Jo, quel est ton sentiment après cette défaite face à un gros client sur terre battue ?
Triste d’avoir perdu, forcément. Avec le jeu que j’ai développé, je ne vais pas avoir beaucoup de regrets, j’ai même la chance de gagner un set. Je suis déçu quand même parce que c’est un huitième de finale, si je passais c’était pour les quarts, avec un quart sur Robredo. J’avais envie de gagner ce match et je suis déçu.
Peux‐tu justement revenir un peu sur la rencontre ?
Aujourd’hui, je n’ai pas réussi à m’installer dans le match aux moments où j’avais envie. J’ai eu du mal à développer mon jeu, tout simplement. Je pense que c’est dû aussi à la prestation de mon adversaire qui a été bon, mais aussi un peu à moi qui ai été en‐deçà. Je ne sais pas trop pourquoi. Je vais regarder les images, je vais analyser ça. J’étais un peu en dessous de mon rythme habituel.
C’est quoi, c’est un peu de tension ? C’est bien sûr l’adversaire ? Tu n’as pas réussi à rentrer dans ton format de combattant, tu aimes bien prendre ton adversaire à la gorge, lui imposer des choses ?
C’est l’adversaire, j’avais tellement envie de bien faire que je me suis peut‐être un peu précipité à certains moments. J’aurais peut‐être dû calmer un peu plus le jeu, le faire jouer, le faire courir. Je n’ai pas eu la lucidité, du moins au début, de le faire.
Au troisième set, on te voit te tenir la hanche ou le dos, as‐tu un petit souci ?
Non je commençais à avoir une petite contracture au dos, je pense plus liée à la nervosité qu’autre chose.
Tu servais quand même un peu moins fort après, cela t’a posé quelques soucis aux troisième et quatrième ?
Je ne sais pas. Je ne me disais pas dans ma tête que ça me posait un souci, à partir de là il n’y a pas de problème.
Est‐ce que l’élimination de Nadal a joué ? Tout le monde disait que le tableau est très ouvert. Il se passe quelque chose dans le tournoi. Y as‐tu pensé avant de jouer ?
Bien sûr, quand on voit les favoris commencer à être un peu embêtés, forcément cela nous galvanise, on a envie, on se dit que cela peut être notre tour. Dans le sens où, au lieu de passer une heure et demie sur le terrain, Federer en passe trois, voire trois et demie, Nadal a perdu. Le tournoi reste très ouvert. J’espère que Gaël va passer et qu’il va bien nous représenter. Je pense qu’il a sa chance dans ce tournoi.
Tu parles de tournoi ouvert. J’aimerais ton sentiment sur le niveau de jeu de Del Potro et la gestion de ses émotions. Il a l’air très calme, le vois‐tu capable d’aller au bout du tournoi ?
Bien sûr, je le vois capable d’aller au bout. En tout cas, il a le jeu et le niveau de jeu pour aller au bout du tournoi, en sachant que les favoris sont malmenés et que lui fait partie justement de ces joueurs qui sont très réguliers, qui ne perdent pas en dessous de Nadal, Federer ou Djokovic.
Tu es beaucoup moins allé chercher le public que d’habitude, est‐ce parce que tu n’avais pas de bonnes sensations au niveau du jeu ?
Je ne faisais rien d’extraordinaire. Ce n’était pas évident. C’est surtout que j’avais surtout envie de me concentrer sur ce que je faisais, de ne pas perdre trop d’énergie. Je sentais que ce que je faisais ne sortait pas très bien aujourd’hui, j’avais besoin d’énergie pour courir à droite et à gauche.
Est‐ce que la victoire de Soderling dans un style très offensif peut te donner plus d’idées sur la terre battue pour plus tard ?
J’ai toujours eu de très bonnes sidée sur terre battue, je pense. J’ai toujours dit que le fait d’être agressif et de rentrer dans le terrain n’empêchait en rien le fait de pouvoir jouer sur terre battue. Nadal a fait évoluer son jeu dans ce sens, ces dernières années, on voit bien que sur terre battue, il joue deux frappes de balle, il fait un service et quand la balle est courte juste derrière, il envoie son coup droit, il fait tout de suite très, très mal. Ce n’est pas seulement un contreur. Justement, quand il commence à défendre, c’est là qu’il est vulnérable. Le but du jeu, que ce soit sur n’importe quelle surface, c’est d’être le patron sur le terrain et d’imprimer sa cadence.
Comment expliques‐tu les difficultés que tu rencontrais à retourner son service. Tu étais surpris par la qualité de sa première et seconde balles ?
Non, j’étais au courant. Quand lui sert, on a l’impression qu’il est sur le filet. On a l’impression qu’il sert sur le filet, ce n’est pas étonnant. C’est normal qu’il ait un bon service avec l’envergure qu’il a, 40 centimètres au dessus de tout le monde, ce n’est pas facile.
Au niveau du plan de jeu, par moments on avait l’impression que tu te disais : “Il faut que je défende, que je change de rythme” et à d’autres moments : “Il faut que j’aille vers l’avant”. Cela a‑t‐il été difficile de trouver un équilibre ?
C’était difficile parce que les conditions de jeu sont très difficiles sur ce terrain, c’est super dur, le vent tourne dans tous les sens. Au départ, le plan c’était cela, et quand je me suis rendu compte qu’en faisant cela, si je ne tapais pas assez le revers, la balle prenait un peu trop le vent. Je ne pouvais pas évoluer dans ce jeu, les conditions ne le permettaient pas. On le voit bien sur le match précédent, Federer essayait de jouer comme ça mais il a eu plus de mal. Il a été obligé à la fin de frapper, d’imposer son jeu en force face à Tommy Haas pour gagner. Tous les changements de rythme ne marchent pas à cause des conditions.
Huitièmes de finale, j’imagine que ce n’était pas forcément l’objectif, quelque part, as‐tu des motifs de satisfaction sur ton tournoi et le jeu que tu as pu produire ?
Motif de satisfaction, oui, ce sont mes premières victoires ici à Roland Garros. J’espère que je n’entendrai plus trop que je ne suis pas capable de jouer sur terre battue ou que je n’ai pas mes chances dans ce tournoi. C’est ma satisfaction.
Tu as pris un gros risque en changeant de raquette, ce n’est pas fréquent, surtout une raquette assez différente de l’ancienne. Quel bilan en tires‐tu ? Ce n’est pas commun de changer de raquettes.
Oui et non. Il y en a beaucoup qui changent. J’ai vu que Tommy Haas avait aussi changé de raquettes, Novak a changé, ça arrive régulièrement que des joueurs changent de raquettes. Si je joue mieux avec celle‐ci, je ne vais pas m’en plaindre.
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Publié le lundi 1 juin 2009 à 20:46