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La feuille de stats : Murray a remis Monfils dans le match… avant de le crucifier

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Andy Murray a sorti Gaël Monfils en cinq sets, en quarts, à Roland Garros.

Gaël Monfils s’est écroulé, face à Andy Murray, en quarts de finale de Roland Garros. Après être revenu de nulle part, il encaisse une bulle et s’in­cline 6–4 6–1 4–6 1–6 6–0, en 3h14. Retour sur la feuille de stats du match, pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé.

Difficile de parler des statis­tiques d’un match qui se conclut en cinq manches. Comme si les chiffres du dernier set balayaient tous les autres. Pourtant, sur cette rencontre entre Gaël Monfils et Andy Murray, il y a des choses à dire. Et beau­coup à comprendre. Notamment, comment la Monf’ a pu remonter son retard de deux sets… puis dispa­raître de la circulation.

On le lui avait dit : Gaël, passe ta première ! Et il nous a écoutés. Avec 75% de premières balles, Monfils n’a pas failli sur la constance. Oui, mais voilà… En face, c’est Andy Murray, l’un des meilleurs relan­ceurs du monde. Résultat : cette première, peut‐être pas assez appuyée, n’a pas vrai­ment été effi­cace comme d’ha­bi­tude dans les deux premiers sets. Et dans le cinquième ? N’en parlons pas. 27% des points inscrits derrière. Sur sa seconde, là encore, avec 41% des points marqués, le bilan n’est pas fameux. D’autant que dans le premier et le deuxième set, ce pour­cen­tage tombe à… 14% et 33%. Aïe. Forcément, quand on s’ex­pose autant, qu’on a du mal à s’oc­troyer des points gratuits sur sa mise en jeu, on concède des balles de break – pas moins de 18 sur l’en­semble du match. On se met en danger. Et on perd.

D’ailleurs, Andy Murray a pu le constater lui aussi. Lors des deux sets qu’il concède, son pour­cen­tage de premières balles baisse à 58%, puis 52%. Pour un serveur de la qualité de l’Ecossais, c’est faible, très faible. Dans la quatrième manche, c’est d’ailleurs la béré­zina, puis­qu’il inscrit moins d’un point sur deux sur sa mise en jeu. La diffé­rence ? S’il lui aussi lâche des balles de break, 13 au total, cinq dans les sets qu’il remporte, il les défend souvent avec brio et n’offre son service qu’en quatre occa­sions. Enfin, dans l’en­semble, diffi­cile de dire que ce secteur du jeu a fait la diffé­rence, même si les deux premiers sets auraient pu avoir une physio­nomie plus hasar­deuse si Monfils avait su être réaliste.

On connaît le jeu de Gaël Monfils, on connaît celui d’Andy Murray. Chacun des deux a eu sa période, son moment fort. Dans un premier temps, Murray a anni­hilé les velléités du Français en lui propo­sant des coups intel­li­gents, faisant la diffé­rence avec son coup droit, plus qu’avec son revers – 16 coups droits gagnants en fond de court, neuf revers gagnants. C’est aussi sa capa­cité à trouver des angles et à jouer le bon coup au bon moment qui a été bluf­fante. Je vous envoie Monfils à droite avec un gros revers ? Je me décale et je lâche le petit coup droit qui va bien, pas surpuis­sant, juste fort comme il faut et court, surtout, avec un rebond bas. Cela fait point, évidem­ment. Des séquences comme celles‐ci, il en a répété à la pelle. 

Qu’est‐ce qui s’est donc passé pour que Monfils revienne dans la partie ? Murray s’est mis à lui donner des points, tout simple­ment. Un par ci, un par là en début de troi­sième manche. Des alertes. Et puis quelques autres bien mal sentis – bam, cela fait « set Monfils ». Ces fautes de Murray sur des balles pas forcé­ment compli­quées ont placé l’Ecossais dans une situa­tion bien déli­cate. Car la Monf’ ne faisait pas grand chose jusqu’à la fin de la deuxième manche. Dos au mur, il lâchait ses coups, okay. Mais sur les poins impor­tants, il jouait à pousse ba‐balle, un jeu parfai­te­ment meur­trier et sanglant à ce niveau‐là. Pensez donc, la boule qui ne dépasse pas le milieu du court… Murray s’est fait plaisir, jusqu’à ce qu’il se trompe et replace Gaël dans le match. Derrière, c’est l’es­ca­lade. Monfils profite du public et se met à jouer le feu. Il prend de bien meilleures déci­sions quand l’autre ne le fait plus. En revers, il tient le choc. Jusqu’à se décaler en coup droit pour balancer des pions à 170km/h. Impressionnant ! 

Oui, mais c’est alors que le cinquième set efface l’ar­doise et recompte l’ad­di­tion. Monfils empile les erreurs. Et ne marque que… sept petits points. Ses statis­tiques finales ? 40 points gagnants, dont 17 coups droits de fond de court, pour 61 fautes directes. Chez Murray, ça donne 42 points gagnants pour 48 fautes directes. La diffé­rence est mince, mais large­ment suffisante.

Une victoire méritée pour Andy Murray, il n’y a rien à dire. Dans le fond, l’Ecossais a tout fait : de prendre l’avan­tage, jusqu’à remettre Gaël dans le jeu, avant de conclure la rencontre en 3h15, 6–4 6–1 4–6 1–6 6–0. Il inscrit 148 points contre 126 pour Monfils – qui n’en met que sept dans la cinquième manche. Et a su faire le dos rond, sans se désarmer, notam­ment pour repartir du bon pied lors du dernier exer­cice. Bref, c’est bien. Est‐ce que ça suffira face à Rafael Nadal en demi‐finale ? Pas sûr.

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