AccueilNadal : "Le fait de battre des records, c'est parfait !"

Nadal : « Le fait de battre des records, c’est parfait ! »

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Rafa l’a fait ! Il entre un peu plus dans l’his­toire en égalant Borg au nombre de victoires à Roland Garros. Et c’est sous les applau­dis­se­ments de la presse qu’il est entré dans la salle d’in­ter­views. Une joie contenue mais bien palpable de l’Espagnol assis à côté de son trophée trônant. 

Pouvez‐vous nous dire ce qu’il en a été du jeu de Nadal au cours de ce tournoi, parce qu’il y a eu deux Nadal ? Il y a quelques jours, vous nous disiez : « Si je continue à jouer comme cela, je ne peux pas gagner. Or, vous avez gagné et vous le méritez.

Eh bien, je pense que, quel­que­fois, cela peut se passer comme cela, et d’autres fois, non. Il y a une semaine, je vous ai dit que je voulais tout faire pour renverser la situa­tion, pour mieux jouer, et c’est ce que j’ai fait. J’ai vrai­ment joué mon meilleur tennis, avec la bonne atti­tude à tout moment et, enfin, j’étais en mesure de jouer mon meilleur tennis quand j’ai eu besoin de sortir mon meilleur tennis. C’est pour­quoi aujourd’hui je suis devant vous à côté de ce trophée. J’en suis très heureux, c’est une très grande satis­fac­tion de gagner un tournoi et plus parti­cu­liè­re­ment quand on a commencé en ne jouant pas à son meilleur niveau. Donc, j’avais l’es­prit ouvert. Je voulais renverser la situa­tion. Et j’y suis parvenu. Ce qui fait que cette victoire est sans doute encore plus spéciale pour moi. Et gagner Roland Garros, pour moi, il n’y a rien de plus spécial. C’est pour moi le plus beau tournoi dans le monde du tennis. Donc j’en suis très heureux.


Rafa, vous dites systé­ma­ti­que­ment que ce tournoi est le plus impor­tant pour vous dans votre saison. Pourquoi ?

Eh bien, c’est le tournoi sur lequel je pense que j’ai le plus de chances de gagner quand on parle des tour­nois du grand Chelem. C’est pour moi la plus grosse chance de l’année. Et quand je gagne ce tournoi, je sais que mon année sera belle. Ensuite, cela me permet de jouer avec moins de pres­sion sur le reste de la saison. Cela me permet de conti­nuer à jouer avec la même atti­tude posi­tive, en essayant de faire le mieux possible tous les jours, mais avec moins de pres­sion et plus de confiance. Donc, remporter ce titre, c’était quelque chose de très impor­tant à chaque saison, à chaque fois que j’ai gagné ici, j’ai bien réussi ma saison. Donc, c’est pour cela que c’est le tournoi le plus impor­tant pour moi.

Pouvez‐vous nous dire ce qu’il s’est passé aujourd’hui ? Quelle a été la clé pour gagner aujourd’hui contre Roger ?

Roger a joué un très, très beau tournoi. Il y a joué à un très haut niveau pendant les 2 semaines. Sa demi‐finale était un très grand match. Et aujourd’hui, il a très bien joué. Il a un peu manqué de chance au premier set. Ensuite, il est revenu. Cela a été fantas­tique dans le deuxième. Et dans le troi­sième, je menais 4–2, mais il a encore une fois très, très bien joué à partir de ce moment, jusqu’au début du quatrième set. On a un jeu comme cela, l’ad­ver­saire n’a rien à faire ; donc j’at­ten­dais ma chance. J’essayais de le mettre en diffi­culté. Et le cinquième jeu était pour moi très impor­tant dans le quatrième set. C’était à mon avis le point tour­nant du match. Et je pense que Roger a très bien joué. C’était un très bon match. Mais, c’est vrai, mon style est diffé­rent de celui de Djokovic. Et je l’ai laissé jouer. Et je l’ai fait jouer plus long sur la balle que Novak et quel­que­fois pour lui c’est diffi­cile de monter et rentrer sur le court. Mais, selon moi, le niveau du match est très, très élevé aujourd’hui. Et par le passé, quand je servais sur son revers, je réus­sis­sais à marquer le point. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas. Donc, il a vrai­ment élevé le niveau de son jeu. Et cela a été un gros problème pour moi.

