Rafael Nadal s’est débarrassé de Novak Djokovic en quatre manches, 3–6 7–5 6–2 6–4, en 3h31, pour s’adjuger le titre, à Roland Garros. Retour sur la feuille de statistiques du match pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé.
Au service
Un constat aujourd’hui : Rafael Nadal a très bien servi ; Novak Djokovic n’a pas (très) bien servi. Le Serbe a en effet couru après sa première balle tout au long de la rencontre. S’étant rapidement rendu compte qu’il mettait ses cachous dehors dès qu’il tentait l’ace au T ou l’engagement en puissance, il a davantage cherché la variation, se mettant régulièrement en danger. Si son niveau a généralement fluctué, son second service, lui, n’a jamais gêné Rafa. 65% de premières balles, une moyenne de 71% gagnantes (un pourcentage globalement autour de 66% lors des trois manches perdues), il est vrai très honorable, mais, surtout, 36% de points gagnés derrière ses secondes balles.
Rafa, lui, a brillé par sa constance dans ce secteur du jeu. Certes, il s’est parfois trouvé sur la corde raide aux plus mauvais moments, mais, dans l’ensemble, il a bien assuré. 70 de premières, 72% gagnantes, 50% de réussite sur ses deuxièmes balles… Un bilan plus que correct, certainement aidé par la mauvaise prestation de Djokovic en retour de service. Le Serbe qui est habituellement l’un des meilleurs relanceurs au monde s’est un peu troué, la faute à Nadal… la faute à lui‐même. La fin de match a offert une physionomie un peu différente, puisque Djoko a réussi à mettre son adversaire en danger sur ses mises en jeu, retrouvant également un premier service efficace.
Mais il était déjà trop tard…
Dans le jeu
Avantage Rafael Nadal, sans aucun doute. Pourtant, Novak Djokovic a bien débuté la partie. Le Serbe a pratiqué un tennis intelligent qui a semblé dérouter Rafa pendant un set et demi. Refusant régulièrement le bras de fer de fond de court, il a avant tout joué la zone, n’hésitant pas à alterner les longueurs sans frapper comme un sourd, avec un revers décroisé qui a souvent fait mouche. Rafa est alors souvent parti à la faute, notamment en revers.
Oui, mais voilà, un match contre Nadal n’est jamais linéaire. Et, rapidement, dès la moitié de la seconde manche, le Majorquin a trouvé son rythme en coup droit. Un peu comme face à Andy Murray, il s’est mis à balancer parpaings sur parpaings avec ce coup, trouvant les lignes avec un maximum de prises de risque. Et quand Rafa pratique ce tennis ultra‐puissant, il est bien difficile de le contrer.
Une grosse période du numéro un mondial qui a mis à mal le physique adverse ; Nole a ainsi commencé à décliner, moins mobile sur les jambes, moins précis dans le placement. Un coup de moins bien que le Serbe juge « normal », en conférence de presse. Mais un coup de moins bien qui va durer…
Il faudra attendre la fin de la quatrième manche pour voir le Serbe se rebeller. Depuis quelques jeux, la partie s’enlisait dans un temps faible. Des fautes comme s’il en pleuvait, une imprécision notoire, des ratés en coup droit côté Nadal, toujours les mêmes problèmes côté Djoko… Il a fallu que ce dernier se fâche pour relancer le suspens et proposer une fin de match au couteau. Le Serbe passe enfin des premières à 195km/h et s’appuie dessus pour faire le point. Après s’être fait punir à l’issue d’un échange où il avait bêtement joué sur le coup droit adverse, il pilonne le revers adverse et retrouve une verve, au point qu’on s’imagine déjà un cinquième set.
Mais à 5–4 contre lui, il concède une première balle de match. La suite, on la connaît… Il rate son premier service. Lance sa balle. Un spectateur hurle alors qu’il allait frapper. Il s’arrête, le public siffle. Il relance. Tape. Double‐faute. Et fin du match.
Au final…
Une victoire amplement méritée pour Rafael Nadal qui, une fois n’est pas coutume, a cherché le jeu et la prise de risques. 44 points gagnants, dont 27 en coup droit, pour 38 fautes directes : le Majorquin présente vraiment des statistiques de vainqueur de Roland Garros. En face, Novak Djokovic n’a pas démérité avec 43 points gagnants pour 49 fautes directes. Mais son coup fort, le revers, n’a pas vraiment fonctionné comme d’habitude, régulièrement imprécis avec pas moins de 22 fautes de ce côté. 130 points pour Rafa, 116 pour Novak… Et un succès de Rafael Nadal 3–6 7–5 6–2 6–4 en 3h31. Avec un neuvième titre Porte d’Auteuil à la clef.
Votre envoyé spécial en direct de Roland Garros
LES HITS DE ROLAND GARROS
-
1. (Re)Vivez la finale de Roland Garros entre Rafael Nadal et Novak Djokovic en LIVE sur Welovetennis !
La nouvelle raquette de Nadal spécial French Open est arrivée
Publié le dimanche 8 juin 2014 à 23:17