Suite aux revendications des joueurs, le Prize Money de Roland Garros vient d’être augmenté. Une nouvelle qui met en lumière deux joueurs du circuit, deux acteurs du processus : Sergueï Stakhovsky, symbole de ces joueurs instigateurs des revendications financières. Ainsi que Roger Federer. Si le Suisse a appuyé les protestations des joueurs comme Sergueï, ce dernier critique tout de même l’attitude du numéro trois mondial, trop dans la demi mesure à son goût.
Aujourd’hui, les joueurs ont gain de cause. Peur de la grève, effrayés par le boycott de Roland Garros ou simple écoute des protestations d’une bonne partie des joueurs du circuit, quoi qu’il en soit, le Prize Money du Majeur parisien vient d’être augmenté par la FFT. Dans le chiffres, voilà ce que ça donne. La dotation globale du tournoi est de 18 718 000€, soit 7% de plus qu’en 2011. Le vainqueur et la vainqueur toucheront 1 250 000€, soit 4,17% de plus que la saison passée. 625 000€ pour le finaliste, 310 000€ pour les demi‐finalistes. La grosse augmentation se fait au niveau des premiers tours : +20% au premier tour, +12% au deuxième et +11,9% au troisième.
« 20% d’augmentation pour les premiers tours, ça semble une très bonne chose, mais que 7% d’augmentation globale ça le fait moins », souligne Sergueï Stakhovsky, sur son compte Twitter, à l’annonce de ce nouveau Prize Money. Sergueï Stakhovsky est un joueur ukrainien de 26 ans, classé au 71ème rang mondial. Sergueï, avec Tursunov par exemple, est l’un des premiers joueur à avoir élevé la voix pour réclamer une meilleure répartition des gains au niveau des tournois et surtout des Grands Chelems. Tournois qui avantagent beacoup les joueurs du Big Four d’un point de vue financier, mais beaucoup moins, ceux évoluant entre la 70ème et la 100ème place mondiale. Ceux là qui finalement ont le plus grand besoin d’argent pour évoluer et se déplacer dans les meilleures conditions aux quatre coins de la planète. Auhjourd’hui Stakhovsky n’est pas totalement comblé par la décision de la FFT. Mais c’est sur d’autres aspects que sa voix a fait du bruit ces derniers jours.
« Roger ne veut pas abîmer son image »
Le joueur ukrainien a donné une longue interview, à retrouver dans un média de son pays lb.ua, dans laquelle il évoque sa vie sur le circuit et la réalité financière que cela engendre. Une réalité compliquée. Dans le même entretien, et c’est là que ça nous intéresse, Sergueï évoque le rôle joué par Federer dans le processus d’augmentation du Prize Money. En tant que président du conseil des joueurs, Roger est directement concerné. Et à l’époque, le Suisse avait tenu à soutenir les frondeurs comme Sergueï.Il est clair qu’il serait logique de revaloriser les montants des premiers tours, plus que le chèque que reçoit le vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem qui reste plus qu’honorable. Une attitude noble de la part du numéro trois mondial. Le joueur le plus riche du circuit, l’un des sportifs les mieux rémunérés de la planète volant au secours des plus démunis. Un champion comme l’aime le grand public.
Et c’est là dessus que Stakhovsky réplique. Car, apparemment, les choses ne se sont pas passées tout à fait comme ça. « C’est une bonne personne mais trop neutre à mon goût. Trop suisse. Quand les joueurs veulent changer quelque chose, il regarde ça de manière trop passive parce qu’il ne veut pas abîmer son image. Il ne veut pas parler publiquement des problèmes. Parce que si éclate le scandale d’une grève en grand chelem, son nom pourrait être attaché à ça », rajoute l’Ukrainien, toujours dans la même interview. En gros, Roger revendiquerait, mais à petite dose. Histoire de faire plaisir à tout le monde. La critique est assez vive quand on connaît l’image modèle du grand Roger. Mais la déclaration ne paraît pas illogique quand on sait que Nadal a quitté le conseil des joueurs notamment à cause de certaines mésententes avec son pote suisse. D’ailleurs, Stakhovsky continue dans ce sens,« Nadal supporte plus l’intérêt des joueurs et je le respecte pour ça. Il pense que le conseil des joueurs ne va pas aussi loin qu’il devrait. » Tellement que le Majorquin quitte ce fameux conseil. Son caractère latin ne s’adaptant plus à la personnalité conciliante de Roger. Bref, les choses n’évoluaient pas au sein du Conseil des joueurs.
Rafa, puis désormais Stakhovsky, l’image « trop suisse » de Federer se fait épingler. « C’est facile de dire, je ne dis rien, tout est positif et je reste un gentleman pendant que les autres prennent des risques ». On se souvient de cette phrase lâchée par l’ami Rafa à son plus grand rival sur le terrain, il y a quelques semaines. En même temps, ce serait difficile d’envisager Federer en leader d’une fronde qui mènerait à un boycott de Roland Garros pour glaner plus de sous. Douce hypocrisie. Cela sonne faux. D’un autre côté, si Roger est à la tête du Conseil des joueurs, sa voix se doit d’être un relais conséquent vers les instances de l’ATP. Maintenant, quel que soit l’impact de Roger, force est de constater que le Prize Money a été augmenté. On attend désormais avec impatience la réaction du Suisse quand il aura eu écho des propos de Stakhovsky. A suivre.
Nadal, les raisons d’une démission
La tenue de Roger Federer, ici !
Publié le vendredi 13 avril 2012 à 19:43