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« Pour être top 10 mondial… »

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L’été bat son plein… Avec ses chaleurs et ses vacances telle­ment atten­dues, vous prenez, heureux et soulagés, la direc­tion des plages, de la mer et du farniente. Mais le tennis ne s’arrête pas pour autant… Et, plutôt que de suer toute l’eau de votre corps meurtri par une année de boulot – de métro et de dodo aussi – sur des courts en goudron brûlants, c’est le moment de vous lancer dans une autre disci­pline : le beach tennis. Du sable, une raquette et des vagues à deux pas… Le pied ! GrandChelem est parti à la décou­verte de ce sport à part entière, à l’esprit unique, qui surfe sur une vague formi­dable d’initiatives et de profes­sion­na­li­sa­tion. Un sport qui était, hier, un sport de demain, et qui est, aujourd’hui, réso­lu­ment, un sport… de maintenant.

Pensionnaire du top 10 mondial, Pauline Bourdet a décidé de s’in­vestir corps et âme dans le beach tennis pour aller au bout d’une passion née dans le berceau de la disci­pline en France : la Réunion.

Avant de se mettre au beach, les passionnés ont souvent fait du tennis… C’est ton cas ?

Bien évidem­ment (rires) ! J’ai été classée −2÷6, puis je suis tombée dans la marmite du beach tennis. J’avais aussi une bonne raison, puisque je suis d’ori­gine réunionnaise. 

C’est‐à‐dire ?

Imaginez la plage de Saint Gilles et ses 12 terrains, des joueurs qui attendent au bord des courts et, ce, presque tout l’année… Bref, la Mecque du beach tennis, c’est la Réunion, juste après Aruba…

Justement, Aruba, c’est Wimbledon ?

Je ne sais pas, je n’y suis jamais allée, à Wimbledon (rires). Plus sérieu­se­ment, Aruba est le plus gros tournoi au monde avec un prize money qui commence à être plutôt sérieux. J’ai eu la chance d’y parti­ciper, c’est une date qu’on coche chaque année dans notre calen­drier. Plus de 650 joueurs sont présents, le niveau de jeu est très élevé, le public est chaud… C’est l’évé­ne­ment incon­tour­nable du beach tennis. 

Aujourd’hui, on peut dire que tu es professionnelle ?

D’un point de vue sportif, oui. D’un point de vue finan­cier, j’en suis loin. En fait, si je parviens à parcourir le monde, c’est aussi parce que je suis soutenue par mon équi­pe­men­tier N’Shot et par un amou­reux du beach tennis.

C’est qui, cet amoureux ?

Cela va vous faire rire, mais c’est le proprié­taire d’une station service Engel à la Réunion. Sans son aide, je ne pour­rais pas me consa­crer autant au beach tennis. 

Avec toutes ces contraintes, comment fait‐on pour être top 10 ?

On joue beau­coup, on s’en­traîne physi­que­ment et tacti­que­ment, on a une bonne parte­naire et, surtout, on n’a pas peur de faire des kilo­mètres. Enfin – et c’est le plus impor­tant –, on aime cela, car il est évident qu’au­jourd’hui on ne peut pas vrai­ment en vivre. Au final, la récom­pense, c’est aussi de voyager dans des endroits para­di­siaques. De décou­vrir le monde.

Si on dit que le beach tennis, c’est ton job d’été, cela te vexe ?

Pas du tout, j’as­sume (rires) ! Plus sérieu­se­ment, j’es­saye de me donner à fond, car j’ai un peu de temps et je ne veux pas avoir de regrets. La suite de ma carrière dans le beach tennis, je ne la connais pas. Mais j’ai­me­rais grandir avec la disci­pline, car je sens que les choses avancent. 

Contrairement aux hommes, il semble que l’Italie soit un peu moins forte chez les dames…est-ce que c’est la réalité ?

C’est vrai, mais l’Italie reste la nation forte et les Italiennes sont les joueuses à battre. La tendance ne va pas s’in­verser si vite. L’Italie s’ap­puie sur 40 ans de pratique. Sur la côte adria­tique, le beach tennis squatte toutes les plages avec des tour­nois de tout niveau. C’est juste un truc de dingue ! Un jour, peut‐être, on verra la même chose en France. On peut déjà se dire qu’on a les plages pour le faire. Ce n’est pas le cas de toutes les nations qui tentent de percer dans le beach tennis.

La tenue de Jo‐Wilfried Tsonga, ici !