Rafa, vous avez été très concentré depuis le début de ce tournoi. Peut‐être est‐ce parce que vous êtes arrivé sur ce tournoi un peu blessé par les deux défaites contre Djokovic ; c’est peut‐être la raison pour laquelle vous vouliez telle­ment remporter ce titre ?

Non, je pense que je suis arrivé ici avec un peu moins de confiance qu’au­pa­ra­vant pour les raisons que vous venez de citer. Et j’étais là même si j’étais content de mon match contre lui à Rome, c’était dur de perdre. Et perdre 4 finales d’af­filée, ce n’est pas facile. Ceci étant, je continue à penser que cette année est une très bonne année pour moi. C’étaient 4 finales. J’étais en pleine santé parce que avant j’avais eu des problèmes de santé. Donc, j’étais en pleine santé, et jusqu’ici, j’avais de bons résul­tats en finale, et cette année, je n’en ai gagné que 2, même si à Miami j’avais toutes les chances de gagner la finale, je ne l’ai pas gagnée. Donc, c’était diffi­cile pour moi menta­le­ment. C’est pour­quoi j’ai entamé ce tournoi avec moins de confiance que d’habitude.

Rafa, d’abord féli­ci­ta­tions pour cette victoire. Mais au début, après que Federer a remporté la victoire sur Djokovic et que vous l’avez vu mener 5–2 et qu’il jouait à son meilleur niveau, est‐ce qu’à un moment, vous vous êtes dit : « Oh ! Ce n’est pas une finale habi­tuelle entre nous » Ici, avez‐vous eu un peu peur, en tout cas plus que sur d’autres finales ? Et, deuxième chose, nous avons vu ce match, et vous avez laissé Roger mener le jeu. Pensez‐vous que vous avez gagné au pourcentage ?

Je pense que c’est dur de dire cela parce qu’à 5–2, ce n’était pas un moment facile pour moi. Mais en 2006, j’avais perdu le premier set à 6–1.
Donc je savais que le premier set est impor­tant, il est toujours impor­tant pour moi. Mais même si j’avais perdu ce set, sur terre, les matches sont longs, et ce n’est pas toujours facile d’être au meilleur niveau tout le temps et de jouer de manière agres­sive sans faire de faute. Roger le faisait très bien au départ. Et comme je vous le disais, précé­dem­ment, j’ai eu de la chance à 5–2, et après, j’ai vrai­ment remonté mon niveau de jeu sur les 2 sets suivants.

Vous êtes venu nous voir en début de tournoi et vous nous avez dit avec beau­coup d’hon­nê­teté que vous aviez perdu votre confiance. Qu’est‐ce qui vous a permis de changer votre état d’es­prit ? Qu’est‐ce qui a été le déclic de ce retour de confiance ?

A l’en­traî­ne­ment, je jouais bien. Cela m’a donné confiance. Ce que je ne compre­nais pas bien, c’était que quand j’ar­ri­vais sur un court, je ne jouais pas très bien. J’étais trop nerveux, trop anxieux et je n’étais pas en mesure de jouer aussi bien pendant les matches que pendant l’en­traî­ne­ment. Mais lorsque vous savez que vous jouez bien à l’en­traî­ne­ment, alors, cette sensa­tion de bien jouer n’est pas loin. Et ça, ça m’a redonné confiance égale­ment. Et vous et vous arrivez au quart de finale, vous jouez Soderling, vous savez que le match va être final et si vous ne jouez pas bien, vous rentrez à la maison. Il n’y a pas le choix, et je l’ai fait. 

Est‐ce un mystère pour vous, cette histoire de confiance qui va et qui vient ?

Non, ce n’est pas un mystère parce que, parfois, cela se passe comme cela. Quelquefois, vous ne jouez pas très bien. Mais quand l’ad­ver­saire vous laisse jouer à votre meilleur niveau et que c’est le bon moment de le faire, vous le faites. À l’en­traî­ne­ment, je jouais bien. Donc j’étais en mesure de le faire pendant les matches, quand mon adver­saire m’a permis de jouer à ce niveau. C’est vrai qu’au premier tour, je n’étais pas capable de jouer à ce niveau. J’ai fait des matches en cinq sets. Ensuite, aux troi­sième et quatrième tours, il a fallu que je joue beau­coup mieux parce que mon niveau était là à l’en­traî­ne­ment et puis, peut‐être que sur ces tours là, mes adver­saires n’ont pas été exigeants. Et puis, il y a eu le match contre Soderling, en rentrant sur le court, je n’avais pas une grande confiance. Mais je suis rentré sur le court. J’ai commencé à me concen­trer. J’ai réussi à jouer mon tennis sur terre. Et j’ai terminé le tournoi avec un très bon niveau.

