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Vilas : « Quand j’ai vu Nadal… »

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L’inventeur du lift a toujours un oeil dans le tennis. Dans une inter­view accordée à nos confrères du journal espa­gnol AS, Guillermo Vilas donne de son oeil d’ex­pert, sa vision du tennis actuel. Rafa, Djoko, Federer, tous y passent. L’Argentin ne tarit pas d’éloges pour le Majorquin, en qui il se voit…

Nadal…

« Ce sont de beaux records qu’a établi Rafa car ils marquent une empreinte dans la manière d’être, dans la manière d’aimer le sport et de persé­vérer. C’est un plaisir d’être aux côtés de Rafa. Je pense que le succès des joueurs espa­gnols vient de l’or­ga­ni­sa­tion du tennis mise en place en Espagne. Ils ont réussi à ne pas les mettre en compé­ti­tion les uns avec les autres […] Rien n’est du au hasard. Quand j’ai commencé le tennis il n’y avait qu’un seul prof dans ma ville. Je devais aller m’en­traîner en vélo, il n’y avait que quatre clubs dans les alen­tours. Moi je viens de ce monde. Quand Rafa est né, il y avait déjà des légendes comme Santana, Gisbert, Orantes, et de tous ces cham­pions. Il avait de quoi s’ins­pirer. Je me souviens que dans les années 70 les Espagnols avaient engagé Lew Hoad (Australien qui gagna Roland Garros, Wimbledon et l’Open d’Australie en 1956 et il entraîna l’équipe d’Espagne de Coupe Davis.) Moi j’ai pris trois cours avec Vic Braden (un pres­ti­gieux entraî­neur améri­cain) une fois qu’il passait en Argentine et j’ai joué dix minutes avec lui. Quand j’al­lais en Espagne, je voyais Hoad avec des équipes spec­ta­cu­laires. Tout ça crée une base solide […] Quand j’ai vu Nadal, j’avais l’im­pres­sion de me voir en lui. Il n’y a pas quarante chemins pour arriver à la perfec­tion. Il faut soit le faire de manière spec­ta­cu­laire soit à la perfec­tion. Le secret c’est de le sentir. Moi j’en faisais des diffé­rents, comme ce genre de coup où la raquette te passe au dessus de la tête pour pas te blesser. Ce sont des choses que j’ai appris des autres joueurs. De cette façon, on peut mani­puler ainsi les angles, et c’est ce que Nadal a réussi. Ca m’a coûté de nombreuses heures sur le court. Rafa et son oncle ont pu voir beau­coup de cham­pions qui ont utilisé ces choses […]

Djokovic…

Novak aborde Roland Garros avec un très bon jeu. De plus, il y a constam­ment des surprises dans le tennis. Tous les cham­pions peuvent obtenir ce qu’ils veulent, et lui c’est un cham­pion. C’est grâce à ce genre de joueur que le tennis s’enrichit […]

Federer…

Non, Roger n’est pas fini. Il ne faut jamais laisser un cham­pion sur la touche, et spécia­le­ment Roger. A chaque fois qu’il rentre sur le court, on sent le respect du public. »