AccueilWawrinka : "Le meilleur match de ma vie"

Wawrinka : « Le meilleur match de ma vie »

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Ovationné lors de son arrivée dans la salle de confé­rence de presse, Stan Wawrinka a d’abord répondu avec humour aux moque­ries dont son short fait l’objet en l’affichant, fière­ment, sur la table. Le Suisse a ensuite exprimé sa satis­fac­tion après avoir décroché son deuxième titre en Grand Chelem.

Ce succès est‐il plus satis­fai­sant que l’Australie car vous dominez un Novak Djokovic presque invincible ?

« Je ne sais pas comparer. Ce titre est spécial pour moi car j’ai joué contre Novak qui est le numéro 1 mondial en finale… Il a prati­que­ment remporté tous ses matches depuis le début de l’année. Je suis très content de la manière dont j’ai joué, dont je me suis concentré et changé la dyna­mique. C’est toujours la même chose lorsque je joue Novak. Le joueur qui reste sur la ligne du fond et qui dicte le jeu met l’autre dans une posi­tion difficile. »

Vous avez fait douter Novak Djokovic en coup droit. Etes‐vous d’accord ?

« On sait que quand Novak doute un peu son coup droit est plus fébrile. Comme dans mon jeu tout simple­ment. La clé du match, pour moi, était de rester avec lui, gagner du terrain petit à petit. Au début il était très frais, il tenait sa ligne. Mais avec les frappes que j’ai, à chaque fois que l’on s’est joué en cinq sets, je réus­sis­sais à le faire reculer en frap­pant de plus en plus fort, droit sur lui pour rentrer dans le terrain. Ça se joue à quelques centi­mètres, mais ça permet d’être dans le court et lui loin derrière. Ça change complè­te­ment le match. »

Open d’Australie, Jeux Olympiques, Coupe Davis, Monte‐Carlo, vous avez 100% de réus­site en finale ! Avez‐vous un truc ?

« Quand je commence à gagner et avancer dans les tour­nois, il est rare que je fasse un mauvais match. Je l’ai dit après ma demi‐finale, je ne pensais pas pouvoir passer à côté d’une finale. Quand je gagne, j’accumule de la confiance dans les premiers tours. Après je sais que je peux perdre, comme ce qui c’est passé au premier tour l’an dernier ou contre Roger Federer à Wimbledon alors que je fais un bon match. Quand j’arrive en quarts, en demies, je prends la confiance des tours précé­dents pour être prêt sur le court à battre les meilleurs. »

Ce Roland‐Garros arrive après l’Open d’Australie dans une ère Big Four. Cela achève t‑il de vous convaincre que vous les valez tous ?

« Je reste convaincu de ce que j’ai déjà dit plusieurs fois. Je ne suis pas à leur niveau dans le sens où ça fait dix ans qu’ils sont présents et qu’ils ont tout gagné. Je suis suffi­sam­ment bon pour avoir gagné deux Grands Chelems et les battre sur des gros tour­nois. Le Big Four restera le Big Four. Je ne cherche pas à me comparer à eux. J’essaie de progresser, de les battre quand je joue. Tout simplement. »

Est‐ce que vous réalisez ce qui se passe ?

« Je suis assez relaxe, tran­quille (sourire). Ce sont des senti­ments étranges car ils sont diffi­ciles à exprimer. Je ressens beau­coup de fierté. Ça prend du temps de se dire que l’on a gagné un tournoi du Grand Chelem, même si je l’ai déjà fait. C’est quelque chose de telle­ment beau dans la carrière d’un joueur qu’il faut du temps pour s’en rendre compte. »

Vous n’étiez pas dans les favoris. Pensez‐vous avoir la recon­nais­sance suffi­sante de votre talent ?

« Non, je suis très content de la recon­nais­sance que j’ai. L’an dernier je faisais parti des favoris et j’ai perdu au premier tour. Cette année, deux ou trois personnes m’ont placé juste derrière les grands favoris. Je suis arrivé ici en sachant que je jouais bien. Il fallait que j’avance tour par tour pour croire en la chance que je pouvais aller loin. Je gagne des gros tour­nois par à‑coup. Je ne cherche pas à avoir plus de reconnaissance. »

Allez‐vous garder votre short ?

« Je ne vais pas avoir le droit de le porter à Wimbledon… (rires) »

Est‐ce le meilleur match de votre vie en terme de niveau de jeu ?

« Par rapport à tout l’enjeu, c’est clai­re­ment mon meilleur match. Je me suis étonné car à la fin du deuxième set, je commen­çais à fati­guer physi­que­ment. J’avais du mal à me persuader que j’allais pouvoir tenir la cadence. Mais sur un court on est deux, et de son côté c’était un peu pareil. Il commen­çait à baisser. Je suis surpris de la manière dont je finis car je termine en étant très relâché en revers et je pouvais envoyer ce que je voulais en revers. C’est un senti­ment qui arrive très rare­ment dans ma vie et l’avoir en finale d’un Grand Chelem contre Djokovic est juste énorme. »

Entre ces deux titres du Grand Chelem, n’avez-vous pas eu peur de rester l’homme d’un seul grand exploit en Grand Chelem ?

« Un Grand Chelem reste incroyable. Honnêtement je ne pensais pas être capable d’en rega­gner un. Les Grands Chelems sont parti­cu­liers. Ça va très vite dans les deux sens. Je sais que je peux perdre au premier tour, comme je peux arriver en quarts ou demies où il ne reste plus que deux matches pour gagner le titre. Quand je sais que je dois jouer Jo en demies et Novak en finale, ce sont des joueurs que j’ai déjà battu. Tout est possible. Aujourd’hui j’ai gagné l’Open d’Australie et Roland‐Garros, c’est plutôt satisfaisant ! »

De votre envoyé spécial à Roland‐Garros


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