Souhaitant offrir aux jeunes une formation tennistique innovante, Jo‐Wilfried Tsonga a aujourd’hui donné le coup d’envoi du Tsonga Camp by Babolat. À l’occasion de la journée de présentation de l’évènement, le numéro deux tricolore nous a accordé un entretien et a choisi de nous exposer son projet, qui prendra forme à la fin du mois de juillet à Lyon. Entretien.
Si tu le veux bien Jo, commençons par le commencement. Qui est à l’origine ce Tsonga Camp ?
« Dans un premier temps ça a été moi. J’avais grandement envie de le faire, puis on a mis toute une équipe en place pour que ça se réalise. On s’est notamment appuyé sur GM Sports qui s’occupe de tout ce qui concerne l’organisation. Ensuite, tout le côté pratique s’est tranquillement mis en place, toujours avec GM Sports. »
Où as‐tu trouvé cette motivation ainsi que cette volonté de fédérer les jeunes autour de ce projet ?
« C’est très simple : j’ai choisi de faire ce que j’aurais adoré avoir quand j’étais gamin. L’objectif étant de faire vivre aux enfants une expérience enrichissante et qu’ils aient des yeux grands comme ça (rires). Je souhaite faire vivre mon sport à travers eux et rendre au tennis ce qu’il m’a donné. C’est un pari que je veux gagnant. »
Ce modèle de camps d’entraînement ressemble fortement à celui de Tony Parker, lui aussi implanté dans la région lyonnaise. Ça fait huit ans que la structure perdure et forme des jeunes, jusqu’à pour certains les détecter et les emmener très haut… Tu t’es inspiré de lui pour que ton projet connaisse la même réussite ?
« Forcément, j’ai beaucoup échangé avec Tony. J’ai cherché à me renseigner, à me poser les bonnes questions… Ses camps sont fabuleux. On a beaucoup en commun, notamment en termes de valeurs. Mais ce sera aussi un projet à mon image ! Je souhaite également véhiculer mes propres valeurs, avec une équipe que j’ai soigneusement choisie. Par exemple, mon coach (NDLR : Thierry Ascione) sera présent pour apporter conseils et expertise à ces enfants. »
Pour Parker et le basket, la recette du succès était sa présence régulière auprès des jeunes. En sera t‑il de même pour toi ?
« Bien sur ! Comme je l’ai dit, je souhaite donner à tous ces enfants quelque chose que j’ai à peine touché du doigt. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu la chance d’échanger quelques balles avec Nathalie Tauziat… mais c’était trop court ! J’aurais voulu quelque chose de plus, qu’elle me donne des conseils sur le court, que je puisse lui poser des questions sur le haut‐niveau… Je veux donc faire ça pour eux. De plus, la fin du mois de juillet est parfaite pour moi, au sein de mon calendrier. Je pourrai donc passer le plus de temps possible à leurs côtés. »
Cette structure semble arriver au meilleur des moments, dans une période où la pratique du tennis est en déclin…
« Tout à fait. Je pense que c’est l’occasion de véhiculer les valeurs du tennis notamment en terme d’éducation. Elles les aident à respecter les règles, au dépassement de soi, à la générosité dans l’effort mais aussi avec ses camarades. Les enfants y partagent beaucoup d’émotions. Toutefois, seuls ceux d’entre‐eux possédant une licence peuvent s’inscrire. Contrairement au basket, il faut avoir une certaine base sinon cela devient très compliqué d’organiser des choses. Il faut pouvoir démarrer, dans un premier temps, avec des enfants qui savent déjà un peu jouer. »
Quel regard as‐tu sur l’académie Mouratoglou qui va bientôt ouvrir ses portes dans le sud de la France ? Vous n’êtes que trop peu à faire bouger les choses pour les jeunes dans le tennis !
« Je trouve ça super ! Le tennis a besoin de ça, c’est un sport qui gagne à être connu, bien qu’il reste élitiste. Il m’est arrivé d’entendre que ce n’était pas un sport difficile, pour les faibles et que ce n’était pas physique… alors que c’est tout le contraire ! C’est une discipline qui se veut très exigeante, que ce soit sur le plan mental ou physique. »
Le Tsonga Camp sera installé au Tennis Club de Lyon. Bien que son ATP 250 ait disparu il y a quelques années, la capitale des Gaules reste une ville de tennis non ?
« Bien sur ! Sur le plan personnel j’y reste grandement attaché, puisque j’y ai remporté mon premier tournoi ATP, en double, aux côtés de Sébastien Grosjean. J’ai ici de beaux souvenirs de tennis ! C’est d’ailleurs bien dommage que le Grand Prix de Tennis de Lyon n’existe plus… Et puis Babolat est implantée ici depuis ses débuts, c’est donc logique de poser nos valises pendant quelques jours à Lyon. »
Sur le plan sportif, Roland Garros approche à grands pas. Dans quel état d’esprit te trouves‐tu, après un début de saison tronqué par les blessures ?
« Je suis très serein, malgré les pépins que j’ai eu fin 2014 début 2015. Le plus important, c’est que je me sente bien physiquement désormais. J’ai envie de jouer et je veux que les résultats suivent. J’ai tout à gagner. Toutefois, parfois je me fais peur car je suis capable de tout (rires) ! Exemple à Toronto où je sors quatre top players d’affilée, l’Open d’Australie où je fais finale alors que je ne suis que 50ème mondial… Je rêve de retrouver ces victoires, je joue au tennis pour ça. La terre battue manque à mon palmarès, mais ce sera magnifique si je corrigeais le tir à Roland Garros. »
Pour en savoir plus sur le Tsonga Camp by Babolat, rendez‐vous ici !
Publié le lundi 18 mai 2015 à 14:03