Deux semaines sublimes, incroyablement intenses, s’achèvent ce dimanche. Stan Wawrinka et Novak Djokovic vont se disputer la Coupe des Mousquetaires. La rédaction de Grand Chelem / welovetennis.fr se mouille (pas beaucoup vous allez me dire) et vous explique pourquoi ce titre ne peut pas échapper à Novak Djokovic. Oui, la pression sera immense sur ses épaules, mais ce dimanche 7 juin est son jour, celui qui doit le faire rentrer dans une autre dimension.
Parce que le destin, il faut savoir le saisir…
La grande différence entre le champion et le très grand champion est infiniment simple, le grand, n’a pas peur du combat, de l’émotion, il réunit chaque jour tous les éléments pour se donner un rendez‐vous avec l’histoire. Novak Djokovic est de cette trempe là. Comme l’a très bien décrit Mats Wilander dans sa remarquable chronique quotidienne dans l’Equipe, Nole est né, ou a été créé pour combattre le dieu de l’ocre Rafael Nadal. Il a d’abord échoué plusieurs fois avant de le terrasser sans suspens. Ceci dit, Nole sait aussi que le Rafa est lui aussi un immense champion et que l’avenir peut lui laisser le temps de redevenir injouable sur la terre battue parisienne, raison de plus pour vivre le moment présent et saisir son destin. Car quoi que l’on dise, le Serbe ne peut nier qu’il a affronté un Rafa, inquiet, en mal de confiance et de punch. Si l’on rajoute à cela le vrai choc des demi‐finales qui l’a réellement mis dans le tournoi, Djokovic ne peut donc rater son rendez‐vous car toutes ses performances confirment que ce Roland Garros 2015 lui tend les bras. Nole est donc fin prêt, préparé, affûté et motivé pour enfin soulever la Coupe des Mousquetaires. Et lorsqu’il la soulèvera ce dimanche, il rejoindra d’autres immenses champions qui se sont imposés sur les 4 surfaces différentes : Federer, Agassi, et Nadal, inutile d’en rajouter.
Guy Birnand, envoyé spécial à Roland Garros
Parce qu’un rendez‐vous avec l’histoire ne se manque pas…
Les champions jouent pour ce genre de rendez‐vous : écrire l’histoire de leurs empreintes. Ils sont rares. Mais c’est bien dans la rareté que l’on reconnaît l’exception. Ses détracteurs le jugent en‐dessous en terme d’aura de ses deux rivaux contemporains, Rafael Nadal et Roger Federer. Ce dimanche, Nole peut faire taire beaucoup de monde. En soulevant la Coupe des Mousquetaires, le Serbe entrera dans une autre dimension et rejoindra quatre des plus grands de ce jeu : Rod Laver, Andre Agassi, Roger Federer et Rafael Nadal. Quatre légendes qui ont tous remporté les quatre titres du Grand Chelem depuis le début de l’ère Open. Le protégé de Boris Becker complètera sa collection du seul titre Majeur qui manque à son palmarès. Et l’air de rien, Nole se retrouvera à la moitié d’un Grand Chelem. Un fait rare tant la concurrence est rude que le dernier à s’être retrouvé dans cette position était Jim Courier en 1992. S’il est évidemment trop tôt pour parler de la possibilité d’un Grand Chelem calendaire, ce titre libérerait le Serbe d’un poids. Nole va d’abord écrire son histoire, réaliser son rêve, remporter Roland‐Garros.
Loïc Revol, envoyé spécial à Roland‐Garros
Parce qu’il est tout simplement trop fort
Novak Djokovic depuis le début de la saison, c’est 41 victoires pour 2 défaites, un succès en Grand Chelem et 4 titres en Masters 1000 à Indian Wells, Miami, Monte Carlo et Rome. Des chiffres qui parlent d’eux‐mêmes : le numéro 1 est tout simplement largement au‐dessus du lot. Stan Wawrinka le reconnaît d’ailleurs volontiers : « C’est une machine. Il joue un tennis incroyable ces derniers mois, sans doute d’ailleurs le meilleur de sa vie. » Durant ce Roland Garros, le Serbe l’a une nouvelle fois prouvé, en balayant successivement Nieminen, Müller, Kokkinakis, Gasquet et même Nadal en trois sets. Seul Murray a su faire un temps douter la machine Djoko en demi‐finale, avant de prendre aussi son tarif, dans une cinquième manche perdue 6–1. Dans ces conditions, on voit mal comment un Stan Wawrinka, certes très solide depuis le début du tournoi, pourrait priver Djokovic d’un titre qui l’obsède depuis plusieurs saisons déjà. Si le Suisse réussira certainement à trouer la défense serbe sur quelques séquences, il ne tiendra assurément pas la longueur. Le métronome Djoko’ est tout simplement imbattable sur terre battue, sauf peut‐être par un Nadal au sommet de sa forme. Et Stan n’est pas Rafa.
Pauline Dahlem, envoyée spéciale à Roland Garros
Publié le dimanche 7 juin 2015 à 09:53