Dieu que ce fut dur ! Rafael Nadal remporte dans la douleur son premier tour, face à John Isner, 6–4 6–7(2) 6–7(2) 6–2 6–4, en 4h01 de jeu.
Cinq sets pour un premier tour. Une première pour Rafael Nadal dans un tournoi du Grand Chelem. Mais, pis, cinq manches à Roland Garros, une première dans la carrière du Majorquin. Rafael Nadal n’est pas passé loin de la correctionnelle : cinq sets et John Isner, l’expérience pouvait tourner à la catastrophe, tant le service de l’Américain est facteur X incontrôlable.
Heureusement, la catastrophe est évitée. On vous l’avoue : un Rafael Nadal éjecté de son tournoi fétiche dès le premier tour, une fois l’ébullition passée, l’ahurissement maîtrisé, les esprits retrouvés, ç’aurait été un vrai coup de bambou. On était loin, pourtant, d’imaginer un tel scénario au premier set. Certes, Rafa semblait tendu et pas vraiment à l’aise, mais maitrisait globalement son adversaire, lisant assez bien son service, profitant de ses nombreuses erreurs (17) et limitant les siennes (4). Un break bien placé, malgré quelques occasions manquées, et la manche est dans la poche, 6–4.
La suite n’est pas un long fleuve tranquille. Nadal, toujours aussi tendu, se met à donner plus de points. Isner, lui, retrouve une certaine verve, gênant son vis‐à‐vis par ses montées au filet. Aucun des deux ne réussissant à conserver la différence sur le service de l’autre, l’affaire se termine au jeu décisif. Un jeu que prise tout particulièrement Mister Isner. Il s’envole et l’emporte 7–6(2).
La troisième manche est du même calibre avec, néanmoins, plus de précision de part et d’autres. Les fautes directes se font plus rares, les points gagnants plus nombreux. Isner va chercher 60% des points à la volée, une tactique qui semble gêner le numéro un mondial. Nouveau tie‐break et scénario similaire : John l’emporte 7–6(2).
On se dit : « Pas possible. » On réalise que Nadal n’a plus que deux destins possibles : une victoire en cinq sets – improbable, au premier tour de Roland – ou une défaite, qui plus est face à un type loin d’être un spécialiste – encore plus improbable ! Mais Rafa réagit. Enfin. Le Majorquin se reprend en main, monte d’un cran en termes d’intensité, en un mot, se rebiffe. Hasard heureux, en face, son vis‐à‐vis montre des signes de fatigue, à force de trainer sa grande carcasse sur ces courts de terre, poussiéreux et usants. Intraitable, le numéro un mondial s’envole, breake et rebreake, ne concède plus une faute (8 points gagnants, 0 faute directe) et s’appuie sur son service pour s’éviter des efforts et une pression superflus. 34 minutes, 6–2, c’est parti pour un cinquième set et l’on voit bien Nadal plier l’affaire rapidement.
Ce ne sera pas le cas, même s’il se met à l’abri assez tôt avec un break salutaire. 50 minutes plus tard, ça fait 6–4 6–7(2) 6–7(2) 6–2 6–4. 4h01 de jeu. Qui l’eut cru ? Certainement pas Rafa, quand bien même il se méfiait, ses propos d’avant-match en témoignant : « J’ai un premier tour très difficile contre John Isner. C’est le genre de joueur qu’on n’aime pas rencontrer au 1er tour. C’est un joueur dangereux, un excellent serveur. Il faudra que je reste très concentré. » Toujours est‐il que cette mise en bouche s’est transformée en un gavage forcé, certainement terrible physiquement et mentalement. Quand Djokovic se baladait face à Thiemo de Bakker, Nadal, lui, est loin d’avoir rassuré sur son état de forme – même si, encore une fois, une bête comme Isner d’entrée de jeu, c’est une belle baffe à surmonter. Au prochain tour, il aura l’occasion de se rassurer. Pablo Andujar, un adversaire modeste, n’a aucunement le profil pour le faire douter. En attendant, il faudra récupérer…
Edité : fatigue, quand tu nous tiens… 😉
Fermée ! Désolé Mafalda !
Publié le mardi 24 mai 2011 à 18:26