Qu’attendre de Roger Federer cette année, à Roland Garros ? C’est une question qu’on peut légitimement se poser alors que le Suisse semble bien plus en forme que les années précédentes. Mais être plus en forme ne veut pas dire grand chose… Roger a‑t‐il la motivation suffisante pour viser un grand résultat du côté de la Porte d’Auteuil sur une surface loin d’être sa préférée ? Dans quel état mental se présente‐t‐il à l’orée du tournoi ? Eléments de réponse avec nos journalistes, Simon Alves et Gwendal le Priellec.
Au bas mot… pas grand‐chose !
Par delà les considérations de rivalité entre Novak Djokovic et Rafael Nadal pour savoir qui de ces deux cyborgs remportera Roland Garros, il subsiste un troisième nom qui est sur toutes les lèvres : Roger Federer. Ah, Roger… quand bien même atteindra‐t‐il 33 printemps au mois d’août prochain, le Suisse reste un nom, une icône, une idole à laquelle se rattachent beaucoup d’amoureux de ce si noble sport. Ah il est mieux qu’en 2013, le 4e joueur mondial, ça c’est sûr ! Mais est‐ce bien suffisant ? Un peu moins sûr… Voyons quelles clés le Bâlois nous offre à l’orée d’une 16e campagne du côté de la Porte d’Auteuil. Sur le plan sportif déjà ! Rafael Nadal n’est pas au mieux, mais il reste dur à bouger à Roland, surtout lors de matchs au meilleur des cinq sets. Ne parlons pas de Novak Djokovic qui est en train de prendre un véritable ascendant psychologique actuellement sur le Majorquin… Dominé comme rarement par son compatriote Stanislas Wawrinka en finale à Monte‐Carlo après le gain du premier set, soit son seul véritable fait d’arme sur terre jusqu’ici, Roger présente une très grosse lacune : celle de n’avoir pu bénéficier d’une préparation suffisante sur l’ocre.
Le problème de Federer ? Nadal, Djokovic… et sa préparation sur terre
Absent à Madrid derrière et sorti au premier tour à Rome par Jérémy Chardy, l’ex‐numéro 1 mondial a pris beaucoup de retard. La faute au deuxième facteur, extra‐sportif celui‐ci : Roger est de nouveau papa, et cet heureux événement lui prend du temps, que ce soit en terme de gestion familiale comme mentale. Je vois d’ici venir les superstitieux de tout genre brandir le cas de 2009 où pour la première fois père, Federer avait remporté Roland Garros et Wimbledon. Mais à l’époque, les jumelles étaient arrivées après les deux Grand Chelem, laissant ainsi le temps au virtuose de se concentrer sur son tennis… Bref, de mon côté, je ne vois pas grand‐chose de bon, si ce n’est une potentielle demi‐finale qui sera déjà très bonne pour le Suisse.
Federer est capable de tout
Roger Federer peut réaliser de belles choses à Roland Garros. Et cela pour plusieurs raisons. A 32 ans, le numéro quatre mondial est en grande forme en ce début d’année 2014, après un exercice 2013 assez délicat. Un titre, à Dubaï, et trois finales, en témoignent. Monte Carlo est un moment référence dans la saison du Suisse, un tournoi où il s’est hissé en finale après avoir battu un certain… Novak Djokovic. Un signe très fort dans l’optique du seul Grand Chelem qu’il n’a remporté qu’une fois. Un retour au premier plan du maestro Bâlois presque inattendu alors qu’on avait plutôt tendance à enterrer le Suisse ces derniers temps. On nous a menti : il ne faut jamais se méfier des apparences. Roger arrive également sans pression à Roland, qu’il avait remporté en 2009. Bien que sa préparation ait été tronquée, du fait de la naissance de ses jumeaux, le Suisse n’a rien à perdre dans l’optique de la quinzaine. Viser le titre peut paraître difficile, voir présomptueux. Mais cela dépendra en grande partie du tirage au sort, afin d’éviter un ami de longue date nommé Nadal.
Federer peut viser haut… avant de s’attaquer à Wimbledon
Federer peut donc encore viser haut, même si son objectif principal à moyen terme demeure Wimbledon. Sa régularité est aussi un élément qui plaide en sa faveur, puisqu’il a toujours atteint les quarts Porte d’Auteuil depuis 2005. Même l’ogre Nadal ne peut pas s’en vanter ! Plus symbolique, son sacre de 2009, dans le seul tournoi du Grand Chelem qui lui manquait encore, s’était également déroulé dans un contexte familial très favorable pour lui. Il venait en effet de se marier avec sa femme Mirka en avril, quelques semaines avant Roland. La naissance de ses jumelles s’en était suivie, quelques mois plus tard. Simple superstition ? Pas forcément : un Federer serein et heureux comme jamais est un Federer ultra‐dangereux. L’histoire pourrait‐elle alors se répéter, alors que ses jumeaux viennent de naître ? L’avenir nous le dira. Réponse le 8 juin.
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Publié le mercredi 21 mai 2014 à 00:00