comme, par exemple, la médaille d’or aux Jeux Olympiques, c’est comme cela que je me sens aujourd’hui. »

De votre envoyé spécial à Lille

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