Superbe vainqueur de Kei Nishikori, Richard Gasquet s’offre une place en quarts de finale pour la première fois de sa carrière à Roland Garros. Après un début de partie raté, le Français a su parfaitement inverser le cours du jeu pour l’emporter en quatre manches, 6–4 6–2 4–6 6–2. Il défiera Andy Murray mardi pour une place dans le dernier carré.
« Forcer le destin » : c’était la Une du Quotidien de Roland Garros ce dimanche. C’est aussi ce qu’a su faire Richard Gasquet. Celui qui restait sur 4 défaites en huitièmes de finale à Paris sur les cinq dernières années a su, enfin, vaincre le signe indien. Et de quelle manière !
Opposé à Kei Nishikori, numéro 6 mondial et contre qui il restait sur deux défaites sèches à Rome et Madrid, Richard Gasquet n’avait pas franchement la faveur des pronostics. On craignait le match à sens unique, avec un Japonais à la manoeuvre et un Gasquet bloqué loin derrière sa ligne de fond. C’est d’ailleurs ce à quoi on assistait lors de la première demi‐heure de jeu. A la reculade, se contentant d’assurer ses frappes, le Français subissait les assauts d’un Nishikori dictant parfaitement le jeu. Baladé de tous côtés, Gasquet se retrouvait rapidement mené 4–2, après avoir pourtant breaké le premier. Et puis ? La pluie. Franchement bienvenue cette fois.
« Si je continue à jouer à deux à l’heure comme ça, je prends trois sets »
Aux vestiaires, Sergi Bruguera et Sébastien Grosjean remettent les idées en place à leur élève. « Ils ont un peu élevé la voix » explique Gasquet. « Le message c’était que si je continuais à jouer à deux à l’heure comme ça, je prenais trois sets. Je n’avais pas la bonne stratégie. Si je ne frappe pas contre ce type de joueurs, je ne peux pas gagner. Alors quand je suis revenu sur le court, j’ai tapé beaucoup plus fort et j’ai très bien joué. » C’est peu de le dire ! Méconnaissable à son retour sur le terrain, Gasquet commence par recoller à 4–4. Beaucoup plus dynamique, le Français imprime une intensité, tant physique que tennistique. Sur les balles courtes, il avance. Même en défense, les intentions sont clairement plus offensives. Et ça paie ! Dépassé, le Japonais perd 6 jeux d’affilée, passant de 4–2 à 4–6 0–2. Sur sa lancée, à coup de services gagnants, d’amorties rétro et de revers richiesques, Gasquet dégoûte Nishikori et se détache deux sets zéro.
L’affaire aurait même pu (dû?) être conclue en trois manches. Mais ratant l’occasion de breaker à 4–4, 0–30, le Français cédait le 3e set sur un mauvais jeu de service. Certains voyaient alors le scénario piège se dessiner, avec un Gasquet poussé aux cinq manches à la nuit tombante, sur un Central vidé de ses spectateurs. Que neni ! Forçant son destin, déterminé à aller chercher ce quart de finale qui lui tendait les bras, le Français en remettait une couche d’entrée de 4e set. Se détachant rapidement 2–0, puis 4–1 double break, Gasquet annihilait ainsi les derniers assauts d’un adversaire, visiblement trop dépité pour combattre jusqu’au dernier souffle.
6–4 6–2 4–6 6–2 sur le numéro 6 mondial : c’est propre, c’est net. Et surtout, cela propulse notre Richard national en quarts de finale. Un rendez‐vous face à Andy Murray que le Frenchy abordera donc parfaitement frais. Et on le sait, cela pourrait compter face au Britannique qui lui, a déjà disputé deux matchs en cinq manches depuis le début de ce tournoi… Et si c’était finalement l’année Gasquet ?
Publié le dimanche 29 mai 2016 à 20:28