Rafa, pouvez‐vous me dire à quel point vous êtes satis­fait par cette victoire aujourd’hui par rapport à d’autres victoires que vous avez remportées ?

Chaque titre, surtout ce type de titres, est une grande satis­fac­tion. Et il est diffi­cile de dire : « je ne suis pas content de celui‐là », parce que pour gagner un tournoi à tous les coups, il faut vrai­ment très bien jouer. Mais, vous savez, parfois, quand on se bat vrai­ment pour gagner, quand on essaie de faire son mieux à tout moment pour renverser une situa­tion, eh bien, le titre prend toute sa dimen­sion. En 2008, par exemple, j’ai joué mieux que jamais à la fin du tournoi, je n’ai pas eu le senti­ment d’avoir gagné Roland Garros parce que je l’avais gagné en 3 sets faci­le­ment les quarts de finale, demi‐finale, sans vrai­ment avoir de moments diffi­ciles. J’ai joué un tennis fantas­tique. Mais chaque tournoi est effec­ti­ve­ment diffé­rent. Quand on revient d’une situa­tion plus diffi­cile, à ce moment‐là, évidem­ment la victoire a une saveur différente. 

Vous nous avez dit que gagner Roland Garros est fantas­tique que vous allez avoir moins de pres­sion sur les épaules pour le reste de la saison. Maintenant que vous avez gagné, vous sentez‐vous soulagé et plus jeune que vos 25 ans ?

Non, non je me sens 25 ans. Je suis très heureux d’avoir 25 ans. Je ne veux pas remonter de 3 ou 4 ans en arrière, parce que je ne suis pas sûr que je serais capable de refaire ce que je faisais à cette époque‐là, donc, je suis ravi de toutes les victoires, toutes les victoires me rendent très heureux. Ce ne sont pas les victoires qui me rendent heureux. En fait, c’est ce qu’il faut que je fasse avant qui me rend heureux pour gagner une victoire comme cela. C’est beau­coup d’heures d’en­traî­ne­ment, avec beau­coup d’in­ten­sité, une atti­tude posi­tive quand les choses ne vont pas aussi bien, conti­nuer à s’en­traîner, c’est ce qui me rend heureux et c’est ce qui fait que je suis très content de moi. Bien entendu, avoir ce titre est très impor­tant pour moi et pour tout le monde, mais ce qui me rend très heureux, c’est tout le travail que l’on a fait pour très ici et pour remporter ce titre.

Vous nous avez dit que vous n’étiez pas très en confiance quand vous êtes arrivé ici. Quel est votre niveau de confiance avant d’aborder Wimbledon ?

Non le Queen’s. Il va falloir que je travaille un peu sur herbe et c’est toujours un gros chan­ge­ment. Et même si j’ai remporté des succès sur herbe l’année dernière, la surface, c’est un chan­ge­ment. Il va falloir que j’adapte mon jeu, que je me souvienne que j’ai bien joué sur herbe, ce que j’ai bien fait et essayer d’avoir les mêmes sensa­tions. Et puis cela va repré­senter des heures et des heures sur des courts sur gazons. Donc, je vais commencer demain. Je vais jouer les doubles j’espère mardi, et mercredi on commence les simples. Et après avoir remporté un titre comme celui d’au­jourd’hui, évidem­ment, on arrive là‐bas avec une atti­tude tota­le­ment diffé­rente. Je vais avoir beau­coup de confiance. Je vais avoir une atti­tude très posi­tive. Et cette victoire, aujourd’hui va me permettre de jouer le tournoi du Queen’s et Wimbledon avec moins de pres­sion, mais certai­ne­ment pas avec moins de motivation.

Vous venez d’égaler le record de Bjørn Borg de 6 victoires. J’ai parlé avec Jim Courier qui nous disait que vos 6 victoires sont sans doute plus impres­sion­nantes à cause du niveau de la très grande qualité de vos adversaires.

Pour moi, c’est tout à fait magique d’égaler ce record de Borg, mais pour moi, le plus impor­tant reste de gagner Roland Garros. C’est un grand honneur de partager ce record avec lui, et je vais conti­nuer à travailler pour être là l’année prochaine, pour conti­nuer à très bien joué. Mais aujourd’hui, je veux profiter de ce titre parce qu’il est très diffi­cile à remporter. Et 6 fois, vrai­ment, c’est un véri­table honneur pour moi que d’être comparé à Borg.

