Maria Sharapova a délaissé sa tenue jaune poussin sur le terrain pour un sobre top noir dans la salle d’interview principale. Etonnement souriante et sereine, elle répond avec détachement et parfois ironie aux questions. Elle ne semble plus dans sa bulle de concentration, pour elle, la compétition est finie…
Maria, je pense qu’après avoir atteint votre meilleur niveau pendant le tournoi, aujourd’hui, il y a peut‐être quelque chose qui ne s’est pas bien déroulé ?
« Elle a joué beaucoup mieux que moi aujourd’hui, c’est certain, elle était plus solide, plus forte. Elle a joué notamment les balles les plus importantes mieux que moi. J’avais des chances à saisir dans le premier set, il y avait quelques jeux qui étaient à égalité, j’ai eu quelques balles de break en ma faveur, mais moi, je ne suis pas entrée dans le court, j’ai fait des erreurs directes. Alors, vous donnez plus de confiance à votre adversaire. Et puis, il y a des moments où je n’ai pas très bien servi. Je me pressais un peu trop, je n’avais pas besoin de me presser, mais étant donné les conditions aujourd’hui, je me suis dit « mes deuxièmes services, je vais essayer de les passer un peu en force », des petites choses comme cela, et ça n’était pas bon ».
Maria, pendant le match, vous vous êtes dit « cela ne marche pas, je vais prendre mon plan de secours, mon plan B » et quel était‐il ?
« Oui, j’ai essayé des modifications quand j’étais menée dans le premier set. Je me suis dis que j’avais des chances à saisir dans ce premier set, mais malheureusement je n’ai pas saisi ces chances. Elle a commencé à être plus agressive, mais elle frappait tellement fort et tellement en profondeur ses balles que je n’y arrivais pas ».
Maria, êtes‐vous très déçue maintenant ou pas ? Vous avez parlé de « chances à saisir » que vous n’avez pas saisies. Dans quel état d’esprit serez‐vous pour Wimbledon ?
« C’est un très bon résultat pour moi, ici. La saison sur terre battue était bonne, mon tournoi à Rome aussi. Je suis arrivée ici en demi‐finale, c’est bien. Cela faisait longtemps que, dans les Grands Chelems, je n’avais pas réussi à faire cette performance. Je suis donc assez contente. Cependant, j’ai encore plus de travail à faire. Je vais travailler sur certains éléments et compartiments de mon jeu et essayer de les améliorer, comme d’habitude en fait. Je suis déçue, c’est vrai, j’aurais voulu gagner, c’est vrai. Mais cependant, c’est bon, je vais réussir pour mes prochains tournois ».
Que faut‐il faire pour arriver à une étape supplémentaire ? Faut‐il être plus constante ?
« On ne fait pas tout cela d’un seul coup, il faut plusieurs essais. C’est un long voyage, c’est ce que j’ai toujours dit, avec des moments difficiles et d’autres qui sont bons. Il y a des moments difficiles, mais il y en aura d’autres très bons que je partagerai, dont je profiterai. C’est pourquoi je suis sur le terrain, les courts et que je continue à m’entraîner. Je peux perdre, c’est vrai, mais je crois en mon jeu. J’ai encore beaucoup à montrer, à prouver. Je peux m’améliorer tous les ans, notamment sur la terre battue, je crois que je m’améliore ».
Étant donné que vous avez gagné tous les autres tournois du Grand Chelem, si vous arriviez ici, ce serait une grande réussite pour vous. Est‐ce votre objectif principal de gagner ici ?
« Non, je me dis « c’est un peu une coïncidence ». J’ai gagné les autres tournois du Grand Chelem, j’aurais été contente de gagner ici, mais j’aurais pu gagner deux fois un de ceux‐ci et jamais les autres. Cependant, c’est en effet une occasion de gagner les quatre tournois du Grand Chelem et ça n’est pas arrivé cette année. Mais si je gagne un autre tournoi du Grand Chelem, c’est ce qui compte. Si ça n’est pas celui‐ci, tant pis, cela aura autant de sens pour moi ou encore plus de sens peut‐être. Ça n’est pas nécessairement les quatre du Grand Chelem que je veux gagner ».
Maria, malheureusement vous devez parler de l’avenir, mais qu’en est‐il de Wimbledon ? Vous avez bien réussi sur cette surface. Pouvez‐vous nous parler de la fin de la terre battue et du début de saison sur gazon ?
« J’aime bien jouer sur le gazon, mais sur la terre battue également. C’est la période d’été, il y a des tournois pour s’échauffer, ensuite les Etats‐Unis. C’est sûrement la partie de la saison que je préfère, j’attends beaucoup de la saison, je continue à partir de Roland Garros.
Pourriez‐vous évaluer Roland Garros du point de vue émotionnel ? Vu ce qui s’est passé pour vous, depuis quelques mois, que signifie cette demi‐finale ?
D’abord, que je m’améliore, que peu à peu, j’ajuste certains éléments pendant les matches. Pendant certains matches, j’étais menée, j’ai réussi à revenir, à rattraper, j’ai changé le tournant du match. Je pense que j’ai bien progressé, mais cela ne suffit pas, je voudrais aller plus loin ».
De votre envoyée spéciale à Roland Garros.
Publié le jeudi 2 juin 2011 à 17:28