Suite de l’analyse de ce qui relie et sépare nos deux champions, Nadal et Federer : Le style de jeu !
Style de jeu par grand vent
Nadal
A l’Espagnol pur jus. Gros coup droit, lift démoniaque, condition physique extra‐terrestre, mental indestructible et matcheur de folie, avec Nadal on est dans la tradition ibère du « puntos player », le joueur jamais aussi fort et gratteur de points que pendant trois heures de match en plein cagnard. A l’entraînement ou en compétition, Rafael envoie la sauce du fond en indiquant un message à son adversaire : le point ne sera jamais fini, le match non plus. Pourtant avec tout ça, Nadal n’aurait dû être qu’un Bruguera ou un Ferrero de plus. Sauf que depuis qu’il est adolescent, Rafa a un drôle de rêve pour un Espagnol : gagner Wimbledon… comme Federer. Avec son coach Toni, il a donc mis tout en place depuis 4 ans pour y arriver. Entraînement sans laisser retomber la balle, séances intensives avec attaque dès le 2ème coup de raquette, inscription régulière au double en 2008, Nadal est devenu un sacré manipulateur de balle, peut‐être pas aussi doué que Federer dans l’approche au fer 9, mais doté d’une belle main, confèrent des smashes de revers élastiques, des passing shots de squash joués au poignet et un petit revers chopé croisé qui emmerde son monde. Bref, taxé d’être un bourrin en début de carrière, Nadal se révèle un joueur de grande finesse federienne qui en se rapprochant de plus en plus du filet annonce le projet à venir : gagner l’Australie et l’US Open… comme Roger.
Federer
« J’ai un service puissant, le meilleur coup droit du monde, un revers très respectable, je gagne l’essentiel de les matches du fond du court et je suis numéro 2 mondial, je suis, je suis ? » demanderait Julien Lepers et les candidats de répondre « Nadal ». Car aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est en rapprochant son jeu des canons nadaliens de l’époque que Federer a installé sa suprématie sur le tennis mondial pendant 4 ans. Alors limeur espagnol, le Roger ? Non pas vraiment mais tous les fans du Suisse ont quand même la nostalgie des images du Sampras‐Federer de Wimbledon 2001 et des services‐volées sur les deux balles. 6 ans plus tard le Suisse a justifié l’évolution de son jeu par le ralentissement des balles et des surfaces. « J’ai réalisé que tout allait moins vite. Et puis sont arrivées les nouvelles cordes qui rendaient plus faciles les retours et les passings shots. Cela devenait plus dur d’attaquer ». Federer a complété son jeu de volée d’une solidité irréprochable du fond de court. Parcours initiatique d’autant plus ironique que Nadal prenait le chemin inverse en partant du fond pour aller taquiner de la volée. Les asymptotes des deux style de jeu se sont‐elles croisées lors de la dernière finale à Wimbledon ? Non, Federer reste un attaquant attaché à la prise rapide du filet. Nadal, lui, aura remporté le titre en ne sortant qu’un service volée en 5 heures.
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Publié le mardi 16 septembre 2008 à 16:15