L’été bat son plein… Avec ses chaleurs et ses vacances tellement attendues, vous prenez, heureux et soulagés, la direction des plages, de la mer et du farniente. Mais le tennis ne s’arrête pas pour autant… Et, plutôt que de suer toute l’eau de votre corps meurtri par une année de boulot – de métro et de dodo aussi – sur des courts en goudron brûlants, c’est le moment de vous lancer dans une autre discipline : le beach tennis. Du sable, une raquette et des vagues à deux pas… Le pied ! GrandChelem est parti à la découverte de ce sport à part entière, à l’esprit unique, qui surfe sur une vague formidable d’initiatives et de professionnalisation. Un sport qui était, hier, un sport de demain, et qui est, aujourd’hui, résolument, un sport… de maintenant.
Speaker bien connu dans le monde du tennis, Ghislain de Saint Preux est désormais acteur à part entière dans celui du beach tennis. Il vit de l’intérieur le développement d’une discipline qui relie avec des codes un peu perdus dans le tennis traditionnel.
Comment as‐tu découvert cette discipline ?
En faisant mon métier de speaker lors des deuxièmes championnats de France, organisés à Calvi, en Corse. Je dois avouer que cela a été un vrai choc.
Pourquoi ?
Le beach tennis, c’est avant tout un état d’esprit, une atmosphère, une ambiance avec ses codes et sa formidable convivialité. Je suis venu au métier de speaker, parce que je suis avant tout un passionné de tennis un peu nostalgique de son âge d’or. Au beach, en un week‐end, j’ai retrouvé tout ce qui fait le charme d’une pratique ludique, d’une compétition où le sérieux est présent sans que cela dégénère. Depuis que j’ai été piqué, je n’ai cessé de rester en contact avec des organisateurs et la Fédération Française, car je crois que cette discipline possède un potentiel incroyable sur toutes les catégories d’âge, pour les filles comme pour les garçons. J’y vois une petite révolution qu’il faut soutenir. Le beach tennis, c’est quand même l’un des seuls sports où les mecs s’embrassent quelle que soit l’issue du duel (rires).
Tu as décidé de participer à ce mouvement ?
Cela me paraissait indispensable. J’aurais eu des regrets, sinon… J’aime être dans le mouvement. Déjà, quand j’ai lancé ma société Tennis Fun Events, on me demandait pourquoi j’avais eu cette idée. A l’époque, j’avais le sentiment qu’il manquait une offre pour animer les fêtes de fin d’année, les anniversaires dans les clubs. C’est pour cela que j’ai créé cette société spécialisée dans les jeux gonflables adaptés au tennis. Il a fallu du temps pour me faire connaître, mais, depuis, mon calendrier est bien rempli. Quand on aime animer, il faut trouver des idées. Le beach tennis est un condensé de tout cela, car on peut aller loin dans l’organisation d’un événement. Cela devenait alors assez logique d’investir dans cette voie en créant un club, puis une compétition.
Cela a été facile ?
Il faut trouver les bons interlocuteurs, des personnes qui aiment prendre des risques. Quand mon ami Stéphane Sivori a décidé de se lancer dans la création d’un club, une véritable aventure, je l’ai tout de suite accompagné. Et on a trouvé une oreille très attentive auprès du Maire de Boullay‐les‐Troux. Il a été très sensible à l’image que renvoie le beach tennis. Très vite, on a trouvé un espace au milieu des champs de tournesols (rires) et on a monté une association affiliée à la FFT. Aujourd’hui, on possède trois courts et on compte bien participer à l’élan autour de cette discipline. On va commencer par une épreuve qualificative pour la phase finale de la Ligue de l’Essone, mais on compte devenir, à l’avenir, une étape du France Beach Tennis Tour. Notre volonté, c’est d’être un point de passage obligé en Île‐de‐France.
Tu t’appuies sur ton expertise d’animateur de plusieurs grosses étapes ?
Evidemment, je regarde ce qui se fait sur les événements où je travaille. Mais les recettes sont souvent les mêmes et assez liées à la nature des participants. Sans vouloir comparer les choses, sur les tournois ATP où j’officie, la nature du protocole et les règles à respecter limitent un peu les innovations possibles pour l’animation. Au beach, c’est presque no limits ! Et, comme je suis un gros fan de musique, je vous laisse imaginer ce que j’aimerais mettre en place…
Un concert beach tennis (rires) ?
Je ne vais pas tout vous dévoiler tout de suite (rires)…
C’est assez rafraichissant !
En cinq ans, le beach tennis a su se structurer et trouver une place. Maintenant, il appartient aux amoureux de s’engager dans des projets, de convaincre des Présidents de club, de construire des courts de beach, de penser que le beach tennis peut être un nouvel axe de développement, voir de recrutement…
Avec toutes ces idées que tu as, avec ta société, Tennis Fun Events… Tu as encore le temps de te consacrer à ton métier de speaker ?
Speaker, c’est mon ADN. Pendant Roland Garros, j’ai eu la chance de travailler lors d’une exhibition au Polo de Paris, managée par Frédéric Vitoux. John McEnroe était présent, j’en ai encore la chair de poule. C’est pareil pour l’Open d’Orléans, les Petits As, le Corsica Open, la Ouatt… Au fur‐à‐mesure, les organisateurs ont bien compris l’utilité d’avoir un speaker professionnel. Il constitue un vrai lien entre le public, les sportifs et l’organisation. Evidemment, il faut savoir s’adapter aux situations. A Orléans, par exemple, on est dans le cadre d’un gros tournoi Challenger avec son timing, son programme minuté. A l’inverse, lors de l’Open de Royan de beach tennis, je joue plus le rôle d’animateur, presque de chauffeur de salle pour faire monter l’ambiance. En gros, je troque ma cravate et ma veste pour un maillot de bain et quelques ola. Mais, l’essentiel, c’est de faire vivre le tennis et, maintenant, vous l’aurez compris, le beach tennis.
La raquette de Rafael Nadal, ici !
Publié le samedi 3 août 2013 à 10:31