Rafa pouvez‐vous faire un résumé de la finale et du tournoi égale­ment ? Vous avez commencé avec un niveau moins élevé que ton niveau habi­tuel. Comment ce processus s’est-il déroulé ? De même lorsque vous avez retrouvé le vrai Nadal ?

C’est le vrai Rafa, Ce sont les deux, celui qui gagne, celui qui joue bien, le Rafa qui joue mal et qui souffre. Il faut faire face à l’ad­ver­sité. Parfois, il y a le Rafa qui gagne, qui joue très bien. Les 2 Rafa, ce sont les vrais Rafa. Le plus positif, c’est que j’ai été capable de retourner des situa­tions, d’avoir une bonne atti­tude, la bonne atti­tude pour retourner la situation.
Je me suis préparé pour penser que les choses allaient changer. Mais, même si les choses parfois n’al­laient pas dans mon sens, je savais qu’in fine les choses allaient tourner dans mon sens. Voilà. J’avais cette pensée posi­tive suffi­sante pour tourner les choses, surtout la première semaine. J’ai réussi. Le match d’au­jourd’hui, pareil. J’ai commencé un peu lente­ment. Lui, il était très agressif. Cela a été difficile. 

Deux ques­tions. La première : lorsque vous arrivez au quatrième set après avoir perdu le troi­sième, avec une petite bles­sure, vous vous récu­pérez. Comment avez‐vous fait pour garder ton élan ?
Deuxièmement, que ressentez‐vous d’avoir remporté ce tournoi ?

Lorsque le troi­sième set est fini, la seule chose que je ressens, c’est que le match est très compliqué, parce qu’il a un niveau de jeu très élevé. Il fallait que je trouve la façon de gagner. Lorsque Roger joue à ce niveau‐là, la seule chose que l’on peut faire, c’est observer, attendre que cela se passe, parce qu’il est terrible, et attendre avec la bonne atti­tude pour être prêt à bondir. J’ai pensé qu’il était, à un moment donné, meilleur que moi. À un moment donné, j’étais à 0–40, je savais que je pouvais retourner la situa­tion. Cela a été un jeu très impor­tant, évidem­ment. Dans ma tête, je me disais : il joue très bien. Pour le moment, il joue mieux que moi. Mais il faut tenir bon. On va attendre le bon moment pour essayer de redicter le jeu.
Ce qui me passait dans la tête, c’est que, s’il souhaite gagner, il faut qu’il main­tienne ce niveau de jeu pendant tout le match. Je ne veux pas lui faci­liter les choses. Cela, c’était clair. Il fallait seule­ment que je lui donne du fil à retordre, c’est tout.
À un moment donné, il y a eu une occa­sion. J’en ai profité. À partir de là, j’ai pris le dessus. 

Cette inter­rup­tion du fait de la pluie, comment avez‐vous géré cette attente ?

C’était bref, j’étais très tran­quille. On était à 5–4, 40 A. C’étaient des points très impor­tants. Gagner le deuxième set était presque vital pour moi. Je savais que, lors du deuxième set, il fallait qu’il main­tienne un niveau de jeu très élevé pour qu’il puisse gagner. C’était impos­sible pendant 2 heures et demie, c’était très dur à faire. Le match tour­nait en ma faveur après les 2 sets à zéro. J’ai en effet commis l’er­reur de mal retourner une balle. Il y a eu une balle de set, mais j’ai réussi à la contrer. 

Le premier jour, vous avez dit qu’il fallait que vous jouiez le mieux possible ou bien que vous retour­niez à la maison.

Pour moi, le plus impor­tant, c’est avoir remporté ce tournoi. Je pense que Djokovic mérite d’être dans ce clas­se­ment. Je ne sais pas s’il l’est déjà. Je ne sais pas s’il peut à Queen’s, mais peut‐être à Wimbledon. Chaque match est très impor­tant. C’est comme une balle de match.
Dans tous les cas, je souhaite rester à un niveau très élevé, très compé­titif, comme cela a été le cas. C’est ma septième finale consé­cu­tive cette année. Donc les choses vont très bien. Mon objectif est de conti­nuer avec cette moti­va­tion, avec cette inten­sité, de conti­nuer de jouer très bien. Tout au long de cette année, il y a eu des hauts et des bas. Mais, en gros, j’ai un bilan très positif. Je suis très satisfait.


