Le rêve est terminé ! Marion Bartoli est éliminée de Roland Garros par la tenante du titre, Francesca Schiavone, trop forte aujourd’hui. Le score : 6–3 6–3, en 1h30 de jeu. L’Italienne affrontera Na Li en finale.
« Elle a juste été plus forte que moi, aujourd’hui. » Marion Bartoli ne se cherche pas d’excuses à sa sortie du court. La Française n’a pas pu faire grand‐chose face à une Francesca Schiavone très solide. La numéro cinq mondiale a su dominer les grosses frappes à plat de son adversaire du jour en développant toute une panoplie de coups vraiment intéressante. On se faisait la réflexion, l’année dernière, mais son jeu est franchement attrayant, tout en variations, en lift, en slices, en montées au filet…
La première manche en est l’illustration. Francesca se sert à merveille de toute la géométrie du court et son jeu, plein de marge et de sécurité, lui permet de maîtriser le facteur x de la rencontre : le vent. Malgré les bourrasques, elle limite le nombre d’erreurs, quand Marion Bartoli souffre sur chacune de ses prises de risques. Ce qui rentrait contre Svetlana Kuznetsova sort désormais ou tape la bande et on sent la Ponote impuissante face à cet élément extérieur. Ca fait 6–3 pour l’Italienne et la partie semble bien mal embarquée.
Mais Marion a le mérite de s’accrocher et de tenter encore. On ne la sent pas inhibée par l’enjeu, mais simplement gênée, tant par son adversaire que par le vent. La deuxième manche lui voit des occasions : elle breake d’entrée et se procure plusieurs balles de 3–0. Mais c’est raté, le travail de sape et l’expérience de Schiavone lui permettent de recoller et de passer devant. Petit coup d’accélérateur de la tenante du titre : sur un passing en bout de course après un beau travail tactique, elle s’empare du service de sa vis‐à‐vis et s’envole vers la victoire. Côté Bartoli, les intentions sont là, mais les erreurs aussi. Elle ne peut rien faire sur les trois balles de match de son adversaire et la laisse filer en finale sur une balle dans le filet.
« Les conditions étaient très difficiles aujourd’hui », explique Marion à sa sortie du court. « Avec son jeu très haut, Francesca avait beaucoup plus de sécurité que moi, qui joue à plat. Mais elle a vraiment très bien joué et sa victoire est méritée. Je suis déçue, j’avais vraiment envie de gagner, mais ça va me servir pour la suite. » Des explications que corrobore la signora Schiavone. « C’était très difficile, aujourd’hui, avec le vent, mais je trouve que Marion a très bien joué quand même. Avec mon lift, j’avais un peu plus l’avantage qu’elle. Mais elle est très, très bonne, elle a un bon timing, elle frappe très bien dans la balle… »
Marion Bartoli ne sera pas la digne héritière de Mary Pierce, finaliste en 2005. Mais peut être heureuse d’un superbe parcours et d’une attitude exemplaire, imprimant un véritable changement à son image. Finaliste à Wimbledon, demi‐finaliste à Roland Garros, quart de finaliste à l’Open d’Australie… Sacrée joueuse !
Pour Francesca Schiavone, c’est la victoire du talent et d’un certain sens tactique, d’une vraie et bonne vision du jeu – un plaisir pour les yeux. La voici qui touche au Graal : la défense de son titre acquis l’année dernière à la surprise générale. Quelle performance ! En finale, c’est Na Li qui se trouvera sur sa route. Une opposition de style et deux personnalités attachantes. « Na Li, c’est un personne fantastique », confie Schiavone. « On se connaît depuis longtemps, mais depuis cette année, elle a commencé à très, très bien jouer… » L’affiche n’est peut‐être pas la plus sexy pour l’amateur lambda… Pourtant, la partie promet d’être intéressante. Et l’émotion, immense, quel que soit le scénario.
Publié le jeudi 2 juin 2011 à 18:29