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Mesdames, Messieurs, à vos chapka !

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C’était écrit ! Dinara Safina et Svetlana Kuznetsova, les deux grandes favo­rites à l’aube de ce Roland Garros 2009, se retrou­ve­ront samedi en finale du tournoi.

En début d’après‐midi, c’est Dinara Safina qui a, dans un premier temps, validé son billet pour gravir l’ul­time marche, en élimi­nant Dominika Cibulkova, 6–3 6–3. La numéro une mondiale n’a, pour­tant, pas été fran­che­ment convain­cante dans cette rencontre… Comme elle le dit elle‐même, « [elle] sai[t] qu’[elle] peu[t] faire beau­coup mieux ». « Il m’en reste sous la pédale », a‑t‐elle affirmé après la rencontre. Auteur d’un plus grand nombre de fautes directes que son adver­saire, elle recon­nait avoir été nerveuse en début de match : « L’année dernière, les choses étaient plus faciles, j’étais dans le rôle de l’out­sider. Aujourd’hui, je veux gagner. J’ai beau­coup plus de pres­sion. » Mais, n’est pas numéro une qui veut, et Dinara Safina a confirmé, une fois de plus, qu’elle était la véri­table patronne de la WTA. Face à une Dominika Cibulkova clai­re­ment dépassée par l’évé­ne­ment, elle a su saisir sa chance aux moments oppor­tuns, en rempor­tant, notam­ment, 50% des balles de break qu’elle s’est procurée, ne cédant, de son côté, son service qu’à une reprise. « Je n’étais pas vrai­ment là », a déclaré, après coup, la Slovaque, nouvelle venue dans le top 15 dès lundi prochain. Ce malin oppor­tu­nisme a fonc­tionné aujourd’hui, pour la cadette de Marat. Mais, il semble certain qu’il ne sera pas suffi­sant pour battre son adver­saire en finale.

Un rendez‐vous annoncé…

Une adver­saire qui, comme on l’avait annoncé au début du tournoi, n’est autre que Svetlana Kuznetsova. La numéro 7 mondiale a confirmé son rang sur terre battue : c’est elle, la vraie numéro deux, sur cette surface. Après son titre à Stuttgart et sa finale à Rome, elle enquille avec sa troi­sième finale en Grand Chelem. Et pour­tant, que ce fut compliqué… Après son énorme duel livré contre Serena Williams, Svetlana a remis le couvert face à la surprise de cette édition 2009 : Samantha Stosur. Tout était bien parti pour Kuzni. La Russe faisait tran­quille­ment son petit bonhomme de chemin, brea­kant au bon moment et enfour­nant la première manche 6–4. Une première manche accro­chée, certes, mais qui voit l’ex‐numéro deux mondiale (2007) faire marcher l’ex­pé­rience et la soli­dité d’un jeu bien établi sur terre battue. Le double break qu’elle réalise dans la seconde semblait condamner la disciple de Nicole Provis au cime­tière des éter­nels regrets et des « J’étais tendue, je ne sentais pas la balle ». 

… proche d’être avorté

Mais, nous devrions le savoir, une Wallaby n’aban­donne jamais le combat… La voilà donc, cette boxeuse aux parpaings de fond de court, cette Stosur aux lunettes à la Terminator, qui se relève et retourne au charbon. C’est Kuzni qui vacille et qui encaisse débreaks sur débreaks, avant d’être embar­quée dans un jeu décisif abso­lu­ment impromptu. Samantha Stosur faiblit à nouveau, Kuznetsova s’en­vole dans ce tie‐break, rempor­tant, au passage, l’un des plus beaux points de la quin­zaine, succes­sion de volées‐volées entre les deux joueuses, très rare à ce niveau. Mais encore une fois, l’Australienne à lunettes se tient en embus­cade, c’est le coup du serpent. Kuzni pensait l’af­faire pliée, la voilà qui se fait sécher sur la ligne d’ar­rivée et embrin­guer dans un troi­sième set inat­tendu quelques minutes plus tôt. Mais las, l’énergie consumée dans cette lutte fut grande pour Stosur et, malgré une résis­tance de belle volée, la mieux classée à la WTA prend l’avan­tage, certes doulou­reu­se­ment, mais à l’ex­pé­rience, toute en soli­dité. Kuznetsova, vain­queur de cette rencontre, 6–4 6–7 6–3, ne saute pas complè­te­ment de joie la balle de match remportée. Elle sait avoir été bous­culée, avoir disputé « un match diffi­cile, très diffi­cile ». Elle sait, surtout, que le plus dur est à venir. 

Cinq ans plus tard, la Russie, à nouveau

Et c’est ainsi que, cinq ans après la confron­ta­tion Myskina – Dementieva, Dinara Safina et Svetlana Kuznetsova dispu­te­ront la deuxième finale de Roland Garros 100% russe. L’occasion, pour Dinara Safina, de réduire à quia les mesquins et les scep­tiques en rempor­tant son premier titre du Grand Chelem. L’occasion, pour Svetlana, d’ef­fec­tuer un retour fracas­sant sur le devant de la scène, au terme d’une saison sur terre battue de haute volée. Dinara mène 8–5 dans les confron­ta­tions directes. « Elle sera la favo­rite », selon Kuznetsova. Les deux joueuses se sont déjà rencon­trées trois fois en finale d’un tournoi : si la numéro une l’avait emporté à Tokyo, en 2008, et à Rome, en 2009, la numéro sept était sorti victo­rieuse de leur duel à Stuttgart, cette saison. Sur terre battue, les deux Monégasques d’adop­tion sont à égalité parfaite, 4–4.

Voyants au vert pour Dinara

Alors, diffi­cile d’éta­blir des pronos­tics en s’ap­puyant sur les chiffres. Reste la dyna­mique et la forme actuelle… A ce jeu, la cadette de Marat l’emporte à coup sûr, au vu de sa constance et de sa qualité de jeu sur terre battue. Au vu, égale­ment, du temps passé sur le court. Quand Safina n’a joué qu’un match diffi­cile depuis le début de la quin­zaine (contre Azarenka en quarts), Kuznetsova vient d’en­chainer deux mara­thons contre Serena Williams et Samantha Stosur. 

Des roubles à miser, donc, et à miser sur Dinara. Mais, comme dans tous jeux de hasard, une inconnue. Non pas l’in­connue de Zweig et son épis­to­la­rité, non pas l’in­connu rimbal­dien et sa synes­thésie, mais plus celle d’Al‐Khwarizmi, géni­teur de l’al­gèbre. Cette donnée, que seuls une logique et un effort doulou­reux viennent maitriser, cette donnée qui peut encore échapper à made­moi­selle Safin : la « pres­sion », la « trop grande pres­sion », comme elle le dit si bien.

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