Rafa, Federer est, pour beau­coup de personnes, le meilleur joueur de tous les temps. Que se passe‐t‐il lorsque vous vous rendez compte que votre bilan sur quelques aspects est supé­rieur au sien ?

Cela veut dire que je joue bien aussi. Cela veut dire que les choses se sont bien dérou­lées lorsque qu’on joue l’un contre l’autre. Cela n’empêche pas les autres choses, de mon point de vue. Lorsqu’on parle de statis­tiques, de compa­rai­sons, cela m’est égal. Je suis très content avec ce que j’ai, ce que je suis. Je ne souhaite pas être forcé­ment le meilleur joueur de l’his­toire. Je suis parmi les meilleurs, c’est vrai. Cela me suffit. J’ai un niveau de jeu très élevé. Je suis assez privi­légié. Je suis très satis­fait, très content de ce que j’ai réussi à faire. Je me sens très recon­nais­sant de tout ce qui m’est arrivé jusqu’à aujourd’hui. Je ne peux pas dire le contraire. Il faut seule­ment que je continue de travailler, de faire tout ce qu’il faut pour conti­nuer d’un point de vue mental, d’un point de vue physique. 

Cette anxiété que tu as sentie tout au long de ce tournoi est supé­rieure à l’an­xiété que vous avez sentie dans d’autres tour­nois ? Si oui, pour­quoi ?

Il y a eu des moments où tu aurais pu concré­tiser et finir le match avant.
Je pense que l’am­biance était très bonne. Le public a mis une ambiance très bonne. Peut‐être le public était légè­re­ment pour lui mais, fran­che­ment, ce n’était pas un problème. Je trouve que le public a été très bien, très respec­tueux. Je n’ai eu aucun problème. Par la suite, par rapport à l’an­xiété, à mes craintes, lors de ce tournoi, j’étais un peu plus anxieux, c’est vrai, plus que je ne devrais. À Roland Garros, habi­tuel­le­ment, je suis plus anxieux que d’ha­bi­tude. Il m’a fallu du temps pour vrai­ment surmonter cela. Mais c’était pareil par rapport à d’autres années. 

Le public criait : « Roger » mais « Nadal » égale­ment. Il y avait égale­ment beau­coup de touristes espa­gnols.

Le public espa­gnol était là. Ils ont été formi­dables. Ils m’ont beau­coup soutenu. Les gens qui m’ont soutenu ici, depuis l’Espagne, à Majorque aux Baléares, tous les gens qui me suivent partout dans le monde, par la télé­vi­sion ou en se dépla­çant, pour moi, c’est une satis­fac­tion person­nelle ; les gens souhaitent que je gagne. C’est quelque chose qui m’aide énor­mé­ment. Le public ici a été très respec­tueux, très bien. L’autre jour, il était un peu plus agressif, lors du match Federer/Novak par rapport au public du match d’au­jourd’hui. Aujourd’hui, ils ont été très bien. Ils ont vu un match, je pense, de très bon niveau. C’est un match spécial du fait de l’his­to­rique que nous avons, Roger et moi‐même. 


Pouvez‐vous nous expli­quer vos sensa­tions lorsque vous avez terminé le match ?

Je ne me suis pas posé cette ques­tion. Je suis très content d’avoir gagné Roland Garros. Le fait de battre des records, c’est parfait ! C’est un honneur de dire que j’ai autant de tour­nois gagnés à Roland Garros que Borg. C’est extra­or­di­naire. Il y a beau­coup d’émo­tion. Mais la vraie satis­fac­tion provient de tout le travail que l’on a fait pour en arriver là. Il y a eu des moments diffi­ciles, des moments très bons. On arrive ici. J’ai une équipe qui m’a toujours soutenu. Sans elle, il aurait été impos­sible d’être là où je suis. J’ai réussi grâce à eux aussi. Franchement, j’avais beau­coup de sensa­tions, beau­coup d’émo­tions lorsque j’ai gagné. Ce n’était pas facile. Parce que j’ai surmonté ces moments diffi­ciles, la récom­pense est ce trophée. Voilà, c’est une satis­fac­tion. Tout ce travail, tout ce que l’on a fait pour y arriver, ce que l’on a fait, voilà ce qui donne la satisfaction. 

De votre envoyée spéciale à Roland Garros.