AccueilLe boss a du souci à se faire

Le boss a du souci à se faire

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Pour la deuxième fois consé­cu­tive, Novak Djokovic a battu Rafael Nadal en finale d’un Master 1000 sur terre battue. A une semaine du lance­ment de Roland Garros, échéance ultime de la saison sur ocre, le numéro 1 mondial a quasi perdu son costume de favori. Analyse.

L’invincible a changé d’identité

5000. C’est le nombre de points qu’a­vait gagnés Rafael Nadal l’an passé de Monte Carlo à Roland Garros. Ce fameux Grand Chelem rouge, jusqu’a­lors jamais réalisé dans l’his­toire du tennis. En 2010, l’in­vin­cible s’ap­pe­lait Nadal. En 2011, la donne a changé. Celui dont personne n’ar­rive à prendre deux sets dans un même match n’est plus le même. Car cette année, Vous‐Savez‐Qui, est tout simple­ment invaincu. Absent à Monte Carlo, Novak Djokovic a raflé Belgrade, Madrid et Rome en l’es­pace de 3 semaines. En face, Nadal a seule­ment pu prendre acte de l’avè­ne­ment du Djoker, y compris sur terre.

Le roi est « mort », vive le roi ?

Battu 7–5 6–4 à Madrid, Rafael Nadal pouvait encore se rassurer en rappe­lant les condi­tions de jeu. L’altitude, la vitesse des balles favo­ri­saient Djoko. Mais à Rome ? Au niveau de la mer, dans des condi­tions très proches de celles de Roland Garros, le Majorquin a cédé en deux sets, presque secs, 6–4 6–4. Madrid n’était pas un acci­dent. Rome en est la confir­ma­tion. Interrogé sur la diffi­culté à vivre ces défaites en tant que king de la terre, Rafa a simple­ment répondu qu’il avait été roi. Sous‐entendu qu’il ne l’était plus. Alors le lift de Nadal, son mental phéno­ménal, son physique fantas­tique sont‐ils dépassés ? Nole en a certes remar­qua­ble­ment pris la mesure. Son revers, frappé extrê­me­ment tôt, lui permet de balader Rafa dans tous les coins du court. Son service carbure, son coup droit fusille. Ajoutez à cela un physique excep­tionnel et un mental boosté par une confiance déme­surée. Que dire de plus. Si ce n’est que le numéro 1 mondial semble en avoir pris un sacré coup sur la casse­role à Rome. La poignée de main fut fort fraîche et la mine bien fermée pendant la remise des prix. Mais Rafa est un cham­pion. A ne jamais enterrer trop tôt. 

Favori, atout ou faiblesse ?

Ébranlé dans son statut de favori à Roland Garros, le Majorquin risque de mettre les bouchées doubles à l’en­traî­ne­ment cette semaine pour trouver une solu­tion au problème tactique posé par Nole. Pilonner le revers suffi­sait face à Federer. Plus contre Djoko. Alors que faire ? Ajuster ce service ? Accentuer ce lift de coup droit ? Ces simples pistes seront sûre­ment évoquées par Rafa, Toni et tout le clan Nadal qui ne va certai­ne­ment pas se morfondre sur son sort cette semaine. Chaque problème a sa solu­tion. « Je suis sur la bonne voie » disait Nadal à Rome. Après deux échecs en Espagne puis en Italie, le numéro 1 mondial aura peut‐être trouvé la clé à Paris. Car son but est « d’être là la prochaine fois pour avoir une autre chance. Comprenez qu’il s’at­tend à retrouver le Serbe dimanche en 15 sur le Court Philippe Chatrier.

But be careful. Novak Djokovic n’est pas encore en finale. Arriver favori sur un tournoi du Grand Chelem ne lui est encore jamais vrai­ment arrivé. Surtout que cette année, il faudra en plus songer à main­tenir vivace cette série d’in­vin­ci­bi­lité. Tout en gardant en tête qu’une quali­fi­ca­tion en finale suffi­rait à devenir numéro 1 mondial et ce quel que soit le résultat de Nadal… Le Serbe va poser la raquette quelques jours avant de se replonger dans sa prépa­ra­tion à Roland Garros, « le tournoi le plus impor­tant du monde » selon ses propres mots. Vous parlez d’une pression…

Toujours est‐il que Nadal, même s’il est tenant du titre, arri­vera dans l’état d’es­prit du conqué­rant : celui qui n’a pas pris un set à Djokovic sur terre cette année mais qui aspire à le battre en finale, en trois sets gagnants. Le Serbe, lui, devra gérer ce nouveau statut d’homme à battre. Et surtout gagner ses matches jusqu’en finale. Murray l’a sérieu­se­ment bous­culé à Madrid. Federer est toujours à l’affut. Qui devra se payer le Suisse en demi‐finale ? Qui aura à écarter les Ferrer, Almagro et autres Soderling ? Chacun de leur côté du tableau, Nadal et Djoko vont passer 15 jours à s’ob­server. Avant de peut‐être mettre défi­ni­ti­ve­ment les choses au clair en finale. Un combat des chefs ? On attend que ça.

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